Masked Man

26. Charm

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« Low down - Venbee»

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Ivy Miller – Présent:

Ma peau est remplie de chair de poule. Quelle idée d'être sortie dehors en pleine soirée. L'air est glacial et a congelé mon épiderme de sa froideur.
Toutefois, je préfère ce calme, ça fait un bien fou : le silence. Seule la lumière de la lune éclaire cette obscurité apaisante.

-         Tout va bien ? Xénia me rejoint sur le petit banc en bois, cassant la tranquillité de cette nuit paisible.

-         Toi qui adores ces films à l'eau de rose, tu crois vraiment que le prince charmant existe ? Cette question étrange traverse mes lèvres sans me demander l'autorisation.

-         C'est dur de croire en l'amour pure et fusionnel qu'on peut voir dans les livres ou les films... ça paraît irréel.

Xénia vient poser sa tête sur mon épaule et se met à contempler le ciel bleu nuit avec moi.

-         Qu'attendrais-tu d'un homme ?  Quel genre de prince charmant attendrirait ton cœur de pierre Ivy ?

Je fixe les étoiles. Encore une question bizarre, je n'y ai jamais réfléchi. Il y a bien longtemps que l'idée d'aimer un homme a disparu de mon esprit.
Cependant, je finis par lui répondre après un petit soupire, m'imaginant l'homme parfait.

-         Je voudrais qu'il soit ordinaire, pour rendre mon quotidien plus normal. Qu'il m'offre des fleurs, s'intéresse à moi. Qu'il soit un garçon à la con dans ses séries télévisées de Noël. Je conclus en riant légèrement.

-         Je savais que tu regardais tout ce que je mettais à la télé et qu'en plus tu appréciais ça ! D'ailleurs je vais songer à t'offrir quelques fleurs qui traînent dans ma chambre.

Je lève les yeux au ciel, je n'ai aucune envie que son petit jardinage secret se retrouve dans ma chambre. Xénia est une passionnée de fleurs et plantes en tout genre, sa chambre le prouve bien.

Je pose à mon tour ma tête sur la sienne, la beauté de la nuit rend ce moment si doux.
Moi et ma première amie, assises à admirer le ciel sombre et dégagé.
Mon organe vital semble s'apaiser à son tour, lui qui bat si souvent par angoisse.

Un léger bruit de craquement nous fait tourner la tête. À ma grande surprise, Eiji est derrière nous une bouteille de vin rouge à la main. Et vu l'état dans lequel il est, je parie qu'il n'y a plus rien dedans. Il porte son masque de démon. Mon visage se scinde. À quoi voulait-il jouer maintenant ?

-         Bon, je te laisse. Faut que j'aide les autres à ranger. Xénia se lève et m'abandonne avec le monstre dehors. Fais chier.

On reste ainsi en silence pendant plusieurs minutes, je ne cède pas à la tentation de l'envoyer valser. Et j'arrête surtout de fixer ses deux billes émeraude qui s'illuminent avec les reflets de la lune à travers son masque d'un noir infini et terrifiant.

-         Quel genre d'envoûtement tu m'as jeté sorcière ? Sa façon de me parler, montre le taux d'alcool circulant dans son organisme.
Je ne lui adresse toujours aucun regard. Cependant, je le sens s'avancer dans mon dos. Eiji est bien trop près de moi.

-         Va-t'en sale monstre ! Je me lève du banc et lui fais face. Je n'ai pas envie de jouer avec lui ce soir.
Je tente de partir mais il m'en empêche, alors je m'éloigne et pénètre à l'intérieur du labyrinthe.