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Je me suis un peu attardé sur son visage, il était pâle ! Ses yeux étaient rouges comme s’il avait pleuré, et je pouvais percevoir de la tristesse et de l’inquiétude. Je l’avais encore plus blessé que je ne le pensais. Le voir comme sa me tua encore plus, je m’en voulais tellement de lui faire ca.

J’étais tout simplement pétrifié devant lui, j’avais peur de la tournure qu’allait prendre à présent les évènements …

Contre toute attente il s’est avancé vers moi et m’a pris dans ses bras. Mes larmes se sont multipliées, et je l’entendais aussi pleuré. Je m’en voulais tellement de lui faire subir sa, je m’en voulais de l’avoir tué. J’avais tué son enfant, notre enfant ! On est resté un bon moment dans les bras l’un de l’autre sans rien dire, sa m’avait tellement manqué ! Ses bras, son parfum tout m’avait manqué !

Mais cette culpabilité me suivais, je n’avais pas le droit de le prendre dans mes bras ! Je n’avais pas le droit de m’approcher de lui, de le toucher, pas après ce que j’ai fait, pas après avoir tué son enfant ! Je l’ai légèrement poussé pour croiser son regard. Il avait les yeux encore plus rouges et des larmes bordaient ses joues. Je les ai essuyés, et il a fait de même pour les miennes. 

Moi : je … je suis désolée ! Hamza je … je l’ai tué !

Je me suis remise à pleurer, il m’a repris dans ses bras ! 

Hamza : C’est la volonté d’Allah ! Pleure pas Lina ! 
Moi : Hamza s’il te plaît ne me répudie pas s’il te plaît. J’y arriverai pas sans toi, tu es toute ma vie, je ne pourrai pas supporter sa ! Hamza je t’aime Dieu m’en ai témoin, je t’aime plus que ma propre vie. Je suis désolée, pardonne moi, s’il te plaît ! 
Hamza : Lina, j’ai rien à te pardonner ! On a tout les deux nos tords dans la mort du bébé ! Je te répudierai jamais omri, je pourrai pas vivre sans toi, je peux pas m’imaginer sans toi ! Excuse-moi pour mon comportement ces dernières semaines. S’il te plaît pardonne-moi !
Moi : Hamza j’ai tué notre enfant ! 
Hamza : C’est sa volonté Lina, il a été rejoindre Aby ! C’est sa volonté …

On s’est repris dans les bras, je le serrais fort contre moi. Une partie de moi était soulagée car il n’allait pas me répudier mais surtout parce que je l’avais retrouvé, j’avais retrouvé mon mari …

Je vais faire un petit bond dans le temps. Après cette fausse couche, la situation avec Hamza s’était améliorée. Il était beaucoup plus présent pour moi, et m’aidait chaque jour à remonter la pente. J’avais beaucoup de mal à accepter la mort de mon enfant et accepter que ce n’était totalement de ma faute ! Hamza m’épaulait, et grâce à lui j’ai su aller de l’avant ! Notre erreur avait été de faire chacun pour soi lors de la mort d’Aby Allah y Rahmo, mais ce qui faisais notre force s’était notre union. A deux on était beaucoup plus fort, avec lui je sentais que je pouvais surmonter tout sa, je sentais que je pouvais surmonter ses obstacles ! 

Notre entourage nous a beaucoup soutenu lors de cette épreuve, je ne les remercierai jamais autant pour tout ce qu’ils ont fait pour Hamza et moi ! Tant physiquement que mentalement je me sentais beaucoup mieux. Je me sentais encore plus forte que jamais, cette force provenait en grande partie de Hamza. Il me donnait la force nécessaire de continuer à avancer. Mon entourage avait totalement accepté la mort d’Aby Allah y Rahmo et s’était remis de sa mort. Yemma se sentais beaucoup mieux elle aussi, pareil pour les autres ! 

En ce qui concerne Hamza, Hamdulilah il avait su remonter la pente. Il avait encore du mal a accepté sa mort Allah y Rahmo après ma fausse couche. Mais il a réussis a accepter la volonté du Tout-puissant. 

Encore une fois, Allah nous avait éprouvés pour qu’on fasse nos preuves ici-bas. Toutes ces épreuves nous rappelaient que nous sommes tous que de passage dans se bas monde. Que la mort ne prévient pas, elle peut survenir tant chez l’enfant que chez la personne âgé ! A nous de profiter de ces moments pour accumuler le plus de bonnes actions et Insha Allah finir au paradis avec tout nos proches. 

