70 : Sacré tête, mon pote

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/!\ Nous préférons prévenir : des passages pourront choquer la sensibilité de certains. Des propos sanglants ainsi que des descriptions détaillés de la violence que pourrait rencontrer Allia sont présentes et peuvent être récurrentes. Nous préférions vous prévenir pour celles et ceux qui y sont sensibles. Nous sommes responsables de ce que nous écrivons, pas de ce que vous lisez. /!\



Allia

L'adrénaline courait, se perdait dans mon sang échauffé. Les flèches filaient, la corde se tendait, les yeux à l'affût de chaque mouvement. Je ne me contrôlais plus, mes gestes étaient mécaniques, simplement contrôlés par la vengeance m'agrippant les tripes de ses ongles acérés, jusqu'à me les tordre.

Éviter, bander, viser, tirer, abattre, recommencer. Rien ne me faisait décrocher de la réalité pourtant sanglante qui se déroulait sous mes yeux. J'avais l'impression de n'être qu'un témoin, avisant avec horreur et pourtant délectation le sol se colorer lentement de rouge.

La rage était au départ un sentiment. Puissant et malsain, il nous prenait aux tripes, nous les lacérait pour nous rendre pantins de nos instincts. Je n'étais plus que rage et instincts. Instincts de préservation, instincts de vengeance, peu importe, tout ce qui comptait était le corps mutilé de mon Alpha.

La tête penchée vers l'avant, le menton touchant le haut de son torse, le corps couvert d'une fine pellicule de sueur, il avait les yeux fermés, signe d'inconscience. A sa simple vue, mes crocs poussèrent dans ma bouche, se firent longs et aiguisés, prêts à mordre chairs et organes.

M'offrant un sourire vainqueur, Léon, fier et droit, se tenait à la gauche de Cameron, le dos droit. A la droite de Cameron, un homme puissant et bodybuildé était à l'affût de mes moindres mouvements. Détruisant hommes et femmes comme un robot, je ne sus ce qui me poussait à faire tant de ravage et surtout avec si peu de considération.

J'étais en proie à mes plus bas instincts et je me déchaînais sur toutes personnes à portée de main.

Fauchant un loup trop aventureux, je me relevais et bandais mon arc, flèche déjà à la main. Je n'hésitai pas une seconde : la corde se tendit, la flèche pointa son bec de métal vers sa cible, ma main relâcha.

Je le crus.

Mais tout n'était que mise en scène. Je n'étais qu'un de ses fichus pantins dont il s'amusait et à mes dépends. Je n'étais rien de plus qu'un divertissement pour lui. Rien qu'un jouet trop vite détruit.

- Allia !

Reprenant brusquement une profonde inspiration, je me relevais vivement en position assise. Mon pantalon et mon tee-shirt étaient tâchés de sang et de boue. Je m'étais tout simplement effondrée à terre, telle la poupée que j'étais pour lui.

- Viens Allia, viens à moi, me susurrait sa voix suave et chantante.

- Sortez de ma tête !, hurlai-je.

Elle me vrillait le crâne, me fracassait la boite crânienne sans aucune pitié, n'attendant que mon heure. N'attendant que le moment où je perdrais pieds pour m'effondrer à ses pieds, pour ne plus jamais réfléchir de moi-même, pour exécuter ses ordres. Mais jamais, jamais je ne m'y résoudrais. Il en était hors de question.

- Le temps arrange beaucoup de chose, dit-on.

Je hurlai, prise de frénésie douloureuse.

- Laissez-moi !

Mais rien à faire, la douleur se faisait puissante, aveuglante, lancinante. Rien ne résistait à son emprise, rien ni personne ne se relevait face à lui pour l'affronter une seconde fois avec audace.

Amour Sauvage...Unde poveștirile trăiesc. Descoperă acum