Chapitre 41 : Allia

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Un feu épouvantable brûlait en moi. Mon corps entier s'enflammait et je ne pouvais rien faire pour contenir ce feu. Cela me consumait sans retenue, je ne sentais rien à part ce feu intérieur. Ou extérieur, qu'en savais-je ? Je n'avais aucune idée de ce qui se passait. Pourquoi cette douleur insoutenable était-elle aussi présente ? Je ne savais pas où je me trouvais. Tout était noir et silencieux. Même le feu qui me consumait ne faisait pas un son. J'avais chaud et je brûlais. J'avais froid et je me congelais. Je ne savais pas quoi faire pour refréner cette douleur intense. Je ne savais pas si je bougeais, si je contrôlais encore mon corps. Si j'étais même ne serait-ce que vivante. Si j'avais survécu. Mais survécu à quoi ? Des bribes de souvenirs me parvinrent peu à peu, à travers ces flammes invisibles. J'essayais de me concentrer sur ces images et de me débarrasser de cette douleur mais j'avais beau faire, rien ne marchait. J'avais toujours l'impression de me consumer de l'intérieur et ces bribes, aussi incomplètes étaient-elles, passaient sans que je n'en comprenne le moindre sens. Les flammes me léchaient le corps, avides de mes organes pas encore assez enflammés. Elles me rongeaient jusqu'à aspirer mon âme, annihilaient la moindre de mes pensées. Plus rien n'était présent, rien mis à part ces flammes de l'enfer. Elle me brûlait vive, tellement brûlante qu'elles en devenaient aussi froide qu'une tempête glaciale. Les flammes me léchaient, pénétraient peaux et organes, détruisaient, glaçaient, brûlaient sans jamais s'éteindre. Criais-je ? Hurlais-je ? Vivais-je ? Rien n'était présent et pourtant tout était clair. Dans un flash-back démentielle, libérateur, douloureux, mes souvenirs me revinrent aussi clairs que de l'eau de roche. Je transmutais. Mon corps changeait, se transformait en monstre. Monstre que j'avais consenti à devenir. Et bien que cette douleur qui me parcourait et détruisait chaque cellule de mon corps meurtrit me rongeait jusqu'à mon âme, je ne regrettais rien. Jamais je m'étais sentie aussi libre. Jamais je n'avais vécu de sensations pareilles et je voulais recommencer. Je voulais ressentir cette adrénaline qui me parcourait le corps dans le but de me pousser au meilleur de moi-même. Le frisson de l'adrénaline me permettait de me sentir plus vivante que jamais je ne l'ai été mais je ne regrettais pas. Rien. 

- Lucie, calme toi !

La voix de Cameron semblait me provenir de tellement loin que je me demandais si je l'avais vraiment entendue. Me soutenait-il encore ? Ou s'était-il encore laissé tomber dans les abîmes des remords ? Autour de moi, les voix des gens qui m'entouraient résonnaient, tentaient de se faire entendre. Enfin, la voix puissante de Cameron, sa voix d'Alpha résonna dans la pièce, brisant les cris, installant un silence où respect et soumission se mélangeait. Malgré moi, des frissons me parcoururent, la puissance de sa voix me traversant de toute part, estompant momentanément le feu dévastateur qui me brûlait. 

- Elle est en vie Lucie. Alors tu vas te calmer et arrêter de hurler !

D'un seul coup, la soumission qui pesait dans la pièce se transforma en une tout autre chose : la confusion. Je pouvais presque sentir leur regard peser sur moi alors que les questions semblaient peser dans la pièce, muettes et pourtant criardes. 

- Comment s'est possible... ?

Lucas murmura, ne voulant pas briser le silence qui s'établit sur la pièce. Au dehors, j'entendais le bourdonnement familier d'activités qui continuait, inconscient de ce qui se passait dans cette pièce. 

- Je ne sais pas. J'en sais rien.

