Chapitre X

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(Bonsoir! Je voulais simplement vous préciser que ce chapitre peut paraître long, mais il est important pour la suite des relations Emma/Loki... bref bonne lecture, bisous!)

***

Un grand soleil illumine la place alors que je descends de longs escaliers en pierre en compagnie de Balder. Celui-ci est très joyeux ce matin, il ne cesse de me complimenter sur ma tenue, qui est pourtant une robe blanche où seul un ruban doré est noué autour de ma taille et descend jusqu'à mes chevilles, une tenue très simple donc. Il n'arrête pas de répéter la joie qu'il a de me faire visiter Asgard. J'aime beaucoup sa compagnie, il est agréable, amusant, gai et même plutôt beau.
     Nous sommes maintenant au centre de la place là où un petit enfant de marbre fait s'écouler de l'eau dans le bassin par une cruche. Je contemple cette petite sculpture, Balder me fait signe d'approcher vers une petite vitrine dans laquelle des parfums, des soins pour le corps, des savons en tout genre sont disposés. J'entre dans le magasin, à peine mon pied passé dans la boutique qu'une explosion d'odeurs vient me chatouiller les narines. Je salue poliment le vendeur et me mets à sentir touts les flacons qui se trouvent autour de moi. Mais un seul se démarque vraiment: une fiole rose pâle entourée d'une fleur blanche inconnue. Balder remarque à mes sourcils froncés que je suis intéressée par ce parfum.
« Quelque chose ne va pas Emma? (Il s'approche de moi inquiet)
— Ce parfum... je le connais...
— Je ne pense pas, c'est Asgardien comme tout ce qui est présenté ici d'ailleurs.
— Je dois sûrement me tromper alors.
    Je continue cependant d'humer l'odeur qui s'en échappe.
— Vous plait-il ?
— De ? (Je lève les yeux sur Balder)
— Voulez-vous ce parfum?
   Je me redresse en le fixant toujours plus.
— Je n'ai pas d'argent sur moi...
Il sort de sa poche une bourse et la secoue devant mon nez.
— Je vous l'offre.
— Non c'est bien trop...
— Laissez moi faire.
Il attrape le flacon et le présente devant le vendeur. En sortant du magasin je le remercie de ce cadeau.
     Nous avançons dans les rues d'Asgard, mon flacon à la main, que j'attire à mon nez parfois. Je tripote délicatement les pétales de la fleur tout en regardant se qu'offre les autres boutiques.
« Que dîtes vous de la cité?
— C'est magnifique.
   Balder me regarde du coin de l'œil, un sourire apparaît sur son visage.
    La visite continue, nous passons devant une enseigne où est écrit Asgard & Les Møndęs. La vitrine ne présente rien, je ne vois donc pas de quoi il s'agit.
— Que vend cette boutique?
   J'avance vers la porte suivie par Balder.
— Ce sont là des livres très ancien de mythes et légendes.
  Je m'arrête pour faire demie tour.
— La bibliothèque du roi doit être peuplé de livres de ce genre.
— Pas vraiment. Odin essaye de racheter tous les biens de cet homme, mais il ne veut pas.
   Intriguée, j'entre dans la pièce sombre où seule la lumière du jour permet une vision clair. Personne n'est derrière le comptoir, il n'y a que des bouquins mal rangés sur les étagères où s'entassent de la poussière. J'inspecte les livres et passe mes doigts sur les couvertures pour lire les titres. Dieux et Déesses. J'attrape le recueil qui me semble très lourd et l'ouvre. Je n'ai pas le temps de contempler l'image qui apparait sous mes yeux car une voix grave lance:
— Je peux vous aider?
Je sursaute, et referme le livre.
— Bonjour monsieur. (Je souris malgré moi), je vous remercie nous ne faisions que regarder.
Le vieil homme devant moi se touche le menton où repousse une barbe blanche mal rasée. Ses yeux marrons me fixe tandis que son autre main tremble légèrement. Ses lèvres remuent sans que je ne puisse percevoir ses paroles.
