Sexfriends 2

CHAPITRE 77

PDV de Lana.

Justin m'appelle tous les jours. Tous les jours. Cela fait maintenant une semaine que je suis parti et je n'arrive pas à rentrer. J'ai tellement envie de le voir, putain, je l'aime tellement et j'ai besoin de lui, mais je n'y arrive pas. 

J'ai peur de rentrer. Si je rentre, tout va me retomber dessus. Le décès de ma mère, la grossesse, mon père, Cameron, Dylan, Justin, tout le monde. Tout le monde va en parler, tout le monde, tout le monde, absolument tout le monde. 

J'attrape mes cheveux en pensant à ça. J'y repense, ça y est. 

Putain, je suis enceinte. Je suis enceinte une deuxième fois alors que je ne veux pas d'enfant. J'ai fais l'erreur une fois et je recommence maintenant. Ce bébé va sûrement devenir comme moi, hériter de mes gênes et être foutu. Je vais encore faire souffrir quelqu'un qui n'aura rien demander. Et pire encore, je vais peut-être devenir comme ma mère, c'est inévitable, je vais l'abandonner parce que j'ai peur, je vais le détruire et il va devenir comme moi. Putain, je ne veux pas de ça. 

Si je pouvais j'avorterais, mais il y a Justin. Et il a son mot à dire, c'est son bébé aussi. Et je ne peux pas faire ça sans son accord, je ne peux pas le décevoir encore, je ne peux pas encore rendre quelqu'un malheureux. Surtout lui. 

Et ma mère, elle m'a abandonné une nouvelle fois. Elle le refait encore et encore. Je sais que c'est stupide, parce qu'elle est morte. Elle est morte et elle n'a rien demandé pour ça. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'elle a fait exprès de resserrer les liens avec moi pour me détruire encore une fois et plus fort que la dernière fois. 

Et parce que oui, elle me manque. Et je me déteste pour ça. Je déteste cette sensation de manque que je ressens à son égard. Je la hais, elle m'a déçue toute ma vie et elle arrive à me manquer. Elle m'aura complètement écrasé jusqu'à la fin de sa vie. 

Mon cerveau ressasse les choses non-stop, jour et nuit. Je deviens folle et je ne mange et dors presque pas. Je ne ressens plus rien du tout pour rien ni personne, et, quand les choses s'accumulent beaucoup trop dans ma tête, je pète un câble et je fais une crise de panique. Je suis coincée entre deux émotions extrêmes: ressentir et ne rien ressentir. Je ne sais pas quoi faire, je ne suis juste plus capable de supporter tout ça. C'est beaucoup trop. J'ai envie de mettre tout en pause, je veux disparaître, je veux arrêter. Je veux juste qu'on arrête tout ça. Parce que je n'en peux plus. Parce que je ne veux plus de tout ça. 

Et parce qu'il y a des fois où rien ne pourra changer, des fois où la fin est inévitablement proche, des fois où la plus belle des fins est celle où tout s'arrête, tout disparaît, tout n'est plus que rien. 

Et c'est bien la fin dont j'ai besoin.