La surprise, l'incompréhension pesait dans la chambre, personne n'avait de réponse. Et moi, je continuais à souffrir en silence, le feu me ravageant petit à petit, carbonisant tout sur son passage. Je ressentais tout, j'étais à vif. Tout me semblait plus violent, plus vif. J'entendais tout. Du sifflement du vent au-dehors aux battements sourds de leur cœur. Un tambourinement continuel qui me permettait de ne pas sombrer dans la folie. Qui me permettait de ne pas pencher entre deux questions : suis-je morte ? Suis-je vivante ? C'était tout ce qui me permettait de ne pas flancher. Le vent se déplaça, mon corps lévita. Des bras m'entouraient, me soutenaient et bien que la brûlure se faisait plus vive à ce contact, c'est aussi un moyen de me souvenir être en vie. Je voulais le retenir, je voulais garder son contact contre moi. Mais j'étais épuisée. J'étais à bout de force. Je me sentais tellement faible que même ouvrir les yeux me paraissait impossible. Et sans que je ne dise rien, ses bras me posèrent, m'échappèrent et Cameron me reprit dans ses bras, son corps s'imbriquant contre le mien. Sa chaleur me brûlait la peau, je me consumais mais je n'échangerais pas ma place. Je me sentais bien, sa présence m'apaisait et ses battements de cœur me berçaient doucement jusqu'à ce que je ne prenne plus conscience de rien. Rien mis à part lui. 

Cameron

Le cœur était un organe et un muscle. Il assurait de faire parcourir le sang dans tout l'organisme, procurant l'oxygène dont il avait besoin. En moyenne, il faisait entre 60 et 80 battements quand il était au repos. Il était aussi au centre de ce qu'on disait être les sentiments. Il nous ferait ressentir pas mal de truc. Pas mon genre en tout cas. Mais je savais aussi qu'il était impossible qu'une personne vive alors que son cœur ne battait pas. Et je savais aussi qu'il était impossible que son cœur batte aussi rapidement. Mon corps se remettait à peine de la douloureuse passade que j'ai vécu et j'avais besoin de repos. Mais en plein milieu de l'après-midi, les tambourinements saccadés du cœur d'Allia avait repris et je m'étais redressé d'un seul coup, à l'affût. Ils étaient tellement rapides que je croyais à un mirage. Mais non, elle n'avait pas bougé d'un pouce et son souffle était bien trop rapide, comme son cœur. Je regardais tout autour de moi, attendant de voir sortir un ennemi, prêt à bondir, tout crocs dehors. Au lieu de cela, le bourdonnement d'activité habituel continue à se faire entendre, imperturbable contrairement à mes pensées. Et alors que son rythme cardiaque se stabilise de plus en plus, ses yeux se rouvrirent d'un seul coup, me faisant louper un battement. Elle ne bougeait pas et ses yeux restaient grands ouverts en fixant sans ciller le plafond blanc. Et les paroles qu'elle lâcha me glaça le sang. 

- La vie on t'a donné, la vie on te redonnera. Ces êtres sont morts mais reviennent pour causer la mort. La terre t'offrira secours mais la peur te rongera. L'amour est un saint, la tristesse, un démon. La mort elle recevra, l'amour la protégera. Là où elle a su, ici tu mourras et elle succombera

J'auraisdû me douter qu'elle me porterait la poisse !

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Hello, hello !!!

Comment vont les best ? 

Nouveau chapitre posté mais sûrement bourré de fautes. Je sais, mais notre correctrice en chef ( qui n'est autre que Maëlle ; ) ) est en pleine révision de son Bac Blanc. Aïe, aïe, aïe... 

Souhaitons lui bon courage à cette petite vieille XP

Vous en avez pensé quoi ? Trop cucul ? Pas assez d'action ? 

Je veux TOUT savoir XD

N'hésiter pas, je ne mords pas ( en tout cas, pas à travers un écran MDR !!! ) 

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Love you <3

Clo'




Amour Sauvage...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant