38. I'm the killer

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« bury a friend - Billie Eilish»



Ivy – Présent :

- Promenons-nous dans les bois...

Je me redresse en sursaut dans le lit, il faut croire que ça ne me lâchera jamais, les fantômes de mon passé. La chambre est doucement éclairée par le ciel bleu nuit qui s'échappe laissant place au soleil.

- Tu chantes pendant ton sommeil. Me fait remarquer une silhouette sur ma droite. Mes yeux sont maintenant bien ouverts et braqués sur Eiji. Debout, en train d'enfiler un t-shirt.

- Merci, avec le temps je pense que je suis au courant. Craché-je.

Il faut croire qu'il est trop tôt pour mon organisme, ce qui me rend un peu agressive de bon matin. Mais pour une fois, pas de maux de tête à l'horizon.

- Pourquoi des comptines, tu disais haïr ça au collège ? demande-t-il.

- Tu devrais le savoir, je suis une bonne menteuse.

- Non, tu es une mauvaise menteuse, sorcière. Alors je répète, pourquoi ?

Je maintiens son regard mais ne dit rien, je reste muette. Si je lui disais qu'est-ce que ça changerait ?

Te libérer ? Enfin parler à quelqu'un de tes secrets. De tes peines.

Voyant qu'aucun mot ne sort de ma bouche, il prend une mine déçue avant de se diriger vers la sortie.

Parle-lui, je sais que tu en as envie, envie qu'il te comprenne... au fond, il ne te reste plus que lui.

- C'était avec ces chansons...qu'il me torturait. Lâché-je finalement.

Eiji s'arrête brusquement dans l'encadrement de la porte. C'est à son tour de devenir silencieux. Je ne sais pas s'il veut que je développe mais l'avoir dit à libérer quelque chose en moi.

- Chaque comptine était un entrainement et une punition à la fois. Il aimait rentrer dans mon cerveau, il voulait me rendre forte, invincible. Je commence à rire nerveusement. Mais il n'a rien fait de tout ça, il a brisé mon cœur de petite fille...

Et m'a éloigné de toi, la seule personne qui ne me faisait pas perdre pied... ça je ne lui dis pas. Je le fixe serrer les poings, la tête baissée. Puis sans se retourner et sans un mot, il part. Le sentiment qui m'envahit est complexe, la colère, pourquoi m'avoir demandé pour fuir de la sorte ? La tristesse, j'aurais espéré qu'il soit près de moi, qu'il comble le trou ouvert de mon cœur de ses bras. Je me suis encore trompée en pensant que les gens comprendraient mes fêlures.

Je me rallonge dans son lit et recouvre ma tête de la grosse couverture, je suis embaumée par son parfum ambré, parfum que je déteste tant.

***

- Debout là-dedans ! une masse se jette sur le lit à mes côtés. Au son de sa voix, je sais que c'est Xénia qui est encore rentrer à l'improviste dans cette chambre. Je sors de sous l'énorme draps gris.

Le soleil a déjà illuminé toute la pièce, je me demande quelle heure il est ?

- Bon, nous avons une journée chargée !

- Laisse-moi me réveiller et après on en reparlera. Lui dis-je. Je remets à nouveau la couette par-dessus ma tête, cependant elle tire dessus.

Masked ManWhere stories live. Discover now