Amour Sauvage...

Chapitre 48 : Crotte... Je suis mal barrée

Allia 

- Cameron !  

Mais toujours rien. Un silence glacial et bien trop long fut ma seule réponse. Et puis l'illumination. S'il ne répondait pas à des attaques de front, peut-être que si je jouais avec son ego surdimensionné, il me répondrait. 

- Et bien, Cameron, on a peur d'une p'tite sainte ? Allons, allons, Cameron, tu vaux mieux que ça, non ? 

Toujours rien. Bien, s'il la jouait comme ça...

- Alors fillette ? On se terre dans son bureau ? Qu'as-tu ? Je te croyais bien plus courageux. Tu fais un bien piètre Alpha.

Jouer avec un rôle d'Alpha était un jeu risqué. Mais jouer avec le feu était devenu un passe-temps très intéressant. 

- Je suis ton Alpha, Allia, ne l'oublie pas. 

Un petit sourire suffisant se peignit sur mes lèvres alors que je lui répondis : 

- Ooooh... Cameron ? Tu es enfin sorti de ton trou ? 

- Allia...

Son ton menaçant aurait dû m'arrêter. Au fond de moi, je savais que je devais arrêter mais j'avais tellement soif de vengeance, soif d'adrénaline que même en sachant m'aventurer sur un terrain miné je ne reculais pas et courus même. 

- Oui, fillette ? 

- A quoi tu joues bon sang ?

- Moi ? A rien. 

- Allia, arrête de faire l'enfant. 

J'éclatais de rire, n'y tenant plus. Qu'est-ce qu'il m'amusait...

- Mais qu'est-ce que tu veux ? s'énerva Cameron.

- Me dire ce que je suis, évidemment. 

- Tu es une enfant, Allia.

Même sans le voir, je devinais son sourire moqueur. 

- Et toi une fillette. On est quitte non ?

- Assez !

Sa voix au début posée et d'où dénotait la réflexion se fit dur et cassant. Enfin...

- Qu'y a-t-il ? Tu n'as pas eu à manger ? Mon pauvre petit bébé, il faut que...

- Allia ! Je t'ordonne de te taire !

Une bouffée de chaleur m'agrippa fermement la conscience. Sans savoir ce qui se passait, je gesticulais dans tous les sens espérant me défaire de mon soudain mutisme. Paniquée de ne plus avoir de voix, je plaquais mes mains sur ma gorge comme si cela pouvait changer quelque chose.

- C'est ce qui se passe quand un Alpha ordonne à son subalterne de faire ce qu'il demande. Tu n'as pas le choix, tu dois faire ce que je te dis. 

J'écarquillais les yeux d'horreur. Il venait de me museler comme un chien juste parce qu'il me l'avait ordonné ? 

- Allia, nous... Il s'est passé des choses que nous ne comprenons pas et pour ça, nous aimerions que tu coopères. Je te poserais des questions et tu y répondras. D'accord ? 

Loin de son ton cassant et autoritaire de tout à l'heure, il employait la douceur pour ne pas me bousculer. Et bien que cela me mit les nerfs à vifs, je ne pus qu'acquiescer. Repoussant ma colère dans les recoins de mon esprit, je pus enfin reprendre la parole après qu'il me l'eut autorisé. J'eus l'impression que l'on m'enlevait un poids qui pesait sur ma gorge. 

- Qu'est-ce qui se passe Cameron ? Pourquoi as-tu fait tout ça ? Pourquoi as-tu voulu me tuer ? 

Le choc passé, je n'eus plus que l'affliction comme émotion. Qu'avais-je fait pour m'attirer ses foudres ? Pourquoi ne voulait-il pas de moi ?