Amour Sauvage...

57 : La vache ! Sacré coups...

Allia

Le fixant droit dans les yeux, j'essayais de me concentrer sur ses mouvements. Coups de pied, coups de poing. Coups de poing, coups de pied. Toujours dans le même rythme, toujours sous le regard appuyé de mon Alpha. Ma queue de cheval se balançait rapidement au rythme de mes coups de plus en plus rapide. La transpiration coulait le long de mon cou ou dans mon décolleté. Cet abruti me faisait travailler et mes coups de pieds et poings, et ma rapidité, et mon endurance. Cameron ne lésinait vraiment pas ce côté-ci de l'entraînement spécial Gardien, d'ailleurs. Pour l'échauffement, j'eus droit à une heure complète de course dans la forêt entourant le Manoir. Et sous forme humaine. Ce qui amenait à moins d'endurance et plus d'égratignure avec les ronces, brindilles, etc... 

Et pas de pause ! Juste après ça, j'eus droit en plus à des squats, des pompes, du gainage et bien d'autres exercices de ce genre, bien douloureux. Et enfin, le clou du spectacle ! Des techniques de combat rapproché, des mouvements précis et rapides, des coups puissants capables de mettre à terre un homme du gabarit de Cameron... 

Il ne me ménageait pas et combattait comme si j'étais une habituée. Je devais travailler ma défense, aussi enchaînait-il les coups sans que je puisse riposter. Je sentais mes muscles travailler, l'échauffement avant le combat m'avait bien achevée mais le combat en lui-même était tout aussi éprouvant que le reste. C'était un exercice aussi bien physique que mental. Il fallait que j'essaie d'anticiper ses mouvements, que je devine quelle serait sa prochaine attaque pour éviter le coup, et me protéger par la même occasion. Comme je n'étais pas encore bien entraînée, j'avais récolté quelque coups dans les côtes, les jambes, ce qui m'avait fait perdre l'équilibre, un coup dans la tête. Ce dernier coup m'avait mise K.O. et j'avais vu des étoiles tourner autour de ma tête.

Cameron me tendit la main mais je la refusais. Je me relevais, avec difficulté, en poussant un grognement. Il lâcha un petit rire moqueur, mais je n'y fis pas attention. Je devais rester concentrée.

– Si tu veux qu'on arrête là, on peut. Je comprendrais très bien, intervint Cameron, alors que j'essayais de garder mon équilibre.

Je relevais la tête dans sa direction, le jaugeant du regard. Il avait l'air sincère mais je n'étais pas dupe. Si j'abandonnais avant la fin de la séance, cela allait me poursuivre pendant longtemps. Déjà que j'avais eu quelques remarques bien senties quant à mon incapacité à gérer mes émotions, je ne voulais pas ajouter les remarques sur mes faiblesses au combat. Je secouai alors la tête, lui signifiant que je voulais continuer.

– Je n'abandonne pas. Je reprend juste mes esprits... t'y es pas allé de main morte, marmonnais-je, la tête douloureuse, comme prise dans un étau.

– Nos adversaires n'y vont jamais de main morte. Que tu sois bien entraînée ou pas.

– Ça, je l'avais compris, grognai-je. Allez, on reprend, décidai-je quelques secondes plus tard, reprenant ma position de défense.

Il acquiesça et se mit en position à son tour, le visage de marbre. 

– Essaie d'attaquer, cette fois-ci.

Je hochai simplement la tête. Il voulait que je riposte ? Il allait voir ce que j'avais dans le ventre. La dernière fois, mon combat s'était soldé par un échec. Je ne comptais pas le laisser faire. Même si je n'avais pas le droit d'utiliser mes pouvoirs à cet instant, j'avais d'autres atouts que je comptais bien mettre en avant.

Nous nous tournâmes autour, le regard braqué sur l'autre, cherchant la faille de l'autre, le moment où nous pourrions attaquer sans se faire avoir. Alors que je m'apprêtais à lancer mon poing dans sa direction, Cameron fut plus rapide. Il dévia mon poing et en profita pour balancer le sien dans mon épaule. Une douleur vive se répercuta dans tout mon bras. Il avait frappé bien plus fort qu'auparavant. Je repris rapidement ma position de défense, je ne voulais pas me faire avoir une deuxième fois. Alors qu'il tentait une deuxième approche, je lançai ma jambe droite dans son tibia, ce qui le déstabilisa et j'en profitai pour lui asséner un uppercut dans le menton. Il lâcha un grognement rauque et me dévisagea d'un regard dur, qui promettait la vengeance.