DESTINY

10

Noah apparut derrière la porte. Je restais figée à le regarder.

― Je vois que je dérange, marmonna-t-il.

Je me rappelais soudainement la position dans laquelle j'étais. Je me levais des genoux de Peter et réajustais mes vêtements.

― Bon... je vais y aller, dis-je à Peter.

― Non reste.

Je sentis les foudres de Noah derrière moi.

― Je vais y aller, insistais-je.

― Prends un dernier sushi alors.

Il me le tendit avec ses baguettes. Je lançais un regard vers Noah mais je ne le voyais pas. Il était parti sans que je m'en aperçoive.

― Désolé, faut que j'y aille. A tout à l'heure.

Je lui fis un signe de la main puis sortis du bureau.

Je retrouvais Noah au notre, il était sur son ordinateur. Une journée de travail glacial s'annonçait, je le sentais.

― Tu vas bien ? demandais-je histoire de détendre l'atmosphère.

― Ouais, répondit-il froidement.

C'était pas gagné...

― J'ai les dossiers pour la famille Baker, ils arrivent dans vingt minutes. Tu les veux ?

― Ouais.

Je soupirais.

Je me laissais tomber sur ma chaise de bureau puis cherchais les dossiers pour Noah. Il les prit sans même me remercier.

― Je fais la visite, tu restes ici.

― J'imagine que je n'ai pas mon mot à dire, grognais-je.

― Exactement.

Il se leva et sortit dehors, j'étais maintenant seule. Je n'avais pas vu Kate alors je supposais qu'elle était partie.

Ξ

La journée était terminée, elle avait été longue, très longue... La plus longue de ma vie. Après avoir fait visiter la maison à la famille Baker, Noah était revenu. Il ne m'avait pas adressé la parole, à part pour me dire que la maison avait plu à la famille Baker et qu'ils allaient y réfléchir.

Même si la joie ne régnait pas entre nous, Noah m'avait attendu à la fin de la journée. L'ambiance était électrique dans la voiture, personne ne parlait.

J'avais un petit pincement au coeur. Pourquoi réagissait-il comme ça ? Je tournais ma tête vers lui et le regardais. Ses traits étaient durcis par la colère et ses mains étaient crispées sur le volant.

― Noah ?

― Je conduis.

Son ton était froid et dur. J'aurais au moins essayé.

Je tournais ma tête du côté de la vitre et regardais le paysage defiler. Noah se gara dans le garage et sortit de la voiture sans m'adresser un seul regard. Merci de m'attendre.

Je sortis de la voiture à mon tour et claquais la portière. Je courus pour le rattraper et marchais à ses côtés. Il y avait toujours ce silence pesant lorsqu'on atteignit le porche de le maison.

― Noah ?

Il ouvrit la porte d'entrée.

Merci pour le vent.