Chapitre 12 : Cameron

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Désolées pour cette image bas de gamme mais nous trouvions que c'était celle qui se rapprochait le mieux de ce que nous avions en tête. Encore désolées et bonne lecture ; )

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Il était clair qu'elle ne se sentait pas bien. Il y avait quelque chose qui la dérangeait. Je regardais autour de moi mais ne vis rien. Puis un flash de la dernière fois me frappa de plein fouet et je pris peur. Redeviendrait-elle le monstre qu'elle nous a laissé entrapercevoir ? Non, elle devait simplement être malade. Pour être sûr, je lui demandais : 

- Allia, qu'est-ce qui se passe ? 

Je la vis ouvrir la bouche pour me répondre mais elle fut coupée dans son élan par notre peau de vache qui nous servait de directrice. 

- Que faîtes-vous là jeunes gens ?

Rien que d'entendre sa voix haut perchée et autoritaire me fit perdre mon sang froid. Je n'avais plus qu'une envie, lui balancer à la figure des insanités dont elle se souviendra toute sa vie. Du coin de l'œil, je vis Allia essayer de prendre la parole mais elle ne réussit qu'à bouger ses lèvres sans qu'aucun son ne s'échappe. Elle me jeta un regard effaré et je pris la situation en main en improvisant parfaitement, sans vouloir me vanter.  

- Nous étions en train de venir vous voir pour vous dire que notre professeur était absent. 

- Maintenant ? 30 minutes après la sonnerie ? 

Question piège. Mais j'avais plus d'un tour dans mon sac. Je sentis la main d'Allia se resserrer autour de la mienne et je souris en croyant qu'elle avait peur de ce que pourrait nous dire Mme Clilmann. 

- On pensait qu'il allait arriver mais on n'a pas vu l'heure passer. 

Mais la poigne de Allia se resserra un peu plus. J'étais confus mais je ne laissais rien apparaître. Je vis Allia porter sa main à sa bouche. Elle fronçait les sourcils et semblait mal en point. Je tentais de faire partir le plus vite possible notre directrice mais elle n'abandonna pas et se concentra sur moi, ne prêtant aucune attention à Allia dont sa main se resserrait de plus en plus. Elle me la lâcha subitement mais elle reprit rapidement mon avant bras. Sa poigne se resserrait de plus en plus et je fus surpris de constater la force avec laquelle me serrait. J'aurais forcément des ecchymoses aux bras avec la force qu'elle a. Mais je ne disais rien, ne tressaillais pas, ne bougeais pas d'un pouce. Je ne laissais rien percevoir à Mme Clilmann même si la force d'Allia me faisait souffrir. Sa paume devenait moite de sueur. Malgré cela, sa poigne restait égale et ne bougeait pas. Des répliques se déversait de ma bouche mais je n'en prenais même plus conscience. Allia s'était retournée et me tenait toujours le bras. J'avais mal, elle me serrait le bras plus que de raison mais pourtant, je ne bronchais pas. D'habitude, je lui aurais hurler dessus, je lui aurais balancé des insultes à la gueule, ne supportant pas que l'on me prenne pour un souffre douleur. Mais je ne disais rien parce que je savais qu'elle ne se sentait pas bien, que quelque chose clochait. La scène qui s'était passée ici même il y a plus d'une semaine repassa dans mon esprit mais je repoussais cette idée. Elle n'a pas eu ce comportement la dernière fois. Elle devait être malade ou quelque chose dans le genre. Du moins je l'espérais. Puis, elle desserra enfin sa poigne de fer et je pus enfin desserrer ma mâchoire. Entre temps, ma mâchoire s'était contractée pour ne pas laisser un sifflement de douleur m'échapper. Sa main se décrocha petit à petit et me laissa un moment de répit. Et cette vieille mégère qui continuait à nous persécuter de sa voix haut perchée. Elle enchaînait reproches sur reproches mais je n'écoutais plus, à l'affût du moindre problème venant d'Allia. Sa petite main se reposa délicatement sur mon bras et le pressa à intervalles réguliers, me faisant comprendre qu'elle avait un soucis. Je me redressais subtilement et acquiesçais sans que Mme Clilmann ne le remarque. Je savais qu'elle avait un problème mais je ne pouvais rien faire avec notre directrice qui nous bouchait le passage. L'odeur d'Allia parvenait à moi par fragrance mais une nouvelle odeur se fit sentir. Je humais l'air discrètement et compris qu'elle émanait d'Allia. Une odeur de roche, de minéraux se faisait ressentir. Elle était légère et pratiquement imperceptible mais pas pour moi. J'entendis Allia se retourner vers nous. Comme si son odeur avait été un déclencheur, ma vue s'était accrue ainsi que mon odorat déjà bien développé en temps normal. Du coin de l'œil, j'aperçus Allia se déplacer lentement pour me contourner et je pus voir ses yeux et son visage. Son visage semblait dès plus banal mais ses yeux avait changé, imperceptiblement. Une teinte violacée avait pris vie dans son regard et celui-ci ne quittait plus Mme Clilmann. Notre directrice semblait en danger. C'est ce que me criait mon instinct de protection. Allia s'avançait de plus en plus et se retrouva devant moi sans que cette peau de vache ne s'en rende compte. Elle déblatérait des conneries sur comment se passait sa jeunesse dans son temps et nous récitait à quel point notre génération devenait de plus en plus méprisable. Je n'en avais rien à faire et continuais à fixer Allia, méfiant quant à ses intentions. Quand elle fut trop proche à mon goût, je l'attrapais vivement par le poignet mais cela ne sembla pas lui convenir car elle me lança un regard méprisant en se retournant. Je continuais à encaisser les reproches de notre directrice, sans broncher, sans pour autant lâcher mon attention envers Allia qui semblait devenue comme dangereuse. Trop brusquement pour que ce soit naturelle, elle dégagea son poignet et un sourire satisfait prit place sur son visage de glace. Elle s'avança un peu plus encore et je ne pus rien faire car cette mégère me fixait de ses yeux d'acier et je ne pouvais rien faire sans attirer son attention sur Allia. Elle semblait l'avoir oublier mais pas Allia. Plus elle se rapprochait, plus l'envie de l'écarter me démangeait. Allia se retrouva en face de Mme Clilmann et elle sembla enfin s'apercevoir de sa présence. 

Amour Sauvage...Where stories live. Discover now