Jusqu'au devant de la scène

Chapitre 19

PDV Emi :

La sonnerie qui signalait la fin du cours d'histoire retentie, me faisant ainsi sortir de mes pensées. Tous les élèves sortirent rapidement de la salle. Habituellement, U-Kwon était avec moi mais aujourd'hui il loupait des cours pour continuer l'enregistrement de leur album. Je me retrouvais donc plus ou moins seule. Je n'étais pas vraiment ce qu'on pourrait qualifier de « sociable », du moins pas avec les autres élèves. Lorsque j'étais arrivée en Corée, il y a environ 3 ans, j'étais encore au collège mais j'avais très rapidement fait la rencontre de Zico. Je me rappelle de ce jour comme si c'était hier...

J'avais 14 ans, j'étais arrivée en Corée du Sud après la mort de ma mère et je devais finir ma dernière année de collège ici. Ma petite sœur, Ania était en sixième. J'étais nouvelle, je venais de perdre ma mère, je haïssais déjà mon père... rien n'allait comme je le voulais. Ma vie était un vrai champ de bataille. Dès mon arrivée, j'ai rapidement eu du succès auprès des garçons, pour la simple raison que je suis une étrangère. Tout le monde s'intéressait à moi, tout le monde voulait me connaître mais moi tout ce que je voulais, c'était qu'on me laisse tranquille. Un jour, à la fin des cours, j'ai ramené Ania à la maison. Ensuite, je suis sortis pour marcher un peu. Il s'est mis à pleuvoir et je me souviens m'être abrité sous le porche d'une maison. Une femme est arrivée un peu plus tard, il s'est avéré qu'il s'agissait de sa maison. Je lui ai expliqué comme j'ai pu, à l'époque mon coréen laissait un peu à désirer, que je m'étais fait surprendre par la pluie et elle m'a invité à entrer chez elle. J'ai d'abord refusé mais, politesse oblige, j'ai fini par accepter. Elle m'a présenté à son marri et à ces deux fils Tae Woon et Zico. Elle m'a proposé de rester mangé, encore une fois, j'ai refusé mais cette fois elle a même eu l'appui de son marri. J'étais assez étonnée de voir tant de convivialité chez ces gens que je ne connaissais ni d'Ève, ni d'Adam. Tae Woon m'a prêté un t-shirt, il avait 5 ans de plus que moi et par conséquent, ça me faisait plus une robe qu'autre chose... Contrairement à ce qu'on pourrait croire, Zico n'avait pas l'air enchanté de me voir et je le comprenais très bien. Pourtant lorsque sa mère lui a demandé de me tenir compagnie le temps qu'elle préparait le repas, il n'a pas non plus refusé. Il m'a fait un signe de la tête pour que je le suive dans sa chambre et une fois là-haut, on s'est assis sur son lit contre le mur, sans parler pendant de nombreuses minutes. C'est lui qui a fini par prendre la parole.

« Comment tu t'appelles ? » a-t-il demandé.
« Emi. » avais-je répondu. « Je m'appelle Emi. »

Comme je n'ai pas cherché à renchérir, il s'est certainement senti mal à l'aise.

« Ha... moi c'est Zico. »

De nouveau, il y a eu un silence.

« Ta maman... est très gentille. »

Il a eu l'air étonné par cette phrase.

« Oui. Je sais. La tienne doit surement l'être aussi. »

Je me suis crispé... Je me souviens avoir un peu regretté d'avoir lancé ce sujet de conversation.

« Oui. Elle l'était. »

Il a toussé et j'ai compris que je l'avais vraiment mis mal à l'aise.

« Co-comment c'est arrivé ? » a-t-il hésité.
« Cancer. »

J'ai lâché un rire sarcastique.

« Cette foutue maladie... Je ne m'y étais absolument pas préparée. Ça m'a littéralement explosé à la figure. Je n'ai rien compris... À peine deux mois après, mon père est arrivée pour m'emmener moi et ma petite sœur chez lui. Tss... comme si je pouvais avoir confiance en lui. Il n'a jamais été là. Il n'est même pas venu à l'enterrement de ma mère. Il n'est pas mon père. »
« Pourquoi est-ce que tu ne partirais pas ? »
« J'y ai pensé... mais je ne peux pas. Je ne veux pas laisser ma petite sœur. Elle a besoin de moi. À la mort de ma mère, je n'ai pas pu pleurer. Je ne pouvais pas pleurer devant elle. C'est mon devoir de grande sœur de la protéger et de la sortir des situations difficiles, si je tombe elle tombe aussi et ça c'est la dernière chose que je veux... Je... je... »

J'ai senti les larmes me monter aux yeux, pourtant je n'arrivais pas à m'arrêter de parler.

« Je ne peux pas tomber. Je n'ai pas le droit d'être faible... »

Cette fois quelques larmes ont commencé à couler sur mes joues.

« Je n'y arriverais pas... »

J'ai remonté mes genoux contre ma poitrine et j'ai enfui ma tête contre eux. Les larmes coulaient toutes seules, j'avais beau faire tout ce que je pouvais pour les faire s'arrêter, elles continuaient de couler. Au bout de quelques secondes, j'ai senti Zico se lever du lit. J'avais d'abord cru qu'il allait quitter la pièce mais il s'est rassis sur le lit, juste en face de moi. Il a attrapé mon poignet et sous la surprise, j'ai levé la tête. Il m'a regardé sans dire un mot puis il a passé un mouchoir sur mon visage pour sécher mes larmes.

« Mon grand frère me fait toujours passer avant lui. J'ai rarement l'occasion de lui rendre la pareil. Je me suis toujours dit qu'il était le seul à faire ça... je crois que je me suis trompé. »

Il a posé le mouchoir et m'a tiré en avant pour que je m'assois au bord du lit. Il a mis un genou à terre et a levé sa main vers moi.

« Reprenons depuis le début. Je m'appelle Zico et à partir d'aujour'hui, je serais ton grand frère. »

Inconsciemment, j'ai posé ma main dans la sienne et il a serré celle-ci, comme pour celer ces paroles. Il a souri quand tout à coup la porte s'est ouverte. Sa mère est entrée avec un grand sourire.

« Les enfant ! On... Ho... »

Elle nous a dévisagés l'un après l'autre avant de poser ses poings sur ses hanches

« Enfin... Zico ! Ne me dis pas que tu la demandes déjà en mariage ? » s'était-elle écrié.
« Je... Maman ! »

À ce moment-là, j'avais souri... Mon premier sourire depuis la mort de ma mère.

Lorsque j'ai repris mes esprits, la salle de classe était complètement vide. Après ce souvenir, je suis sortis à mon tour et j'ai fini par décider de rejoindre Zico et les autres à leur maison de disques. Peu importe si je passais la journée à les attendre sans pouvoir entrer, j'avais juste envie de me sentir moins éloignée d'eux. J'ai pris la direction de l'un de mes passages pour sortir du lycée en toute discrétion quand des voix ont attiré mon attention.

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C'est tout pour aujourd'hui ! Donc, j'espère que vous avez aimé ce chapitre ^^ Le prochain ne devrait pas tarder comme d'habitude n_n Sur ce, je vous dis à très bientôt ;3

Petites infos :

1. Par rapport au début du chapitre : allez pas croire qu'Emi est asociable non plus ! x'D

2. Ce chapitre sert un peu à raconter l'histoire d'Emi ^^ et surtout sa rencontre avec Zico n_n Mais j'espère qu'il vous a plus quand même :3

3. J'avoue, que c'était un passage que, même s'il n'était pas essentiel à l'histoire, j'avais vraiment envie d'écrire et de vous faire partager ! ^^

4. EDIT de quelques années plus tard : Je suis assez fière en relisant cette fiction de voir que je suis presque capable de dire les paroles d'Emi de ce chapitre en coréen. Bref !

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