Amour Sauvage...

38 : Cameron

J'essayais de refréner la douleur qui submergeait mon corps, j'essayais de penser à autre chose, mais c'était chose vaine. J'avais chaud, des crampes insupportables tiraillaient mon ventre et un mal de crâne incroyable vrillait ma tête. Je n'avais qu'une envie, c'était de me laisser mourir mais j'avais décidé de vivre quelques minutes plutôt. J'avais décidé d'accepter la proposition d'Allia, je voulais vivre et je devais me battre comme elle me l'avait fortement fait comprendre avant que je ne m'écroule de fatigue. J'avais compris que ma meute avait besoin de moi et que c'était lâche de partir de la sorte. Et je ne mordrais pas une innocente. Allia s'était proposée, elle s'était dévouée sans une once d'hésitation. Cela montrait combien elle était forte et combien elle était déterminée à avoir ce qu'elle voulait. Je devais me montrer à la hauteur de sa décision. Je ne savais pas comment mais elle avait réussi à me faire changer d'avis. Elle venait d'arriver dans ma vie et elle avait déjà changé quelques uns de mes principes. Qu'est-ce que ce serait si elle faisait parti de ma vie à plein temps ?

Le matelas s'écrasa près de moi et une main fraîche se posa délicatement sur mon front. Je ressenti un apaisement tel que je lâchais un petit soupire de soulagement. Une chaleur rassurante et apaisante se dispersa dans mon corps et les tremblements s'arrêtèrent presque instantanément. J'ouvris doucement les yeux et vis Allia qui me regardait d'un air triste. Je pris sa main dans la mienne et me relevai avec difficulté. Je grimaçai quand sa main quitta quelques secondes mon corps mais elle la reposa sur mon abdomen avec délicatesse. Je lui adressai un regard de remerciement.

- Désolé que tu aies à voir ça, m'excusai-je à voix basse.

Je détestai m'excuser mais cette fois j'étais sincère. Je ne devais pas faire beau à voir, je devais sans doute taper sur le système de tout le monde à force de hurler de douleur, et j'obligeai Allia à rester à mes côtés. Je devais lui expliquer la marche à suivre et je ne pourrais pas le faire si je hurlais à la mort et me débattais contre la douleur qui submergeait mon corps de toute part.

- T'excuse pas pour ça. C'est un assez beau spectacle, à vrai dire, me dit-elle avec un sourire.

Elle essayait d'alléger l'atmosphère même si je voyais bien qu'elle n'était pas à l'aise du tout. Son regard était un peu fuyant, elle n'osait pas me regarder dans les yeux. Elle ne voulait pas voir la souffrance qui avait pris le dessus dans mes yeux.

- Bon... Tout d'abord, il faut que je te demande quelque chose...

- Oui, je suis sûre. Ne me pose même pas la question.

Cette fille m'impressionnait. Elle avait de l'aplomb, de l'audace. Elle avait bien changé depuis le début de l'année où elle se terrait au fond de la classe et n'osait jamais répondre quand quelqu'un lui faisait une remarque. L'ancienne Allia était mignonne. La nouvelle était...

Je secouai la tête pour échapper à ces idées qui risquaient fortement de me mettre sur le mauvais chemin. J'acquiesçais pour lui montrer que je ne lui reposerai pas la question.

- C'était juste pour être sûr, Allia. Ensuite, sache que tu... tu vas souffrir Allia. Que ce soit avec ou sans ton accord, c'est toujours douloureux. Et cela peut autant durer seulement une journée, qu'aussi bien une semaine voire plus.

Il fallait que je la prévienne. Il fallait qu'elle sache ce qui l'attendait. Je ne doutais pas de sa force mentale ni de sa force physique mais cela n'avait rien avoir. Un changement pareil, ça ne laissait personne indifférent. Certains en mouraient tellement la douleur était intense.

- Je le sais...

- Non !, dis-je avec force. Tu risques de mourir, tu le sais ? Tu es sûre à 100 % ?