DESTINY

31

Noah ferma l'ordinateur puis se tourna vers moi. Quant à Valentin, cela faisait un moment  qu'il était parti au pays des songes.

― Tu ne veux pas te démaquiller ?

Quel gamin, pensais-je.

Je levais les yeux au ciel et lui mis une tape sur l'épaule. Le résultat n'était néanmoins pas celui que j'attendais, Noah éclata de rire. Je lui fis les gros yeux pour l'intimer de baisser d'un ton, Valentin dormait juste à côté. Il s'arrêta net.

Malgré tout, il avait toujours ce sourire qui flottait sur ses lèvres. J'avais l'irrésistible envie de le lui arracher mais aussi de l'embrasser, je ne savais pas pourquoi. J'en étais toute chamboulée.

― Réveil-le, on va manger, annonçais-je en me levant du lit.

Il acquiesça toujours aussi hilare. Je quittais la chambre et rejoignis la cuisine. Noah ne tarda pas à venir avec Valentin sur ses épaules. J'avais eu le temps de mettre la table, de servir les hamburgers et la salade dans chaque assiette.

On mangea tranquillement. Sans me vanter, c'était délicieux. Soit c'était parce que les produits n'étaient pas les mêmes que ceux en France ou soit c'était parce que j'étais une cuisinière hors pair. J'avais une grande préférence pour la deuxième proposition.

Valentin qui avait fini de manger, s'apprêtait à s'endormir dans son assiette.

― Va te doucher et te brosser les dents, je viendrai pour te coucher, dit Noah.

Il opina puis sortit de table. J'étais moi aussi fatiguée et ne tarderais pas à aller me coucher ce soir. Je posais mon coude sur la table et ma tête vint se caler sur la paume de ma main. Noah se leva et commença à débarrasser la table. Je le regardai faire en silence.

― Valentin m'a dit que nous allions acheter la maison avant son anniversaire, c'est toi qui lui a dit ça ? demanda-t-il.

L'eau du robinet coulait en même temps, j'étais de dos et ne voyait pas ce qu'il faisait. Le bruit des assiettes qui s'entrechoquaient me donnait un indice bien précis.

― Oui mais je n'ai pas envie que tu paye tout.

L'eau ne coulait plus.

― Et si je te dis que j'ai réussi à négocier le prix et qu'elle nous vend la maison à 620 000 dollars. Est-ce que je peux payer ?

Je fronçais mes sourcils, le prix n'était pas très raisonnable. Soudain, je sentis des mains se poser sur mes épaules. Noah entoura ses bras autour de mon buste et nicha sa tête dans le creux de mon cou. Un frisson parcourut mon corps et je restais figée un moment avant de me détendre.

― Alors ? demanda-t-il.

― Je réfléchis.

― T'as pas à réfléchir, t'as juste à dire oui. Tout ce que je veux moi, c'est vivre avec Valentin et toi dans notre maison. Accepte s'il-te-plait, dit-il en agrémentant chacune de ses phrases par un bisou dans mon cou.

― Ok, soufflais-je finalement.

J'eus le droit à un bisou baveux sur la joue comme remerciement. Je méritais peut-être mieux non ?