Masked Man

4. Dead paradise

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« Afraid – the neighbouyrhood »

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Ivy Miller – Présent :

Vous avez déjà ressenti ce mal être ? Un mal être intérieur, dans votre corps, vos bras, vos mains, votre ventre, qui vous est impossible à décrire comme irréel, au point que vous n'êtes même pas sûr de le ressentir ? Le fruit de votre imagination. Un parasite grignotant vos organes, un parasite qui n'est autre que vous.

Où veux-tu en venir Ivy ?

À rien.

Arrêtée devant cette porte, je la détaille avec intensité, mon rythme cardiaque s'est étrangement accéléré dans ma poitrine. Dans cette tenue, je me sens trop nue, non pas à cause du short dévoilant mes fines jambes et du débardeur noir bien trop large pour ma corpulence mais à cause de ce que cache cette porte.

Je n'ai jamais apprécié les missions que je devais remplir, même entraînée depuis ma plus jeune enfance pour affronter le danger, formée pour ne montrer aucun signe de faiblesse, lui, mon corps me trahissait, il me trahissait de l'intérieur. La boule qui se noue dans mon ventre, mes yeux devenant plus vide et mon cœur qui s'affole.

Ton masque s'est ta peau. Sans elle tu ne serais plus rien.

Alors je suis bien heureuse qu'elle soit là, cette peau détestable. Cependant ce que ressent mon corps je n'en ai rien à faire, je suis plus forte que ce que je le prétends, le jeu, le mensonge et la manipulation sont ce qui m'empêchent de flancher. Le dos bien droit, le visage impassible devant cette porte me rappelant de mauvais souvenirs, je me revois des années en arrière me tenant de la même manière attendant l'autorisation de mon démon pour rentrer.

Greyson toque, une voix grave s'élève à travers la porte.

- Qu'elle rentre seule.

Tel un véritable gentleman, Greyson ouvre et tire avec force sur mon bras pour que j'atterrisse dans la pièce. Au moment où il me lâche, je me retourne, une fois mon équilibre retrouvé pour lui lancer un regard assassin mais la porte est déjà close.

- Assieds-toi. Ordonne Silas.

Mes yeux se tournent immédiatement vers le bureau en face de la porte, la pièce est plongée dans une ambiance tamisée, la seule fenêtre se trouve derrière le bureau et a les volets semi-fermés avec des barreaux. A croire que tout est prévu pour m'empêcher de fuir ici. Il y a un bureau en verre noir, un ordinateur portable, un pot de crayons remplis de stylo rouges, aucune autre couleur, aucune autre marque. Le même stylo en dizaine d'exemplaire, la même couleur rouge sang.

Finalement, on a sûrement trouvé plus bizarre que toi.

Il porte toujours son masque et une capuche lui donnant encore plus l'apparence du diable assis sur son trône. Je dois avouer que ce masque sur cette personne m'effraie. Comme s'il dégageait toute la noirceur, la haine de Silas. Il est un charbon ardent en pleine combustion et vous pouvez sentir la brulure qui vous attend si vous avez le malheur de l'approcher. Sa main se lève pour me pointer le siège vide en face du bureau comme un autre ordre avant qu'il ne perde patience. Je m'avance avec méfiance vers ce siège en velours noir et j'y prends place alors que notre proximité fige le sang coulant dans mes veines.

La barrière que forme le bureau entre lui et moi me permet de détailler le monstre en face de moi, d'évaluer sa carrure même si avec ce gros sweat noir qu'il porte, ça reste compliqué à déterminer. Ses mains sont jointes sur le bureau, elles semblent abîmées, pleins de petites entailles cicatrisées se trouvent sur celles-ci. Un léger frisson passe dans mon cou en voyant ses encoches.