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― T'es prête ?

J'opinais.

Aujourd'hui, nous allions rendre visite à notre ancien orphelinat. Son nom me restait ancré dans la tête. J'y avais vécu pratiquement toute mon enfance jusqu'à mes dix-huit ans. Il était difficile de ne pas s'en souvenir.

Noah s'arrêta devant le grand portail noir. Ce grand portail que j'avais escaladé tant de fois lors de mon année de rebellion.

J'en rigolais toute seule, à l'époque, j'étais très populaire et toujours fourrée dans des plans foireux.

Noah ne devait pas se douter de ma réputation à l'orphelinat après qu'il soit parti. J'étais ce qu'on pouvait appeler une "bad girl" ou plutôt "peter pan version féminine".

Je revenais toujours à l'orphelinat avec plein de friandises que je distribuais à tout le monde. Le lendemain, les surveillants retrouvaient toujours des paquets de bonbons vides ce qui les agaçaient au plus haut point.

Un garde s'approcha de nous, Noah baissa sa vitre et l'informa qu'on avait rendez-vous avec la directrice de l'établissement.

Il sembla vérifier un cahier puis nous fit un signe de tête pour nous laisser passer. Le portail s'ouvrit laissant apparaître l'établissement de mon enfance.

Rien n'avait changé, les briques de couleur rouge qui recouvraient les murs étaient toujours autant abîmées.

Noah se gara puis on descendit de la voiture. Connaissant le chemin encore par cœur, je me dirigeais d'un pas sûr vers les bureaux d'administration. La directrice n'avait même pas prit la peine de nous accueillir.

Noah, qui était derrière moi, semblait admirer les lieux.

― Je me rappelle de cet endroit ! s'exclama-t-il soudainement.

Je me tournais vers ce qu'il me pointait du doigt.

C'était une sorte de renfoncement dans le mur. La plupart des jeunes y allait pour fumer en cachette ou pour s'envoyer en l'air.

― Tu parles d'un endroit, soufflais-je.

― C'est là que je t'ai vu pour la première fois, je m'en souviens, ajouta-t-il par la suite.

― C'est aussi là que tout le monde s'envoyait en l'air et fumait en cachette.

― Oui et tu trainais souvent avec ce genre de personne.

― T'es sûr de ton souvenir ? J'avais genre... trois ans.

― Oui. Les rumeurs racontaient que t'étais l'enfant d'un d'eux. Ils te considéraient comme leur petite sœur, tu étais déjà populaire mais après je ne sais pas ce qui s'est passé, je ne m'en souviens plus.

― Je m'en souviens pas du tout.

― Je te jure que c'est vrai, assura-t-il en regardant d'un air nostalgique cet endroit.

Je continuais mon chemin avec Noah sur mes talons jusqu'au bureau de la directrice. On arriva devant sa porte qui était toujours la même, blanche avec de nombreuses insultes dessus.

Ils n'avaient pas beaucoup investi en travaux. Cette porte, je l'avais vu tellement de fois dans ma vie, je la voyais plus que mon visage dans un miroir.

Noah toqua et la porte s'ouvrit directement sur elle. La hantise de toute mon enfance, non, je déconne... je n'avais pas peur d'elle.

Un grand sourire vint barrer son visage à notre rencontre, elle nous laissa entrer puis on s'installa sur les deux chaises qui trainaient devant son bureau.

DESTINYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant