Chapitre V

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Je me réveille en sursaut alors que quelqu'un frappe violemment à ma porte. Je n'ai même pas le temps d'aller ouvrir que la reine entre en courant, le visage inquiet, si ce n'est terrorisé. Je saute de mon lit oubliant ma tenue légère. Elle tend ses mains pour attraper les miennes:

"Emma! Il faut que vous veniez avec moi, Odin voudrait vous voir tout de suite.

      J'acquiesce en courant à la salle de bain, j'enfile le plus rapidement possible mon uniforme et ressors pour suivre la reine. Celle-ci se dirige vers la salle du trône. Devant Odin je me prosterne comme il se doit mais l'heure doit être grave car il me fait un geste de la main m'ordonnant de me relever.
- Vous m'avez fait demander majesté.
- En effet Commandent. J'ai eu certains rapports me disant qu'une attaque se préparait contre le trône, contre moi même.

    Le père de toute chose se lève sur ces dernières paroles, la brillance de ses yeux m'indique qu'il est angoissé.
- Avez-vous eu vent des Elfes Noirs?
- Les habitants de Svartalfheim.
- Exact (il me regarde maintenant droit dans les yeux) ils sont susceptibles d'attaquer à tout moment.
- Quelles sont vos sources majesté?
      Le roi détourne son regard en direction de sa femme, puis baisse la tête avant de reprendre:
- Elles sont sures Commandent. (il marque une pause puis se rasseye sur son trône), vous savez quoi faire à présent.
       Je m'incline et prend congé. Une fois dans les couloirs du palais je cours vers la sortie pour me rendre aux bâtiments où mes hommes dorment sûrement profondément. Je les réveille et leur donne rendez-vous sur la place entre le château et chez eux. Je les attends en faisant les cent pas, je lève les yeux vers le ciel, la lune est haute, j'ai du dormir deux heures.
        Les soldats sont à présent en tenue devant moi. J'ouvre la bouche et leur fais part des possibles attaques. Bien vite je donne mes ordres, ils se dispersent ensuite pour se rendre là où je l'ai décidé. Quant à moi je vais près du roi.
        Dans la salle du trône, l'atmosphère est tendue, la reine tient la main de son mari, celui-ci a le menton dans l'autre main.
- Majesté, les ordres ont été donné.
      Il ne me répond que par un signe de la tête. Je prend place près d'une colonne. Les minutes passent, les deux époux restent dans leur mutisme à contempler le sol. Mes pensées sont toutes retournées, je ne sais pas grand chose des elfes noirs mais qui que ce soit je les affronterais comme je l'ai fait à New York.
- Nous devrions dormir (la reine se lève soudain, Odin la suit).
        Je marche derrière eux jusqu'à leurs appartement et me poste avec d'autres soldats devant la porte dorée. La nuit passe lentement, le palais est silencieux seul le bruit des bottes métalliques de mes hommes résonnent sur le sol. Mes yeux tentent de se fermer à plusieurs reprises mais je lutte contre le sommeil tant que je le peux. Alors que mes paupières se relâchent un énième fois, je suis attirée par un vrombissement peu commun à l'extérieur. Je m'approche de la petite fenêtre qui se trouve au bout du couloir. Une chaleur envahit tout mon être, je cours désormais et ordonne aux soldats de se tenir prêt, ils arrivent. Je frappe à la porte qui s'ouvre presque aussitôt. Le roi est assit sur son lit, il lève des prunelles affligées vers moi.
- Vos Majestés restez près de moi.
         Des sons de plus en plus fort nous parviennent. Lorsque les ennemis se trouvent de l'autre côté de la porte, je prépare mon sabre tandis que les autres cavaliers apprêtent leur lances. La porte s'ouvre violemment cinq elfes noirs pénètrent dans la pièce. Je me jette sur le premier et lui enfonce ma lame dans le ventre, il s'effondre au sol. L'un d'entre eux est entrain de combattre l'un des soldat, je tranche sa gorge avant de me retourner sur un autre groupe arrivant en courant. Mon épée vole dans les airs puis vient se planter dans leur buste. J'enchaîne les coups, mes yeux s'attardent alors sur une vingtaines d'elfes accourant vers la chambre royal. Je hurle au soldat se tenant près du couple:
- DANS LA SALLE DE BAIN, VITE!
          Tous les trois s'enferment. Je continue de me battre tant que je peux et je suis maintenant seule avec deux autres cavaliers. Alors que je brandit mon sabre pour asséner le coup de grâce à l'un de ces elfes, je lâche soudainement mon épée pour ramener mes mains à mon côté. Je regarde mes doigts sanglant, et pose un genoux à terre avant de me retrouver totalement au sol. Je sens une fraîcheur m'envelopper tout entière alors que mes tempes me brûlent. L'elfe s'approche de moi, lève son arme et se retrouve projeté à terre. Un homme aux cheveux ébène le tue sous mes yeux, il enchaîne les coups de poignard à tout ceux qui croise son chemin. Derrière lui, un grand blond surgit et élimine une dizaine d'elfes à lui seul. J'ai le temps de percevoir quelques autres guerriers que j'ai croisé avec Thor... le sang qui s'échappe de ma plaie me vide de toute énergie... je ne distingue plus que le mouvement autour de moi qui se fait de plus en plus trouble, je sombre dans l'inconscient.

