The King ✩ Junhao

91 ☆

Ça doit faire plusieurs minutes que Minghao est silencieux. Pendant ce temps, toutes les personnes présentes ont recommencé à parler, étant loin, je ne peux que le visage de ceux qui sont devants, et ils ont un visage choqué.

— Que voulez-vous dire ? Demande Minghao, d'un ton froid.

— C'est bien simple, vous aimez les hommes.

— Ce n'est pas le cas !

En soit, je pourrais très bien être blessé par ce qu'il dit, mais ce n'est pas le cas. Je comprends sa situation, il souhaite garder tout de même me pouvoir.

— Bien, rit Wanli en regardant son frère, un sourire sur les lèvres, dans ce cas il y a plusieurs points que vous devez nous expliquer.

— Lesquels ?

— Lorsque votre ami est arrivé, il était avec quelqu'un d'autre en premier lieu. Maintenant il n'est plus là, où est-il donc passé ?

— Il est rentré chez lui, répond directement Minghao.

— N'est-ce tout de même pas bizarre ? Ça va faire un mois qu'il est arrivé ici, et personne ne vous a jamais vu aussi proche avec lui qu'avec quelqu'un d'autre. Même l'impératrice n'était pas aussi proche de vous. De plus, comment pouvez-vous expliquer la scène que j'ai vu ?

Minghao se retrouve à nouveau sans voix, ce qui se comprend une nouvelle fois. Il semble même ne plus savoir quoi dire, mais ses poings sont serrés, et prouvent sa colère qu'il ressent envers son frère.

— Votre silence veut tout dire, votre majesté.

Du bruit se fait entendre une nouvelle fois, et je vois la foule commencer à se bousculer. Merde, ça commence à dégénérer tel une manifestation de gilets jaunes. Certaines personnes commencent à crier, je ne comprends rien, bien-sûr, mais je pense qu'ils se disent que c'est inconcevable d'avoir un roi homosexuel. Le deux frères, pendant ce temps, continuent à se crier dessus. Je dois intervenir. Je m'avance donc vers un garde et je lui demande de prendre Wanli à part, et il semble complètement d'accord avec moi.

Tous les deux, nous nous avançons vers les deux hommes qui se disputent. Le garde intervient en premier et tire de force Wanli loin du roi, pendant ce temps, je prends le poignet de Minghao et je le tire loin de la foule. Nous rentrons dans le palais et je demande aux personnes de fermer la porte. Je tire ensuite à nouveau Minghao pour l'amener jusqu'à ma chambre.

— Jun... Murmure-t-il alors que je le regarde assez sévèrement. Tu vas bien ?

— J'allais plutôt bien, jusqu'à ce que je te voie faire ce discours.

— Ce discours était nécessaire. Je voulais juste mettre Wanli en garde.

— Tu l'as menacé de le tuer, Minghao. Je comprends que tu sois énervé, car si c'était toi qui te serait pris la flèche, je l'aurais moi aussi été. Mais pas à le menacer comme tu l'as fait.

Je vois Minghao soupirer, il sait que j'ai raison et ça le saoule. Il va s'asseoir sur un fauteuil, avant de passer une de ses mains dans ses cheveux.

— De toute façon, ça ne sert à rien.

— Pourquoi ?

— Wanli a dit au peuple que j'aimais les hommes. Et comme c'est considéré comme une maladie, on voudra ma déchéance, que je cède le trône à Wanli... Je ne sais pas mentir...

— C'est tout ce qui te dérange ?

— Non... J'ai peur qu'on finisse par te tuer pour de bon, et moi aussi...

Je m'approche de Minghao et je m'accroupis devant lui.

— Tu ne devrais pas t'accroupir, ça pourrait te faire mal...

— Le sort de Meili m'a guéri, ne t'inquiète pas pour ça. Je peux voir Minghao esquisser un sourire, rassuré. Tu es persuadé que le peuple ne voudra plus de toi ?

— Plus que certain. Je ne peux tuer Wanli, car c'est le dernier prétendant encore en vie. Et je ne veux pas que l'un de nous meurs à cause de toutes cette histoire...

— Dans ce cas, j'ai peut-être une idée...

— Quelle est-elle ?

— Peut-être que si tu n'es plus accepté ici, par plus personne, qu'on va devoir vivre en nomade... Je pense qu'il serait mieux, pour nous, de vivre à mon époque ?