Masked Man

ⅩⅨ. Sick of the tears

Happy Masked Man Day <3

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" saturn- Sleeping at last

All I want - Kodaline"

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Eiji Lynx – Quelques jours plus tard :

Mon cœur est lourd, j'enfile ma veste de costard par-dessus ma chemise noir. Pourquoi cette tenue me file la chair de poule ? Il ne l'aurait pas aimé, je le sais, Eddy s'était des tenues de sport et de couleur, il n'aimait pas vraiment se mettre en costard. Ça compressait trop ces gros muscles.

Seulement, penser au passé de lui, je n'y suis toujours pas habitué. Je ne le serai jamais d'ailleurs. J'ai cru perdre pieds les jours qui sont passés. Incapable d'accepter sa perte brutale. Que je n'accepte toujours pas.

Il est mon meilleur ami, cet homme m'a suivi partout, dans le pire comme le meilleur. Il ne m'a jamais lâché même quand j'ai été le pire des idiots et aujourd'hui, il a disparu ? Une blague qui dure depuis déjà trop longtemps. Un long frison désagréable me parcourt l'échine, non, ce n'est pas une blague.

Heureusement Ivy est à mes côtés, elle en souffre aussi, les deux étaient proches et discutaient souvent ensemble. Pourtant, elle laisse sa peine enfouie pour m'épauler correctement. Je m'en veux de ne pas être aussi résistant qu'elle. Mais je l'ai toujours su, elle est forte, je suis faible.

Je me dois de remonter la pente pour l'enfant qui arrivera parmi nous dans quelques mois. Beth m'a annoncé sa grossesses le lendemain de la perte de Eddy. Un électro choc, une part de moi arrive à tenir le coup en partie grâce à cette nouvelle. Je me suis juré d'être présent pour lui à sa place. De l'aimer et le protéger comme il l'aurait fait, être le tonton relou qui pourra répondre à toutes ses questions sur son père, même les anecdotes les plus honteuses.

Putain, ça fait toujours autant mal. Mes poumons ne font plus correctement leur travail, j'étouffe à nouveau. Je n'ai jamais arrêté d'étouffer. Je secoue la tête pour chasser les larmes qui font encore leur apparition dans mes yeux.

- Tu es prêt ? Me demande la douce voix de Ivy.

Je serre la mâchoire et hoche la tête une fois les boutons de ma veste bouclée. Hélas, je ne peux pas accepter la réalité.

- Je ne peux pas, Ivy. Je ne peux pas. C'est une mauvaise blague. Je n'y arriverai pas.

Je tombe à genoux, la respiration hachée, le corps tremblant.

- Je ne peux pas. Répété-je en boucle.

Je tente de respirer, je fixe le sol, mon esprit s'embrouille. Je n'y arriverai pas. J'entends ses talons claquer. Ivy accoure vers moi, elle me parle mais je n'entends plus rien. J'ai la sensation d'être enfermé avec cette boule de tristesse qui ne fait que grandir à chaque fois que je pense à lui.

Elle m'attrape la main et la presse de sa petite poigne comme pour me donner un courage qui semble s'envoler loin de moi.

Je ne sais pas si je suis prêt à lui faire mes derniers aurevoirs. Je ne sais pas si je suis prêt à voir son corps inerte pour la dernière fois. Je ne sais pas comment faire taire cette douleur.

- Je ne suis pas prêt Ivy, j'en suis incapable. Je ne peux pas. Continué-je.

Sa main relève ma tête, mes yeux s'accrochent aux siens comme dernier espoir. Ses pupilles enneigées sont humides mais elle retient ses larmes pour moi.