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Noah froissa l'enveloppe avant de la jeter par terre.

La lettre représentait tout ce qu'il redoutait. Je ne m'attendais pas à ce retournement de situation.

La haine prit littéralement possession de son corps, si bien qu'il en vint à renverser le vase qui était sur la table.

Je le rattrapais de justesse, faisant renverser l'eau ainsi que les fleurs sur mon teeshirt.

― Valentin, va dans ta chambre s'il te plait.

Après avoir vérifié que Valentin montait bien dans sa chambre, je posais le vase et me précipitais vers Noah. Je posais mes mains sur ses avants-bras pour avoir toute son attention.

― Écoute moi, je sais que c'est difficile pour toi mais si tu n'as rien à te reprocher, il n'y a pas de quoi se mettre dans un état pareil. On va trouver une solution, ensemble.

― Oui mais...

― Penses à Valentin, il n'aimerait pas te voir dans cet état. Bats-toi pour lui, et si tu as envie de te défouler, sors dehors, va courir mais évite de mettre le bordel dans la maison.

― Tu m'énerve, t'as toujours raison.

― Je sais, rigolais-je. C'est pour ton bien que je te dis ça, tu sais ?

Noah acquiesça puis me prit dans ses bras par surprise.

― Je suis mouillée, soufflais-je.

― C'est pas grave, je vais aller me doucher après. Tu me rejoins ?

― Je vais voir ce que Valentin fait, il faudrait peut-être que tu ailles lui parler.

― Oui, c'est ce que je pensais faire.

― Tu vas lui parler d'Angel ?

― Je ne sais pas, enfin... je ne pense pas, je n'ai pas envie de l'embrouiller.

― Tu me rejoindras, soufflais-je avant de monter les escaliers.

Il était vraiment primordial qu'il puisse parler avec Valentin de ce qu'il venait de se passer. Je ne pense pas qu'il allait tout lui raconter dans les détails mais au moins, qu'il lui explique le contexte.




Pdv Noah

Je poussais la porte de sa chambre et le vis, assis par terre, une petite voiture à la main. Il n'avait même pas pris la peine d'enlever son sac à dos sur ses épaules.

Je refermais la porte puis partis m'asseoir en tailleur à côté de lui. J'en profitais pour enlever son sac.

― Je suis désolé pour ce que tu as vu tout à l'heure, j'étais énervé.

― C'est pas grave papa, je t'aime toujours tu sais.

― Moi aussi je t'aime, souriais-je.

― Mais pourquoi t'étais énervé ? demanda-t-il juste après.

― Maya et moi, on a des problèmes d'adultes à régler, c'est compliqué.

Il fronça difficilement ses sourcils.

― Vous allez vous séparer ?!

― Non, le problème ne concerne pas notre couple, c'est autre chose.

― Oh, d'accord mais je voulais te poser une question.

― Vas-y mon grand, qu'est-ce qu'il y a ?

― Maya et toi, vous allez rester ensemble pendant longtemps ?

― Pourquoi cette question ?

― Ça fait plusieurs fois que je me retiens.

― Tu te retiens de quoi ?

― De l'appeler maman... C'est mal ?

― Je pense qu'il est encore trop tôt pour que tu l'appelles maman. On ne sait pas de quoi l'avenir est fait et je n'ai pas envie de te faire des faux espoirs.

― Des faux espoirs ?

― Oui, imagines que tu commences à l'appeler maman mais que la semaine prochaine on ne soit plus ensemble.

― Oui mais ça va pas arriver ça.

― Bien-sûr, j'aime trop Maya pour la laisser partir.

― Tu l'aimes à combien de pourcent ?

― Quatre-vingt-dix.

― Et moi ?

― A l'infini.

― Et c'est quand que tu aimeras Maya à l'infini ?

― Sûrement quand je la demanderai en mariage.

― Et c'est quand que je pourrais l'appeler maman ?

― Quand je serais sûr de l'aimer à l'infini.

― Ce sera dans longtemps ? demanda-t-il à la limite de l'impatience.

― Tu n'auras pas à te retenir encore longtemps, rigolais-je. Je vais aller me doucher, vas regarder la télé ou vas jouer si tu veux.

― Je peux mettre Netflix ?

― Tu sais comment faire ?

― Oui !

― Alors vas-y.

Il ouvrit la porte puis courut jusqu'au salon. Je me dépêchais moi aussi de courir jusqu'à la salle de bain où Maya devait sûrement m'attendre.

J'ouvris la porte, l'eau coulait à flot, la buée recouvrait totalement la vitre. Je fis coulisser la baie vitrée et aperçus Maya dans la baignoire. Je ne tardais pas à la rejoindre, en m'installant derrière son dos.

― Tu lui a parlé ? demanda-t-elle.

― Oui, je lui ai juste dit qu'on avait un problème à régler.

― Tu ne lui a pas dit qu'Angel voulait sa garde ?

― Non, ça risquerait de l'embrouiller et puis, si je lui explique tout alors qu'on gagne le procès, il ne va plus rien comprendre. Je lui raconterai tout quand il sera plus grand.

― Je vois.

― On a également parlé d'un autre sujet, annonçais-je en mettant ses cheveux sur son épaule gauche.

― Valentin m'a dit qu'il se retenait à chaque fois de t'appeler maman.

― Vraiment ? demanda-t-elle les yeux ébahis.

― Oui, je lui ai dit de ne pas se précipiter et qu'il aurait tout le temps de t'appeler comme ça quand on se mariera.

― On va se marier ? demanda-t-elle en tournant sa tête vers moi.

― Oui, quand je t'aimerais à l'infini.

Elle sourit de toutes ses dents.

― Tu m'aimes ?

― Je t'aime.

― Je t'aime aussi, murmura-t-elle avant de m'embrasser.

DESTINYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant