DESTINY

30

La maison était encore plus magnifique en vrai. Elle était... Wow !

J'en avais le souffle coupé, cette maison était totalement à mon goût, que ce soit par la décoration ou l'agencement.

Tout était parfait.

― Alors ? demanda Noah impatient.

J'étais tellement abasourdie, qu'aucun mot ne voulait sortir de ma bouche.

― On la prend, elle est trop belle ! s'écria Valentin en sautillant un peu partout dans la pièce.

La propriétaire laissa échapper un rire. Quant à moi, je ne savais toujours pas quoi dire.

― Maya, allo la terre, s'exclama Noah en passant une main devant mon visage.

J'ouvris la bouche puis la refermais, je ne savais pas quoi dire. En fait, si. Je savais exactement ce que je voulais mais j'avais peur que ça me rebute dans mes choix.

― Quel est le prix ? demandais-je à mi-voix.

Noah laissa un sourire s'imprimer sur ses lèvres.

― Tu es au courant que ce n'est pas toi qui va payer ? rétorqua-t-il.

― Oui, je sais mais j'ai tout de même le droit de savoir.

― Je t'assure que tu n'as pas besoin de savoir.

― Noah ! soufflais-je en lançant un regard désespéré à la propriétaire qui essayait de camoufler son rire derrière sa main.

Je ne lui en voulais pas, la scène devait être très comique vu de l'extérieur. Noah et moi se disputant sur le prix et Valentin jouant avec ses petites voitures dans le jardin. En voilà un qui s'était déjà approprié la maison.

― 629 000 dollars, dit-il finalement.

Ma bouche s'entrouvrit légèrement en forme de o.

― C'est cher ! m'écriais-je.

― C'est moi qui paye, rétorqua Noah encore une fois.

― Justement. C'est trop cher pour que tu la paye tout seul.

― Mais puisque je te dis que c'est moi qui paye, le prix est correct pour moi donc tu n'as pas à t'en faire.

Je soupirais.

― On part, on ne la prend pas, déclarais-je.

― On va réfléchir, rétorqua Noah. Je vous rappellerai prochainement.

La propriétaire acquiesça et nous guida jusqu'à la sortie. J'attrapais la main de Valentin qui nous avait rejoint.

― Tu sais que t'es chiante, dit Noah, une fois dans la voiture.

― T'as vu le prix ? m'écriais-je.

― Oui j'ai vu et c'est totalement dans mes moyens.

― Il faut quand même que je réfléchisse.

Noah soupira puis démarra la voiture. Il passa la cinquième et on arriva en moins de vingt minutes à la maison.

Il était toujours aussi contrarié mais comprenez-moi, je n'allais pas le laisser tout payer. On parlait de 629 000 dollars, ce n'était pas un petit prix. Je ne pouvais pas le laisser tout payer, ce n'était pas dans mes principes.

Je retirais mes chaussures puis me dirigeais vers la cuisine où Noah était en train de se servir un verre d'eau. Je m'apprêtais à lui parler mais il partit la seconde d'après sans même m'adresser un regard.

Quel gamin...

J'appelais alors Valentin et lui demandais ce qu'il voulait manger ce soir.

― Un hamburger, s'écria-t-il, en montant sur la chaise haute du bar.

Je me demandais comment il avait fait car d'habitude, il demandait toujours de l'aide. Je contournais l'îlot central et remarquais un petit tabouret. Les commissures de mes levées s'élevèrent en un fin sourire. Valentin était intelligent, comme son père.

― Tu m'aide à préparer les hamburgers ? lui demandais-je.

― Oui, s'exclama-t-il en descendant de la chaise.

On commença donc la confection des hamburgers tout en discutant. Valentin me racontait comment s'était passé sa journée à l'école.

― Je comprends mieux l'anglais maintenant, s'exclama-t-il.

― C'est vrai, souriais-je.

― Oui, tu veux que je te dise une phrase ?

― Vas-y.

Il arrêta ce qu'il faisait, cherchant comment formuler sa phrase.

― We are doing hamburgers and soon we'll move in a new house.

― C'est super, souriais-je. Tu as fait beaucoup de progrès, félicitations.

― Merci Maya. Tu sais quand est-ce qu'on va déménager ?

― Tu as aimé la maison qu'on a visité ?

― Oui beaucoup, elle était awesome ! Je pourrais même inviter tous mes amis.

― C'est quand ton anniversaire ?

― Le 19 décembre, j'aurai 8 ans.

― On essayera de d'emménager avant ton anniversaire alors, soufflais-je.

― Oh, trop bien ! Je vais le dire à papa, s'exclama-t-il en courant vers les escaliers.

Je n'avais, malgré tout ça, toujours pas réfléchi à la manière dont nous allions payer cette maison. J'étais toujours dubitative sur le fait de laisser Noah payer. J'aurais l'impression de profiter de lui. Je finissais donc de préparer le repas tout en réfléchissant à la décision que j'allais prendre.

― Maya ! fit une voix d'en haut.

J'essuyais mes mains puis montais à l'étage vers la provenance de la voix qui m'avait appelé. Je me dirigeais instinctivement vers la chambre de Noah. J'ouvris la porte et aperçus Valentin et Noah, en face d'un ordinateur.

― Vient, dit-il en me faisant signe de s'asseoir à côté de lui.

Je fis ce qu'il me dit et m'asseyais à ses côtés. Ils étaient en FaceTime avec un couple âgé. Je compris qui ils étaient quand il me présenta.

― Maman, papa, je vous présente Maya.

C'était ses parents adoptifs. Sa mère avait de longs cheveux bruns et le teint hâlé. Quant à son père, il était clair de peau, les cheveux bruns également et de beaux yeux verts.

― Bonjour, soufflais-je un peu nerveuse.

Noah ne m'avait même pas prévenu.

― Bonjour Maya, on a tellement entendu parler de toi, si tu savais, s'exclama sa mère.

― Je ne savais pas, rigolais-je, en dirigeant mon regard vers Noah.

Le rouge lui était monté aux joues. Il essayait de cacher son visage grâce à ses mains.

― Il nous parlait tous les jours de toi, commença  son père. On avait hâte de te rencontrer, vous sortez ensemble ?

― Oui.

― Enfin ! s'écria sa mère. Depuis le temps qu'on attendait qu'il se trouve quelqu'un.

― Maman, grogna-t-il.

― Bah quoi. C'est la vérité, pas vrai Jake.

Jake acquiesça, le sourire aux lèvres.

― A quand le mariage alors ? demanda Jake.

Je fronçais mes sourcils. Mariage ? Qui a parlé de mariage ?

― Je pense que c'est un peu trop tôt pour parler de ça non ? demandais-je hésitante.