       ***

J'ouvre faiblement les yeux, le tissu léger de la couverture recouvre qu'une partie de mon corps. Les rayons du soleil viennent caresser ma peau, j'étire mes membres mais une douleur vient m'arracher un cri de douleur. Je suffoque un instant avant de soulever la nuisette que je porte et pose mon regard sur un grand bandage recouvrant mon côté gauche juste à côté du nombril. Une tâche rouge y est incrustée. Je me redresse avec difficulté sur les coussins, un regard circulaire me fait comprendre que je suis dans ma chambre. Je tente de me lever mais la blessure me fais trop mal pour pouvoir marcher.
La porte s'ouvre et Bertha entre un tas de serviette à la main. En me voyant éveiller elle sourit faisant s'étirer les rides au coin de ses lèvres.
« Bonjour mademoiselle, vous avez bien dormi?
— Bonjour Bertha. Oui je pense...
— Je suis contente de vous voir.
— Pourquoi? Cela fait longtemps que je suis inconsciente ?
Elle range autour d'elle avant de s'avancer vers moi en croisant les mains:
— Ça fera dix jours ce soir mademoiselle.
— Dix jours ?! (Je me redresse vivement mais la douleur me colle à ma couche)
— Restez au lit mademoiselle, votre plaie n'est pas totalement guérie.
Je m'allonge et pose ma tête sur l'oreiller tout en laissant mon regard sur la vielle femme.
— Je vais prévenir la reine de votre réveil.
Elle s'incline avant de quitter la chambre. De nouveau seule mon regard se perd dans le bleu azuré du ciel. Si je suis ici depuis dix jours, qui occupe ma place auprès de mes hommes? Et quand est-ce que je pourrais reprendre mes activités? Les images de l'attaque des elfes me reviennent en mémoire alors que des picotements remontent le long de ma hanche. Un frisson me parcourt l'échine lorsque je revois l'elfe brandir sa lance et se faire tuer par... je ne sais même plus qui m'a sauver la vie.
Je suis arrêtée dans mes réflexions par l'entrée de la reine. Celle-ci se jette a genoux près de mon lit, prend mes mains dans les siennes et les embrasse.
— Emma! Tu es là enfin! Tu as faillit sacrifier ta vie pour nous...
Elle me regarde avec des yeux mouillés de larmes m'enveloppant d'une affection maternelle.
— C'est mon devoir majesté.
Je lui rend son sourire avant de l'aider à se relever. Elle s'assoit sur le bord de mon lit et sourit de plus bel:
— Majesté (Je fronce légèrement les sourcils) si je suis allongée depuis dix jours, qui me remplace?
La reine baisse la tête essayant d'éviter de croiser mon regard. Le silence suivant ma question ne me laisse rien présager de bon.
— Ma reine...
Ses yeux rencontrent enfin les miens, elle se mord la lèvre:
— Appelle moi Frigga désormais. (Elle marque une pause avant de reprendre) Sais-tu qui nous a prévenu de l'attaque?
— Le roi a dit que c'était une source sûre.
— Loki.
Elle a prononcé ce nom en regardant vers la terrasse là où la chaleur du soleil est la plus forte.
— Comment ça Loki? (Je pince les lèvres en imaginant le pire).
— Il te remplace pendant ton repos.
J'ouvre la bouche prête à protester mais la reine me coupe:
— Je sais ce que tu vas dire mais il a regagné la confiance du père de toute chose en nous prévenant.
— Cela ne change en rien ce qu'il a fait à New York !
— Je comprend ta réaction mais c'est un bon moyen pour qu'il prenne conscience de ce qu'il a fait.
— C'est une tâche trop noble! Il n'en ai pas digne! (Cette fois la colère m'envahit) c'est un meurtrier!
Les prunelles bleus de la reine s'ouvre à mes dernières mots, elle se lève en me lançant un regard triste:
— Je suis navrée que tu le vois comme ça... Loki est... perdu.
— Je suis désolée ma reine mais Loki n'est pas digne de confiance.
La reine resserre ses poings et me domine de sa hauteur, sa voix est plus forte:
— Loki te remplacera le temps que tu guérisse. Il sera ensuite ton second. Maintenant repose toi. »
Je ne répond rien tant je suis étonnée, Frigga tourne les talons vers la sortie pour que je n'ajoute rien. Je me relève et sors du lit tout en posant une main sur ma blessure. J'atteins le balcon et me tiens à la balustrade. De là je peux contempler Asgard à mon aise. Mais les nouvelles que je viens d'apprendre continue de se bousculer dans ma tête. Premièrement Loki est entrain de commander mes hommes à ma place, deuxièmement je serais ensuite obligée de passer tout mon temps avec lui. Je ne peux m'opposer aux volontés du roi mais le seul fait que cet assassin se retrouve à une place aussi honnête me torture l'esprit. L'unique chose qui me rassure, c'est qu'il sera sous mes ordres, et il va devoir être obéissant.

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