Chapitre XVII

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       Le palais est envahi par des centaines d'Elfes brandissants leurs lances face aux soldats. Je cours désormais essayant de ne pas faire attention à ma douleur au crâne. La salle du trône est vide, j'accours aux appartements royaux. Odin et Frigga sont protégés par un soldat, je lui ordonne d'aller au front tandis que je prépare une évasion pour ces Majestés. Un éclair brise le ciel, au même instant Thor s'avance à grands enjambées vers nous.
« Ils ne veulent pas votre vie père.
— Que cherchent-ils donc?
   Odin le regarde étonné, je réfléchis quelques instants...
— L'Ether...
   Thor se tourne vers moi puis fait face à ses parents:
— Le Commandant à raison, ils savent que l'Ether est ici, ils veulent le récupérer.
   Le Père de toute chose s'avance vers le balcon d'où nous parviennent tous les bruits de souffrances et de morts.
— Ripostons.
— Nous ne sommes pas assez nombreux Majesté, (je lance un regard à Frigga toujours assise sur le lit), nous devons évacuer la ville.
    Odin se tourne brusquement et se postant devant moi:
— Évacuer la ville? Cela signifie que vous abandonnez Commandant?
— Majesté... la situation est trop grave, nous perdons beaucoup d'hommes.
    Il semble plongé dans une réflexion profonde...
— Majesté... (J'essaye de le presser légèrement sachant que des cris nous parviennent plus distinctement du couloir)
— Père !
— Thor. Va chercher la Pierre de l'Ame.
   Mon sang ne fait qu'une tour, la Pierre de l'âme ? Celle qui m'a toujours autant fasciné ?
— Vous connaissez les conséquences que cette...
— Je sais ce qu'il faut savoir sur cette pierre. Va la chercher.
— Mais, vous l'avez ? (Je les regarde interloquée face à une telle révélation)
— Commandant vous accompagnez mon fils, je me charge de la protection de la reine ainsi que de la mienne.
— Je dois rester près de vous...
— Je suis roi d'Asgard, Père de toute chose, je sais me défendre.
   Je m'incline et m'élance derrière Thor qui est déjà parti.
— Vous avez la Pierre ? (Je demande tout en courant à ses côtés)
— Nous l'avons depuis longtemps maintenant.
    Je ne pose pas plus de questions voyant un groupe d'elfes noirs s'approcher de nous. Je libère mon sabre pour le faire voler dans les airs et le planter dans les corps qui s'offrent à moi.
Nous reprenons notre course. Thor descend plusieurs escaliers avant de s'engouffrer au sous sol. Je le suis toujours, nous passons devant ce que l'on appelle La Salle Des Trésors d'Odin. Mes yeux sont émerveillés de ce qu'ils voient. Thor se place devant une grande flamme qui brûle dans un brasier ardent.
— Que fait-on ici?
— Commandant, je vous présente l'Eternel Flamme.
Il passe sa main au centre du feu pour en ressortir un petite flamme qu'il fait danser entre ses doigts. Je reste quelques secondes choquée de ce qu'elle ne le brûle pas, mais bien vite je me souviens qu'il est le Dieu du Tonnerre. Il avance toujours vers le fond de la salle, trois elfes arrivent en courant vers nous, je les repousse le plus vite possible et rejoins mon coéquipier. Celui-ci pénètre dans une pièce sombre et minuscule où se détache trois couleurs: bleu, orange et rouge. Il fonce sur le petit diamant orangé et le plonge dans la flamme qui vacille toujours dans sa main. Une grande lumière m'éblouie, je me cache les yeux. Un tremblement de terre se fait sentir sous nos pieds.
— Il vous faut protéger l'Ether à tout prix.
Voyant ses yeux se poser sur le diamant rouge je comprends que je suis face à trois Pierres d'Infinités.
— A vos ordres.
Il sort de la pièce tenant toujours la Pierre de l'Ame et la flamme. Je me place devant les deux Pierres restantes et sors mon sabre prête à affronter quiconque oserait s'en approcher.
Quelques minutes passent, je perçois toujours les cris au dessus de moi, mais j'entends quelqu'un s'approcher à pas lent. Une forme se découpe dans l'embrasure de la porte, sans hésiter je frappe mais me fait violemment repousser. J'essaye tant bien que mal à le désarmer mais en vain. Je me retrouve bientôt le poignard sous la gorge.
« Vous avez encore à apprendre » me glisse Loki à l'oreille en resserrant sa prise. Je sens la lame caresser ma gorge, lentement il desserre son étreinte.
— Que faites-vous ici?
— Thor m'a demandé de vous rejoindre.
   J'acquiesce en me replaçant de façon à pouvoir sauter sur le prochain venu. Loki se tient à côté de moi. Je vois ses yeux attirés par la Pierre de l'Espace. Par réflexe je brandis mon sabre entre lui et la Pierre. Il me lance un sourire coupable et se poste à côté de moi. Tous deux, nous restons en silence dans une position d'attaque. Soudain, un groupe d' elfes surgit face à nous. Loki se jette sur le premier pendant que je m'occupe du deuxième. Bien vite lui et moi mettons en place une tactique. Seul des regards sont échangés entre nous tandis que nous enchaînons les coups.
   À présent, les corps des créatures gisent sur le sol. Je reprends ma respiration, et sourit à mon coéquipier. Être avec lui dans un moment pareil me donne le sentiment que rien ne peut m'arriver.
   Bientôt Thor vient nous prévenir qu'il reste une centaine d'elfes dans le palais et que nous ferions bien d'aller aider les soldats.
   La salle du trône est ravagée, un vaisseau énorme écrase le trône, quatre colonnes sont effondrées au sol. Certains de mes hommes sont allongés sans vie, d'autres tentent  de lutter du mieux qu'ils peuvent. Je vois Balder au loin occupé à affronter trois elfes. Je m'élance vers lui pour lui venir en aide. A ma vue il reprend plus de vigueur pour en tuer plus. Dos à dos nous combattons les ennemis s'approchant.
— Ils sont beaucoup trop, nous n'y arriverons jamais! (Je lance un regard désespéré à Balder).
Il repousse un elfe et plante son sabre dans le torse de son adversaire.
— Nous allons y arriver Emma!
Je continue mes efforts, mais soudain l'image de Njord apparaît dans mon esprit. Mon coeur se met à battre plus vite, des sueurs froides me font frissonner... comment va-t-il? Je m'élance vers la sortie sous les cris de Balder m'ordonnant de rester. Je cours, évitant les coups, glissant sous la lance de certains elfes, leur assénant au passage le choc final. Alors que je me hâte vers la sortie du palais, une main agrippe mon bras.
— Où pensez-vous aller?
   Je lève les yeux sur Loki, ses cheveux bruns ondulés encadrent sont visages, il respire difficilement.
— Laissez moi je vous en prie...
— Bien sûr que non!
— Il a besoin de moi!
   Je me débats pour qu'il me laisse m'en aller mais il ne me lâche pas. Les larmes commencent à affluer sur mes joues, je pose ma main sur celle de Loki, et plongeant mes yeux dans les siens:
— Loki je t'en prie, laisse moi y aller, il a besoin de moi.
   Ses prunelles vertes ne quittent pas mon regard, lentement je sens ses doigts se détendrent et me libérer totalement. Je m'éloigne à petit pas vers la sortie, et une fois dehors me mets à courir le plus vite possible. Asgard est sous la fureur des Elfes, ils se ruent sur les habitants et les tuent sans vergogne. Je défend ceux que je croise sur mon chemin et arrive enfin face à la boutique de Njord. Le feu la possède, je pénètre dans la pièce sombre où la fumée me fait tousser fortement. Les escaliers de bois commencent à s'effondrer je me précipite en haut en hurlant le prénom de mon vieil ami. Il n'est pas dans le petit salon. Je m'élance vers la petite chambre, il est là par terre à demi conscient. La fumée lui bloquant les poumons. Je me jette à ses pieds arrachant une de mes bretelles pour la nouer autour de son nez. Il ouvre faiblement les yeux mais n'arrive pas à parler. Je contient mes larmes, et me soulève pour redescendre. Les flammes ont envahies le salon. Je donne un coup dans la fenêtre et fait glisser mon vieux professeur sur les tuiles du toits d'à côté. Je saute près de lui, et forçant une fenêtre, réussi à m'engouffrer dans la maison voisine.
   Je l'allonge sur un canapé, essayant de lui redonner de l'air. Au bout d'un moment il tousse et lève les yeux vers moi.
— Merci Freyja...
— Njord ! Je vous en prie restez avec moi... restez près de moi...
   Il sourit faiblement et me tend un petit médaillon doré où une fleur blanche est accroché. La même fleur que sur le parfum que Balder m'a offert. J'attrape le collier tout en fixant Njord qui sourit de plus bel.
— Va redécouvrir ta nature...
— Non! Non je ne veux pas! Reste avec moi je t'en prie!
    Njord laisse les larmes couler sur ses joues, il attrape ma main et la serre:
— Je suis désolée Freyja, je n'avais pas le choix... pardonne moi...je t'aime...
   Il laisse sa tête retomber sur le canapé et tout en pleurant remet son âme aux dieux. Le chagrin que je ressens est plus fort que tout, j'ai l'impression de perdre l'être le plus important de ma vie alors que je ne le connais que très peu. Je serre le médaillon dans ma main et pleure à chaudes larmes.
   La porte s'ouvre violemment et laisse un elfe noir pénétrer dans la pièce...

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