Amour Sauvage...

45 ( Partie 1 ) : L'épreuve " Oméga "

Allia

La foule s'amassait de plus en plus et je voulais à tout prix fuir. Ma timidité reprenait le dessus et bien que je commençais à m'en énerver, le stress ne faiblissait pas et s'accroissait même. Tout le manoir s'était réuni dans une immense salle et moi, j'attendais dans mon coin, debout sur la scène, visible à tous les regards. Cameron et Lucas parlaient dans leur coin, ne prêtant aucune attention à mon angoisse montante. J'étais vulnérable à leur regard jugeur et ils prenaient un malin plaisir à me voir trembler comme une feuille. Les femelles de la meute me jaugeaient de la tête aux pieds et pouffaient derrière leurs mains. Leurs yeux me lançaient des éclairs en même temps que d'exprimer de la supériorité. Mince, qu'avais-je fais pour qu'on me regarde ainsi ? Même les mâles présents dans la salle me regardaient avec dédain. Alors je fis ce que j'avais appris à faire à mes dépends : je redressai le menton, la tête haute, affrontant tous les regards venimeux de la salle. Chacun à leur tour, j'affrontai leur regard pesant et m'autorisai même, pour certain, un petit sourire joueur. Reprenant du poil de la bête, je roulai des épaules et me redressai, affrontant tous les regards dirigés sur ma personne. J'avais ma place dans cette meute, tout autant qu'eux. Je détournai mon regard de la foule qui gonflait à vue d'œil et me tournai vers Cameron et Lucas. Lucas balayait la foule du regard alors que Cameron m'adressait un petit sourire moqueur avant de m'offrir discrètement un clin d'œil. Je soupirai et levai les yeux au ciel avant qu'il ne prenne la parole, la voix forte et puissante. Le bourdonnement des conversations cessèrent et je pris une seconde fois conscience à quel point, derrière cet ados de 17 ans se cachait un Alpha dirigeant une meute d'une bonne cinquantaine de personne, puissant et imposant.

- Bonjour à tous. Bienvenu à notre cérémonie d'initiation. Aujourd'hui, une nouvelle recrue intégrera nos rangs. Je vous présente Allia que, je suppose, vous connaissez déjà.

Je laissais échapper un petit sourire. Il est vrai, mon discours avait marqué les esprit.

- La lune nous observe, cachée derrière le soleil, protectrice envers nous. Elle est notre mère, nous surveille et nous donne nos droits. Chacun des faux pas que vous ferez dans votre vie lui sera montré et une punition tombera. N'espérez pas la fuir, n'espérez pas lui échapper. Quoique que vous fassiez, la lune vous punira. Mais en ce jour de recrutement, nous accueillons parmi nous Allia. La lune l'a choisie pour sa bravoure, sa confiance et surtout son sens du sacrifice. Parmi vous, je sens du ressentiment, de la haine même.

Toute la foule était pendue à ses lèvres et je n'y avais pas échappé. Il savait tenir un public en haleine et la puissance qui émanait de lui nous empêchait de détourner le regard. Son regard scrutait la foule, pesant et désapprobateur.

- Qui êtes-vous devenus ?! Qu'avez-vous fait à cette meute auparavant soudée et accueillante ?! Jamais je n'ai eu droit à tel accueil. Je suis déçu de vous. Profondément. Comment osez-vous vous montrer aussi désobligeant envers une nouvelle arrivante ? Est-ce à cause de sa position ? Parce qu'elle a pu intégrer mes appartements ? Est-ce parce qu'elle a eu le cran de vous remettre sur le droit chemin ? Est-ce parce qu'elle a réussi à me faire changer d'avis ?

La colère émanait de lui, pesante et nous obligeait à baisser le regard. A mon tour, je décrochais le regard de Cameron et scrutait la foule qui nous faisait face. Toutes les têtes étaient baissées et pour certains, ils penchaient la tête sur le côté, offrant leur cou. Peut-être était-ce là un signe de soumission... ?

- C'était une humaine. Tout comme vous auparavant. Vous avez été des humains, ne l'oubliez pas ! Certes, Allia a été une humaine des plus surprenante mais maintenant, elle mérite tout autant que vous sa place parmi nous. Alors je vous le demande : accueillez-la comme vous l'avez fait pour les autres. Laissez la lune la surveiller et veiller sur elle comme elle le fait pour nous.