   Je souris de plus bel, essayant de le mettre à l'aise. Mais voyant que cela ne fait rien, je reprend le livre que j'inspectais avant son arrivée. L'image représente Odin sur son trône, à sa droite une femme recouverte d'un casque à plusieurs cornes, un immense chien à ses côtés. Le portrait est vieilli et se racornit sur les côtés, la couleur s'en va peu à peu. Je tourne la page, des écritures étrangères y sont inscrites, je lève la tête sur le vieil homme qui continue de me regarder d'un air intrigué. Je n'y fais pas attention:
— Ce livre est écrit en quelle langue?
— C'est... de la région... mademoiselle.
   J'acquiesce légèrement déçue, et repose l'ouvrage là où je l'ai trouvé. Balder qui est resté immobile depuis son entrée dans la boutique se met à parler:
— Je vous attends dehors mademoiselle Wilson...
Un bruit sourd nous fait tourner la tête vers le vendeur. Il est retourné dans les profondeurs de la demeure et seul quelques sons nous parviennent.
— ...dépêchez vous.
Il sort me laissant seule dans cet endroit sinistre. Mais je continue mon exploration et tombe sur plusieurs livres qui semblent intéressants mais je ne peux toujours pas les déchiffrer.
— Monsieur?
J'appelle le vieil homme mais personne ne répond. Je pénètre dans le petit couloir où il est parti. Dans ces moments là je suis contente d'être si petite...
—Monsieur ?
Je pose mon pied dans une salle ronde où des milliers de livres font le tour. Une grande échelle permet de monter vers le plus haut d'entre eux. Le vendeur est là, cherchant sûrement un livre. A ma vue il sursaute et redescend un manuscrit à la main.
— Pardonnez moi mon intrusion mais j'aimerais que vous m'expliquiez...
— Vous vous intéressez aux neufs mondes?
— Oui, c'est pourquoi...
Il me met dans les mains le volume qu'il était allé chercher. La couverture est en cuir marron et rien n'est inscrit dessus.
— Je suis navrée mais je ne pense pas pouvoir lire cela.
Lorsque je lève les yeux il n'est plus là. J'ai beau le chercher dans la pièce et ses recoins d'ombre ou encore dans la boutique, je ne le trouve pas.
    Je ressors un peu intriguée par ce comportement. Balder a les yeux rivés sur le ciel bleu, il ne remarque pas ma présence à ses côtés si bien que je peux contempler son visage. J'aime le regarder, son expression calme apaise mon esprit.
« Balder. (Dis-je pour attirer son attention)
Celui-ci se tourne vers moi et rougit légèrement:
— Mademoiselle... avez-vous vous faim?
J'acquiesce tout en le suivant vers une auberge où l'atmosphère y est chaleureuse. Une table plus à l'écart nous attend. Je m'installe en face de Balder qui ne cesse de me regarder depuis que nous nous sommes dirigés vers le restaurant. Je n'ose lever les yeux sur lui, mais lorsque mon regard a le malheur de croiser le sien, je ne peux m'empêcher de sourire et de baisser les yeux.
— Pardonnez moi mademoiselle Wilson, je vous gêne. Mais vous êtes ravissante.
Je pose mes prunelles sur lui:
— Vous êtes trop gentil.
Il a un de ces sourires au coin que seul un homme timide peut avoir.
Une jolie femme blonde vient nous servir des plats Asgardien que je dévore de bon appétit.
L'après-midi se passe toujours aussi bien, Balder me fait découvrir les plus beaux sites d'Asgard, le nom des fleurs et des arbustes que nous croisons, et toutes sortes de choses plus ou moins importantes.
Alors que le soleil commence à décliner, Balder me reconduit au palais. Les rayons orangés reflètent la couleur dorée du palais, il illumine Asgard comme un flambeau au milieu de la nuit. Je suis émerveillée par tant de beauté, et même des larmes viennent troubler ma vue. Balder s'arrête devant l'entrée du château et se tourne vers moi.
