Tome 3 - Chapitre 20

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Depuis que j'attends ici, je commence à réalisé ce qu'il se passe. Peut-être sue Hayley n'est plus enceinte. Peut-être qu'elle a perdu le bébé. Je prie tous les dieux possibles et inimaginables pour qu'elle s'en sorte avec le bébé. Je me suis tellement fait à l'idée d'avoir ce bébé, je suis tellement heureux qu'imaginer un monde sans ce futur enfant me paraît quelque chose de vraiment impossible. Je l'aime déjà ce petit être moi.

Et puis Hayley ne va jamais s'en remettre. Elle était persuadée que Lucy serait fille unique et pourtant, elle a réussi à tomber enceinte une seconde fois ce qui était un miracle. Hayley est une vraie mère. Elle n'a pas besoin des coups de son enfant dans son ventre pour réaliser le fait qu'elle va être mère. Non, elle protège son bébé, notre bébé dès le moment même où elle apprend sa grossesse. Elle a l'instinct maternel et comme toutes les mères, elle est prête à tout pour qu'il n'arrive rien à son enfant. 

Savoir qu'elle a perdu cet être qui nous est déjà si cher la détruirait au plus haut point.

Toutes ces idées noires parcourent mon esprit depuis plus d'une heure maintenant. Je pourrai appeler nos proches pour qu'ils nous soutiennent mais je n'en ai pas la force. Ils vont tous essayer de me donner de l'espoir alors qu'il n'y en a peut-être pas. Je ne suis pas sûr de pouvoir supporter les sourires et la bonne humeur de Mitch et Chelsea à l'heure actuelle. Et puis je ne vois pas à quoi ça servirait d'appeler ma mère ou le père de Hayley. Ils paniqueraient à distance pour rien. Et puis j'imagine bien mon beau-père se taper deux heures de route pour venir hurler dans tout l'hôpital car il a peur. Non merci, je n'ai pas besoin de son caractère de cochon pour l'instant. Tout ça est déjà bien assez compliqué à gérer. 

Néanmoins, le miracle se produit quelques minutes plus tard: le médecin, le docteur Niels je crois, débarque dans la pièce. 

Je me lève immédiatement.

- Monsieur Miller.

- Alors? Elle a perdu le bébé ? Comment va ma femme?

- Vous avez évité le pire. Votre femme et votre enfant vont bien. Vous avez réagi vite, c'est bien. Elle a failli faire une fausse couche mais grâce à votre rapidité, elle a été évitée.

Je pousse un énorme soupir de soulagement. Toute ma peur vient de s'évanouir. Ma femme et mon bébé vont bien. Je retrouve le sourire.

- Je vais garder madame Miller en observation pendant quarante-huit heures. Si oui va bien, elle sortira après ce délai. Mais il est très important qu'elle se repose. Je lui ai déjà fait un serment, faîtes-en de même. Évitez le stress est le plus important. Aucune contrariété et beaucoup de repos c'est l'idéal. C'est bien compris?

- Parfaitement.

- Je vous laisse, j'ai d'autres patients. Votre femme est dans la chambre 207. 

- Merci.

Je me précipite donc jusqu'à la chambre de ma femme et entre sans même avoir toqué. Je me jette directement dans les bras de ma femme et la serre contre moi. Je la sens murmurer dans mon oreille, pleine de tristesse.

- J'ai eu si peur. 

- Moi aussi. Mais vous allez tous les deux bien et c'est ça l'essentiel. 

- Si on avait perdu ce bébé, je ne m'en serai jamais remise. Le médecin m'a dit que tout ça c'est surtout à cause du stress et du fait que je ne me repose pas. Je vais faire attention. Je vais moins bougée et prendre soin de ce bébé comme jamais. Je veux pas le perdre.

Je ne veux pas qu'elle continue de penser à ça. C'est beaucoup trop négatif.Il faut qu'on se concentre sur le fait que notre enfant est bel et bien vivant et qu'il va bien. Mais je sais que Hayley a besoin de moi. Je vais prendre soin de ma famille encore plus que d'habitude. Le repos est nécessaire pour son bien et celui du bébé alors je sais que beaucoup de choses vont me retomber dessus mais j'assume. Ce n'est qu'un petit prix à payer comparé à la souffrance que va avoir ma femme en mettant ce bébé au monde.

- Je vais prendre soin de vous ok?

Je la relâche et prends ses mains dans les miennes. 

- Il faudrait déjà qu'on soit capable de cohabiter sans s'hurler dessus toutes les trois secondes.
J'ai beaucoup réfléchi durant cette longue heure dans la salle de repos. 

Hayley m'a énormément déçu en ne me disant pas qu'elle travaille au même endroit que mon géniteur. Mais je ne veux pas qu'il gâche tout. Il faut qu'on aille de l'avant pour le bien de notre famille. 

- Écoute, le mieux c'est qu'on reparte sur de bonnes bases. On oublie toutes les conneries liées à mon père. Il te faut du repos et pas de contrariété. On va donc faire ce que dit le médecin, ok? Mais ne me cache plus des choses aussi importantes. 

Je la vois me faire un énorme sourire. 

- Promis.

- Bien. 

- Tu ne vas même pas me forcer à démissionner.

- Tant qu'il ne te pourrit pas la vie au travail ça me va. 

- Je ne l'ai croisé qu'une seule fois et si ne fait ne serait-ce qu'un pas vers moi, je l'encastre.

Je me mets à rire pour la première fois depuis des heures. L'image de Hayley en train de mettre un coup à l'entre-jambe de Matt me fait vraiment rire, ça en est même totalement hilarant. Au moins, on peut être sûr qu'il n'aura pas d'autre enfant qui souffrira de l'avoir pour "père".

- Tu n'as pas besoin d'aller jusque là.

- C'était une façon de parler. Mais promis, je vais m'en tenir loin et s'il m'approche, je lui ferai comprendre mon point de vue. Je te soutiendrai coûte que coûte. Parce que je t'aime et parce que tu as raison. Je n'ai rien à t'imposer et je n'ai pas à prendre le parti d'un ancien alcoolique, drogué, manipulateur que je ne connais même pas.

Je suis vraiment heureux qu'elle comprenne enfin ce que je pense de lui. Pour une fois que j'arrive à faire changer le point de vue de ma femme. Je prends ça pour une victoire. Madame têtue qui change d'avis: une première.

Je me penche vers ma femme et l'embrasse sur les lèvres.

- Je t'aime, tu le sais ça?

Son sourire illumine la pièce.

- Oui je le sais. Et moi aussi je t'aime. Mais j'aimerai que tu me rendes un service.

- Quoi?

- Va chercher Lucy. Je veux voir mon bébé.

- Tout de suite?

On vient juste de se retrouver et elle veut déjà se séparer de moi? Bon, en même temps, elle veut voir notre fille, c'est une maman, c'est humain.

- Oui, s'il te plait. J'ai besoin qu'on soit tous les quatre en famille. Je vais dormir en attendant, j'en ai besoin.

Je l'embrasse sur le front.

- Ok, j'y vais.

- Merci.

Je sors de la pièce avec sourire. Pour la première fois depuis hier, je suis heureux.



Alors? Je pouvais pas tuer ce pauvre petit bébé innocent. Soulagé(e)s?

Bonne semaine :-))))))

Just you, Only youWhere stories live. Discover now