Jusqu'au devant de la scène

Chapitre 53

PDV Emi :

- Je mets ça où ? demandais-je à Ania en lui montrant un carton rempli de livres et de cahiers en touts genres.

- Hum... Déposes-le dans le bureau, je le rangerais après.

Je m'exécutais avant de rejoindre ma petite sœur dans le salon. Elle était toujours devant la grande baie vitrée, obnubilée par la vue qui s'offrait à elle. Je m'assis sur le rebord du canapé, à quelques pas à peine de ma petite sœur.

- Est-ce que... t'es triste ? hésitais-je à lui demander. Que l'autre nous ait émancipé, je veux dire.
- Non. Pas vraiment. répondit-elle le regard dans le vide. Je n'ai jamais vraiment réussi à tisser des liens avec lui. Tu le détestais trop pour que je puisse ne serait-ce que l'apprécier.
- Je dois prendre ça comme qeulque chose de mal ?
- Non. Bien sûr que non. Je dis juste que tu as toujours été plus importante que lui pour moi. C'est normal...

J'hochais la tête et elle vint s'asseoir à côté de moi. Après quelques minutes de silence, elle décida de prendre la parole.

- Donc toi, tu vas vivre avec GD...
- Hum...
- C'est vraiment officiel entre vous alors ?

Je mis quelques secondes à répondre. Être en couple n'était pas la chose la plus naturelle qui soit pour moi.

- Ouais. C'est pas public mais tous nos proches le savent donc on peut dire que oui.
- Il t'a présenté à ses parents ?

Je tournais la tête, étonnée par cette question.

­ - Il devrait ?

Elle hésita.

- Je sais pas trop... ça dépend à quel moment c'est « officiel » pour toi.

La discussion prenait une tournure que je n'aimais pas vraiment. Je décidais donc d'y mettre un terme.

- Bon, je vais devoir y aller. Il commence à se faire tard et j'ai dit à GD que je mangerais avec lui.

Elle hocha la tête et me raccompagna jusqu'à l'entrée.

- Tu es sûre que ça va aller ici, toute seule ? m'assurais-je une dernière fois.
- Em, je suis plus une gamine. Je peux très bien me débrouiller toute seule. Et puis, t'habite pas non plus à deux heures de route. Si j'ai un souci, je t'appelle.

Je la fixais quelques secondes pour m'assurer qu'elle pensait bien ce qu'elle disait et qu'elle n'avait pas débité tout ça dans le seul but de me rassurer. Pourtant rien ne laissait paraître un quelconque mensonge sur son visage. Malgré tout, à ce moment-là, j'avoue que je me suis sentie un peu mal pour ma petite sœur. Je me demandais si je faisais le bon choix... Une bonne grande sœur ne l'aurait pas laissé habiter seule si jeune. En plus je ne donnais vraiment pas un bon exemple. Je partais vivre avec mon petit ami alors que nous n'étions même pas mariés... Moi, ça ne me faisait absolument rien, mais je savais très bien que c'était mal vu en Corée et l'éducation qu'Ania avait passé bien plus de temps en Corée qu'en France. Par conséquent, sa mentalité était malgré tout, bien différente de la mienne.

Je finis par me décider à la quitter. Je pris l'ascenceur avant de sortir de l'immeuble. Une fois dehors, un vent froid me fouetta le visage. Je fermais ma veste et levais ma capuche. Je ne pensais pas qu'il ferait aussi froid. La nuit était déjà tombé et pour l'instant, il n'y avait visiblement aucun taxi.

Je me suis arrêté dans un GS25 pour acheter quelques trucs à manger. Je me suis dit que GD me pardonnerait peut-être d'être rentré si tard. Le magasin était presque vide. Quatre ou cinq personnes faisaient leurs dernières courses d'appoint et un groupe de cinq lycéennes mangeait des ramens instantanées sur un côté. J'ai pris ce que j'avais à prendre avant de passer en caisse et de sortir du GS25.

Après une bonne dizaine de minutes de marche, je commençais à sentir quelque chose d'étrange. Je ne me sentais pas en sécurité... Aucun taxi n'était pour l'instant passé et j'avais la folle impression d'être suivie. J'ai fini par tourner la tête mais visiblement c'était seulement un pressentiment. Il n'y avait pas un chat dans la rue. Quelques arbres m'empêchaient d'y voir aussi clair que je l'aurais souhaité mais il y avait peu de chance pour qu'un stalker se cache sous l'un de ses arbres... Je tournais les talons avant de reprendre ma route. Je pense que je commençais vraiment à devenir parano.

-­ C'est la célébrité qui fait ça ? me demandais-je à voix haute.

Je lâchais un léger rire tout en avançant doucement, toujours à l'affu du moindre taxi sur la route. Quelques minutes s'écoulèrent jusqu'à ce qu'une lumière verte attire mon regard. Enfin, un taxi !

- S'il...

Je m'apprêtais à lever le bras en l'appelant quand tout à coup je sentit plusieurs mains s'agrippaient à moi et me tirer en arrière, à l'ombre des arbres. Une main se posa sur ma bouche et une m'arracha mon sac de courses tandis que les autres me tiraient en arrière jusqu'à ce que je tombe violemment au sol. Je n'eus presque pas le temps d'ouvrir les yeux. Je pris un violent coup de pied au niveau de la mâchoire. Pendant de nombreuses secondes, je n'entendais, ne voyais et ne savais plus rien... le choc avait été si brutal et inattendu qu'il m'avait complètement sonné.

J'ai gémi en passant ma main sur mon visage mais quelqu'un m'a agrippé le poignet. Ses ongles se sont enfoncés dans ma peau jusqu'à me faire saigner. D'autres mains sont venus m'agripper les jambes et les bras et j'ai commencé à sentir de violente douleur au niveau de l'estomac... Ils étaient en train de me rouer de coups.

Plus le temps passés, plus j'y voyais clair. C'était étranger mais j'avais l'impression que je me remettais petit à petit du premier coup de pied et qu'à côté de ça les autres coups étaient simplement là pour me maintenir à terre. J'ai ouvert les yeux du mieux que j'ai pu. La première chose que j'ai remarquée c'est la couleur rouge au coin de mon œil, j'ai vite compris que je m'étais ouvert l'arcade et que je « pissais » clairement le sang. J'ai ensuite remarqué une silhouette. Un peu ronde mais féminine.

- On verra s'ils la trouvent toujours aussi jolie nos Oppa après ça ! s'exclama une voix.

A la sonorité de celle-ci, j'en ai conclus qu'il s'agissait d'une fille, certainement d'une lycéenne de mon âge ou d'un an plus jeune. J'avais du mal à calculer combien elles étaient mais j'aurais parié qu'il s'agissait des cinq filles du GS25 de tout à l'heure. J'ai essayé de rester consciente encore un peu plus longtemps afin de récolter d'autres informations, mais ça n'a pas suffi... Mes yeux se sont fermés et je me suis écroulé en sentant toujours les coups dans mon sommeil.

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Voilà pour ce chapitre ! J'espère qu'il ne vous aura pas trop "choqué" dans les descriptions. Si c'est le cas, je vous conseil de faire attention lors de la lecture des prochains chapitres ^^ Dites-moi en commentaire si une partie précise vous a un peu choqué afin que je la "signale". ;)

Petite info :

1. Entrée des "Anti-fans" dans la fanfic il fallait bien que ça arrive un jour !

2. Selon vous, à partir de quel moment une relation est "officielle" ?

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