— Ce fut un plaisir mademoiselle.
Il attrape ma main et la porte à ses lèvres. Je sens la chaleur de sa bouche venir caresser ma peau, un petit frisson parcourt mon bras pour me chatouiller le cou.
— Merci pour cette journée Balder.
Ma main toujours dans la sienne, je sens le regard de mon ami passer de mes lèvres à mes yeux. Une légère frayeur vient me saisir, je retire ma main et lui souris tout en entrant dans le palais. Tout en marchant je devine que Balder me regarde toujours. J'avance sans me retourner de peur de croiser une fois de plus ces yeux marrons emplis de désir.
Le flacon de parfum toujours en main, j'y glisse mon livre et attrape de l'autre le pan de ma robe qui frôle le sol, je marche vers la salle où les soldats doivent être entrain de s'entraîner. Mais alors que je pénètre dans la cour qui me sépare d'eux, je vois un homme seul au milieu, occupé à s'exercer à la lance. De loin, son costume vert et ses cheveux noir me font immédiatement penser à Loki. Je m'approche lentement, et perçois quelques gémissements preuve de sa concentration. À présent, j'entends même sa respiration forte et s'accadée. Depuis combien de temps s'entraîne-y-il ? Il ne remarque pas ma présence, je m'avance encore, le sourire aux lèvres. J'ai l'étrange sensation d'être contente de le voir et pour une fois je souhaite me montrer gentille à son égard.
Sa lance vole dans les airs et vient se planter entre les pavés du sol. Il lève brusquement la tête faisant retomber ses boucles brunes sur ses épaules.
« Hum hum » (je fais un léger bruit pour qu'il prenne conscience de ma présence.)
Il se tourne lentement vers moi, la poitrine soulevée par un souffle irrégulier, la bouche légèrement ouverte. Cette attitude ne me laisse pas indifférente.
— Vous...
Il me pointe avec son index, il n'a pas l'air très heureux de me voir.
— Je venais juste voir si tout allait bien.
Il fait deux pas vers moi, les sourcils froncés:
— Comment était votre journée?
Je lâche ma robe pour ramener ma main sur le flacon que je tiens précieusement contre le bouquin.
— En quoi cela vous intéresse-t-il?
Je scrute son visage pour tenter d'y distinguer une réaction quelconque. Mais ses traits parfaits ne veulent rien laisser paraître. Il est comme emprisonné dans une seule physionomie. Et que je le veuille ou non, je n'ai qu'un désir en ce moment même c'est de voir un vrai sourire sur son visage.
— Aucunement. (Il plonge ses yeux dans les miens avant de les poser sur le flacon que je tiens fermement). Un cadeau de votre nouvel ami je présume.
— C'est exact. (Je lui lance un sourire franc, et ouvre la fiole pour la glisser sous son nez).
Il hume le parfum, je vois son visage se détendre, et au même moment le trou étrange qui s'est formé dans ma poitrine il y a quelques jours, se ferme soudainement. Je souris à mon tour, regardant ce visage parfait. Je n'avais jamais pris le remps de le regarder attentivement. Son nez légèrement pointu, ses lèvres fines, ses épais sourcils bruns, mais le plus enivrant, ses prunelles émeraudes ourlés de cils noirs. Sa mâchoire saillante se contracte lorsque je remarque qu'il m'observe aussi. Je baisse le flacon en même temps que la tête.
— Ce parfum est... enivrant.
Je lève les yeux sur lui, il me fixe intensément , nos corps ne sont qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Mon coeur bat vitre, trop vite, je sens une chaleur m'envelopper toute entière alors qu'un frisson vient descendre le long de ma colonne vertébrale. J'essaye de parler mais mes mots restent coincés dans ma gorge, je recule brusquement. Loki ne bouge pas, il me suit de son regard de glace.
— Je vais... je vais aller me changer... »
Je ne peux m'empêcher de rester là à le regarder. Mais lorsqu'il se redresse, revêtant cet expression méprisante, je me tourne et marche le plus vite possible pour lui échapper.

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