Chapitre VIII

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— Lexa ?

Mon regard est fixé sur la voiture blanche au loin où je peux apercevoir une silhouette à l'intérieur. J'ai l'impression que c'est Demi, mais je ne peux pas voir son regard puisque la jeune femme fixe son téléphone.

— Lexa !

Je sursaute en entendant mon amie qui hurlemon prénom puis je me retourne vers elle en faisant les gros yeux.

— Bah quoi ? Je t'appelle depuis tout à l'heure, dit-elle.

— Je dois y aller.

— Carter n'est pas là ? Je peux te ramener si tu veux.

— Non il n'est pas là, je n'ai pas pris ma voiture car il devait venir me chercher et non, c'est bon

— Carter est un connard et tu es sûre ?

Je secoue positivement la tête en prenant Nora dans mes bras. Je me détache finalement d'elle pour la laisser partir avant de descendre les marches de l'université. Mon regard se dépose une nouvelle fois sur la voiture blanche et cette fois si je croise le regard de Demi qui me fait signe de venir. Un sourire prend naturellement possession de mes lèvres alors que je me précipite vers la voiture. Une fois à l'intérieur, je prends directement la jeune femme dans mes bras.

— Hey, dit-elle en ricanant. Je suis venue te chercher pour aller au centre commercial, un peu de shopping ça nous fera du bien.

Je secoue positivement la tête en me détachant de la belle brune pour mettre ma ceinture alors que Demi redémarre sa voiture.

— J'ai parlé à Nick de toi ce matin quand je l'ai vu et je lui ai fait écouter ta voix. J'ai trouvé une vidéo sur YouTube. Il a complètement adoré et il est prêt à devenir ton manager si tu le souhaites, dit-elle en tournant rapidement la tête vers moi.

— Woah ! Demi c'est incroyable et je te remercie. Mais mon père ne sera certainement pas d'accord pour que j'abandonne mes études.

— Lexa, tu as 22 ans, ton père n'a rien à dire.

— Je sais, mais..

— Tu peux au moins y réfléchir, dit-elle déposant sa main libre sur mon genou.

Je regarde sa main puis je l'attrape pour entremêler mes doigts au sien en souriant.

Plus tard, on a fait quelques boutiques dans la bonne humeur puis on s'est installé sur un banc après avoir acheté deux cappuccinos. Le centre commercial est presque vide et seulement trois personnes sont venues voir Demi après l'avoir reconnue sous sa paire de lunettes. Mais aussi avec son rire, elle n'est pas discrète. Les trois filles ont même voulu une photo avec moi puis elles sont reparties.

— Ça va ? Tu as l'air tellement fatiguée, demande Demi alors que je baye.

— On va dire que je ne dors plus trop.

Elle me regarde en forçant les sourcils alors que je termine de boire mon cappuccino. Voyant que je ne veux pas en parler, elle change de sujet.

— Est-ce que tu es heureuse Lexa ?

J'exerce alors une pression sur mon gobelet en entendant sa question puis je lève légèrement les yeux vers elle.

— Je n'ai pas envie d'être heureuse, enfin si j'ai envie. Mais non en fait. C'est idiot, n'est-ce pas ? J'ai peur du bonheur. Parce que ce serait me mettre en danger et m'exposer au risque de perdre ce bonheur. Et je ne suis pas assez forte pour endurer cette perte. Je l'ai été avant lorsque ma mère était encore là, que mon père se souciait de moi et lorsque mon frère était là. Je ne veux pas être heureuse, car ce serait trop dur de perdre encore une fois ce bonheur. Tu comprends ce que je raconte ? Moi non plus, ça n'a pas de sens.

Je croise le regard de Demi qui a les yeux qui brillent tout comme moi. Elle attrape soudainement ma main pour la serrer en faussant un petit sourire.

— Tu sais quoi Demi ? Tu es la seule personne qui me donne l'envie de me lever le matin, l'envie d'affronter une nouvelle journée. Et si tu viens à me laisser un jour, je ne m'en remettrai sans doute pas. Tout le monde finit par me laisser sauf les filles.

Une larme s'abat sur ma joue alors que la brune se relève d'un coup pour rentrer dans une boutique de bijoux. Je ne comprends pas tellement ce qu'elle fait puis elle ressort quelques secondes plus tard. Elle se réinstalle à côté de moi et sors deux bagues du sachet avant de m'en glisser une au doigt et elle fait la même chose pour elle.

— Je n'enlèverai jamais cette bague sauf pour me laver et j'espère que tu feras de même. Lorsque je ne suis pas avec toi et que tu ne vas pas bien, regarde cette bague et tu verras que je suis avec toi. Tu verras qu'il y aura toujours une personne qui t'aime sur cette planète.

Je souris en l'entendant malgré que mes larmes coulent encore sur mes joues. Je dépose le regard sur la bague qui est magnifique puis je la prends dans mes bras tout en la remerciant.

— Je resterai à tes côtés, chuchote-t-elle.

Je souris en l'entendant, et je viens frotter mes joues avant de déposer ma tête sur son épaule. Je me sens tellement bien dans ses bras. Je me sens tellement mieux que dans ceux de Carter. 

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