La pire des connasses ( TERMINÉ )

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PDV ELENA

Je sors de la salle de bain, une serviette sur la tête et un vieux peignoir sur le dos. Une vraie grand-mère, pensais-je. Je me laisse tomber dans le canapé, profitant du silence que m'offre l'absence de Rose. Le fait que ce soit bientôt son anniversaire la rend intenable, et ne plus l'avoir dans les pattes est un soulagement.

- E-Elena...

Je sursaute et tourne la porte qui vient brusquement de s'ouvrir, me laissant aperçevoir une Rose en larmes. Je me lève d'un bond et m'approche doucement d'elle. Son mascara a coulé sur ses joues, ses yeux sont rouges à cause des larmes et elle semble toute frêle.

- Rose? Pourquoi tu pleures?

Elle ne me répond pas, alors je décide de l'accompagner jusqu'à la cuisine. Elle s'asseoit en silence sur une chaise de bar, et boit d'une traite le verre d'eau que je viens de lui servir.

- C'est Nathan...

Je fronce les sourcils.

- Tu veux que j'aille lui botter le cul? Qu'est-ce qu'il ta fait encore? Bon sang, je le savais, je l'ai jamais senti celui-là!

Elle relève ses petits yeux vers moi, et lâche :

- Il est parti, il est parti et... Sans moi...

Elle se retient d'éclater en sanglots, son visage n'exprime aucune émotion et reflette seulement le fait qu'elle soit brisée.

- Où est-ce qu'il s'est barré ce petit merdeux? Je te jure que où qu'il aille, je vais aller le...

Rose me coupe.

- Il est partit, Elena.

Sa voix ressemble à celle d'une môme. Ses yeux sont plongés dans le vide, alors je m'approche d'elle doucement, par peur de la briser encore plus. Je ne vois que des morceaux d'elle, Nathan l'a explosée en mille morceaux et je n'ai en face de moi qu'un tas de dégâts.

Je prends Rose dans mes bras, parce que je ne sais pas quoi dire dans ces situations. Bien évidemment, je suis vraiment accablée et triste pour elle, pour ce qui lui arrive. Personne ne mérite de vivre ça.
Mais d'un autre coté, je me dis que j'avais raison au sujet de Nathan, et qu'elle a eu tord de ne pas m'écouter.

- Rose, tu sais, de toute manière, Nathan il était moche, soufflé-je

Elle rit, un petit rire minuscule, qui suffit à lui redonner le sourire. Elle n'en reste pas moins silencieuse, mais au moins, elle a sourit. Je suis capable de peu, mais ça, je sais faire.

- Il est partit où ce petit enfoiré?

Elle relève lentement ses petits yeux vers moi, puis finis par soupirer ;

- J'en sais rien, mais il est partit en me disant que c'était fini.

Je plisse des yeux.

- Il te l'a dit comme ça, du jour au lendemain, sans aucune raison?

Elle soupire, agacée que je demande des détails.

- Non. Il m'a dit les mots suivants : Tu sais, Rose, j'ai vraiment aimé notre histoire, mais il est temps d'y mettre un terme. Je sais que tu vas me détester, mais tôt ou tard notre couple aurait éclaté et je ne veux pas de ça. Tu es le genre de fille qui embrasse qui elle veut, parce qu'elle est canon. Je peux pas sortir avec toi sans que tout les mecs te regardent et c'est insupportable. Tu leur souris, comme si j'existais pas. Te voir si heureuse d'être remarquée me rend si...
Enfin bref. Je suis vraiment desolé de te blesser, mais sache que tu m'as blessé, toi aussi, à chaque fois que tu souriais à ces mecs en soirée qui te regardaient. À ceux qui venaient te parler. Alors je suis desolé, mais t'es pas une fille avec qui j'ai envie de continuer à sortir.
Voilà ce qu'il m'a dit. Il m'a dit ça, et il est partit.

Je reste bouche-bée.
Ai-je le droit d'être un peu d'accord avec certains propos de Nathan? Non. Je dois dire que c'est un con, qu'il mérite de mourir étouffé dans son propre sang.
Je devrais dire ça pour Rose.

- Il n'a pas tord Rose.

Mais je ne vais pas le faire.

- Quoi?

- Il a raison. Tu sortais avec lui mais tu continuais de jouer de ton charme, tu aimais toujours qu'on te regarde, qu'on te remarque. J'aimais pas Nathan, mais lui il t'aimait. Et il a finit par se barrer, et je comprends pourquoi.

Elle me lance un regard noir, un vrai qui me touche profondément, et reste plantée face à moi.

- Et toi tu embrasses des mecs en soirée, tu penses que c'est mieux?

Alors elle m'a vue...

- Tu changes de sujet ! Et puis j'étais bourrée, ça n'a rien a voir !

Elle me regarde, toujours aussi méchamment, puis ajoute ;

- Tu penses être différente de moi, mais tu es juste mon double.