46.1 : L'éprou-preuve. Ça se dit, non ?

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Allia


Une nouvelle fois, me voilà attachée sur cette chaise inconfortable, ressassant mon épreuve. L'avais-je réussi ? Aurais-je dû tuer ma propre sœur ? Non... Il ne ferait pas ça. N'est-ce pas ?

Je n'ai pas le loisir de plus m'interroger. Déjà, la lourde porte en métal claqua et me fit sursauter. A quoi avais-je le droit, cette fois-ci ?

– Bien, Allia, tu as fait du bon boulot. 

Cette même femme au regard de glace feuillettait ses documents sans même me jeter le moindre regard. Avais-je réellement fait du bon boulot ? Ou disait-elle ça pour ne pas que je perde espoir ? Cette femme était impénétrable, impossible de deviner ce qu'elle pensait ou ce qu'elle allait faire. Elle devait être redoutable au combat.

– Je viens de recevoir les résultats de ton dernier test, dit-elle tandis qu'elle reposait tous ses documents sur la table à côté de moi.

Je tentais d'y jeter un coup d'œil mais elle posa un pochette cartonnée dessus, si bien que je ne voyais plus rien. Je soupirai de frustration et la dévisageai. J'attendais impatiemment qu'elle me dise mes résultats. J'espérais sincèrement passer au niveau supérieur.

– Il sont corrects, je ne dirais pas excellent parce que l'excellence n'existe pas, dit-elle d'une voix dure et stricte. Tu passes donc au niveau supérieur. Sais-tu quels sont tes pouvoirs ?, demanda-t-elle abruptement.

Je la regardais avec des yeux ronds, mes quoi ? Mes pouvoirs, avait-elle dit ? Je n'en avais pas la moindre idée. Je savais que Cameron en avait, tout comme Lucie et Lucas. Mais tous les loups en avaient forcément ? Je ne le savais pas.

– Euh... non, je n'en ai aucune idée.

Elle acquiesça mais ne répondit rien en retour. Elle regarda ses documents après avoir déplacé la pochette cartonnée. Elle garda l'air grave pendant un temps puis se tourna vers moi.

– Bon, tu les découvriras pendant ta prochaine épreuve.

– Quoi ? Comment ça, je les découvrirais ? Et si je ne sais pas m'en servir ?!, commençais-je à paniquer.

C'était comme si elle voulait me jeter dans la fosse aux lions recouverte de viande fraîche et ces derniers étant affamés. Elle voulait ma mort ou quoi ?

– Ne t'inquiète pas, Allia. Tout se passera bien.

Elle claqua des doigts et je perdis connaissance dans la seconde.

Quand je rouvris les yeux, je n'étais plus dans cette pièce immaculée et plus personne ne se trouvait à mes côtés. J'étais debout, campée bien fermement sur mes deux pieds prête à en découdre avec le premier venu. J'observais ma tenu qui se composait d'une paire de botte, la même qu'Elisabeth, un pantalon de treillis et un simple T-shirt noir. J'observais ensuite les alentours. J'étais dans une clairière, rien autour de moi à part la forêt qui entourait cette clairière. L'herbe sous mes pieds était coupée ras et le vent qui soufflait remuait les feuilles des arbres. J'aurais pu trouver cet endroit paisible si je ne me doutais pas que ma prochaine épreuve se déroulerait ici.

J'observais encore tout ce qui se trouvait autour de moi pour deviner quelle serait mon épreuve cette fois-ci. Mais rien ne me donna un indice pour savoir ce que j'allais affronter. Alors que je faisais un dernier tour sur moi même, j'entendis un bruit sourd. Je me retournais brusquement et vis des rondins de bois s'empiler les uns sur les autres. Une voix sortant apparemment d'un haut-parleur hurla :

– Allia ! On se bouge ! Cours au lieu de rester plantée là, comme une  princesse, asséna la voix d'un air grave et dur.

Je ne la reconnaissais pas mais elle me fit peur sur le coup, aussi me mis-je à courir en direction des rondins de bois. Ils formaient un épais mur que je sus difficile à faire tomber et je devinais qu'il fallait l'escalader. Cela me paressait complètement insurmontable mais je n'avais pas vraiment le choix si je voulais réussir cette nouvelle épreuve. Analysant où est-ce que je pourrais passer sans trop m'épuiser, je vis une issue se profiler tout à gauche. Entre deux rondins, un interstice me laissait présager que mon corps pourrait s'y faufiler. Je commençais ainsi mon ascension. Ma progression était lente et tous mes muscles me tiraient alors que je n'avais escaladé que deux rondins. Mais je devais continué. Ma sortie se trouvait entre le sixième et septième rondin. Je n'avais pas l'habitude des efforts physiques mais grâce à ma nouvelle nature, j'avais bien plus de force qu'avant. Une fois arrivée à l'interstice, je m'y faufilais gauchement et faillis m'étaler au sol. Réussissant par je ne sais quel miracle à me stabiliser, je me décidais à sauter. J'atterris au sol avec un genou à terre, comme dans les films. Je me mis à rire tant la situation était grotesque. Il me faisait faire un parcours du combattant, ces sadiques !

Amour Sauvage...Where stories live. Discover now