Entre-temps on avait fêté l’anniversaire de Hamza, c’était le 18 juin il venait d’avoir 23 ans. Pour ses 22 ans on avait rien fait vu qu’il était en prison. Je voulais lui faire plaisir et rattraper le temps perdu. Je lui avais préparé une petite surprise, on avait passé la journée à la mer lui et moi. C’était un jour magnifique ! 

Durant le mois de juillet, nous sommes partis Yemma, Hamza et moi deux semaines en Algérie. On a voulu se changer les idées et profiter un peu des vacances. L’ambiance là-bas nous a permis de nous détendre et oublier ce qu’il s’est passé ces derniers mois. Ces vacances m’ont fait un bien fou tant à moi qu’à Hamza et Yemma. Je revoyais le sourire de Hamza, ce sourire qui m’avait tant manqué. Je pouvais lire sur son visage qu’il se sentait bien, c’était tout ce dont j’avais besoin ! Durant notre séjour, on a bien sûr été sur la tombe d’Aby, je redoutais cet instant. Pourtant sa a eu un effet plus que positif sur moi, je ne serai pas l’expliquer. 

A notre retour en France, Hamza avait directement repris le travail, de mon côté j’avais de plus en plus de cliente ce qui me permettais de ne pas dépendre totalement de Hamza. 

Nous sommes à présent en Août, ce jour là Hamza était au travail, j’étais seule à l’appartement. Il devait être plus ou moins 14h, j’étais dans la cuisine en traine de couper les légumes pour le repas. J’avais un bol en verre en main et j’allais pour le déposer à table. Quand soudain, j’ai ressentis une douleur affreuse au niveau de la poitrine et du ventre. Par réflexe j’ai lâché le bol qui s’est brisé au sol. 

Cette douleur s’amplifiait de plus en plus ; je sentais mes membres lourds, ma tête tournait et je commençais à trembler petit à petit. Mon cerveau était comme déconnecté, j’avais l’impression d’avoir ma tête sous l’eau. J’essayais de comprendre ce qu’il se passait mais je n’y parvenais pas, je regardais autour de moi paniquée. Je me suis accroupie pour ramassé les morceaux de verres sur le sol, lorsque je sentis une autre secousse au niveau de la poitrine. J’avais perdu équilibre, et sans faire exprès j’ai posé ma main sur un bout de verre. 

J’ai commencé à saigner, à la vue du sang j’ai commencé à pleurer. Pourquoi ? Je ne sais pas. Je ne me sentais pas bien, mais je ne connaissais pas la cause de cette douleur. Je me suis assise par terre dos à une armoire, et j’ai commencé à pleurer. J’avais replié mes jambes et j’avais mes mains sur mon visage. 

Cette douleur était toujours aussi présente en moi, et mes pleurs se multipliaient. Je suis restée dans cette position à pleuré toute l’après midi. Mon regard était vide, c’était comme si j’étais absente ! J’essayais de réfléchir mais je n’y parvenais pas, je n’arrivais pas à me concentrer à cause de cette douleur et mes larmes.

Je n’avais pas entendu Hamza entré dans l’appartement, dès qu’il m’a aperçu il s’est précipité sur moi. En le voyant, mes larmes se sont multipliées, pareil pour cette douleur ! 

Hamza : LINA TA QUOI ? POURQUOI TU PLEURES ? OMRI PARLES MOI DIT MOI T’AS QUOI !!! 

Je le regarde dans les yeux mais aucuns sons n’arrivent à sortir de ma bouche, je n’arrivais plus à contrôler mon corps, c’était une sensation horrible. Il m’a porté et m’a posé sur le canapé. Il me parlait pour que je lui dise ce que j’avais, mais je n’y arrivais pas. 

Il a vu que ma main saignait, il est donc partis cherché dans la pharmacie de quoi me soigner et il l’a désinfecté. Je le regardais faire, toujours en silence. Mes pleures étaient toujours présents, j’avais parfois du mal à respirer. Après avoir fini, Hamza a tout mis sur la table basse du salon et s’est approché pour me prendre dans ses bras. 

Je ne sais pas pourquoi, mais je l’ai repoussé. Je ne voulais pas qu’il me touche, il a été étonné de ma réaction. Mais il n’a rien dit, il s’est assis à côté de moi et attendait que je me calme. Il a pris ma main dans la sienne et il a commencé à la caresser. Je regardais nos mains, ce contact m’a un peu apaisé mais mes larmes coulaient encore.

Hamza : Omri pourquoi tu pleures ?
Moi, en bégayant : Je … je sais pas ! 

A ma réponse, il m’a regardé bizarrement, il ne me comprenait pas. Même moi je ne comprenais pas mon comportement, cette douleur, cette sensation ! 

Hamza : Lina ?
Moi : Je … je comprend pas, je comprend pas ce qu’il m’arrive ! 
Hamza : il s’est passé quoi exactement ?

Je lui explique ce qui m’étais arrivé, il ne comprenait pas non plus ce qui a provoqué ca. Il avait essayé de faire des liens avec les évènements qui s’étaient passés il y a peu de temps. Mais je sentais que ce n’étais pas sa, c’était nouveau ; c’était étrange. 

Je m’étais excusé auprès de Hamza car je n’avais pas su lui préparer à manger, il n’a rien dit et il est parti nous chercher des pizzas. Lorsqu’il est parti, j’ai ramassé les morceaux de verres qui étaient encore par terre et j’ai rangé le reste de la cuisine. 

A son retour, on a mangé les pizzas, enfin il a mangé les pizzas. Je n’avais pas faim, même boire je n’y arrivais pas, ma gorge était noué. Hamza m’a demandé à plusieurs reprises si sa allait mieux, je lui disais oui, pour ne pas l’inquiéter. Peu de temps après on est partis dormir. 

Cinq jours se sont écoulés depuis cette évènement, et depuis je me sentais comme vide. Je mangeais plus, je pleurais tout le temps, j’avais plus envie de sortir ; je voulais être seule. Je sentais un vide énorme en moi, pourtant j’avais tout pour être heureuse : j’avais un mari formidable, j’avais de bons liens avec ma belle-famille, j’avais des amies en or, je n’avais plus de problèmes financier, je vivais bien ! 

J’avais absolument tout pour être heureuse, comme si Allah Azawajel m’offrait à présent la possibilité d’être heureuse. Qu’il ait cessé de m’éprouver, pour m’épargner et me donner une vie « normale » ! 

Mais j’avais comme un mauvais pré-sentiment, j’avais peur qu’Allah m’ai envoyé un signe pour que je m’apprête à faire face à une autre souffrance ; supérieur et incomparable aux autres. Instinctivement, j’ai pensé à la perte de Hamza, j’avais peur qu’Allah me le prenne. 

Je ne pouvais plus vivre sans Hamza, il était devenu tout pour moi. Il était devenu ma raison de vivre, et ce n’était pas à prendre à la légère. J’avais beau avoir des amies, une belle-famille, Hamza était beaucoup plus important que toutes ces personnes réunis ! Il était devenu tout pour moi, absolument tout. Me dire que peut être Allah me l’enlèvera, m’acheva avant même que sa n’arrive. 

Mon état s’était aggravé depuis que je pensais qu’Allah allait me le prendre. Je pleurais sans cesse, je m’étais figé sur cette hypothèse sans fondement. Pour moi, il lui restait peu de temps avant de partir et sa me tuait déjà à l’avance. 

Hamza s’inquiétait de plus en plus pour moi, mais il ne comprenait pas que c’était moi qui avais peur pour lui. J’avais peur de le perdre, j’avais peur de me retrouver encore une fois abandonnée …

Inès et Asma étaient venus me voir, Hamza avait sûrement du les mettre au courant de mon comportement. Même avec elles je n’arrivais pas à communiquer, j’avais besoin d’être seule c’est tout. Hamza avait été patient, mais je voyais qu’il ne supportait plus cette situation. Il perdait patience et je le comprends. J’étais devenu une vrai morte vivante, je parlais plus, sauf quand on me posait une question je répondais brièvement. Je mangeais plus, je dormais plus, j’étais vide ! 

Une après midi, j’étais assise sur le canapé devant la télé qui n’était pas allumé. Je réfléchissais encore et encore sur les évènements qui allait peut être se produire d’ici peu. Hamza était dans la chambre, je ne sais pas ce qu’il faisait. 

En une fois il est entré dans le salon, je voyais qu’il était un peu énervé ! Il s’est mis devant moi et m’a regardé sans rien dire. Son regard en disait long, je voyais qu’il m’en voulait, qu’il était fâché, énervé, mais je savais qu’au fond il s’inquiétait pour moi …

Abandonnée, j'ai du faire face à ma destinéeWhere stories live. Discover now