Ⅰ. My own enemmy

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"Dollhouse - Melanie Martinez"





Ivy Miller – 5 mois plus tard :

Je n'ai déjà qu'une hâte : voir l'été faiblir face à l'automne, lui enlevant toute sa chaleur, déshabillant doucement ses arbres trop gais.

Je n'aime pas la chaleur réconfortante que tente de donner l'été à nos esprits, elle m'écœure. Cette joie de sortir dehors admirer ses magnifiques couchers de soleil en t-shirt. Comme si le monde se réveillait seulement à cet instant pour prendre conscience de la nature. De plus, le soleil est un vrai calvaire avec cette peau fragile, crème solaire pour éviter de graves brûlures, déjà que je suis sujet à des cancers de la peau plus que la moyenne, le soleil ne m'aide pas à l'éviter.

Je marche dans un des couloirs de ce nouveau manoir, ce nouveau chez moi. Ma génitrice a tenu à rester dans l'état de Californie, dans un autre manoir. Elle trouve ça plus prestigieux, plus terrifiant et c'est le cas de le dire.

Nous sommes à Emeryville, je n'ai pas mis les pieds en dehors de ces murs depuis cinq mois, autre que le jardin sous la surveillance d'un disciple de mes parents. Ces insectes grouillent partout dans le manoir, à me surveiller, à épier chacun de mes mouvements.

Pourtant je ne risque rien dehors ? Ils ont éliminé leur plus grande menace. Je n'ai plus de cœur pour ressentir l'entaille de cette pensée, s'il est présent pour me permettre de faire circuler mon sang, il n'en est pas moins qu'une cage vide de sentiments.

Cinq mois et j'aurais pu tuer mes parents ou encore m'enfuir ? Pour aller où ? Avec qui ?

Puis... Il y a deux êtres vivants qui insufflent encore en moi de l'espoir, l'espoir de ressentir à nouveau des émotions fortes comme avec lui.

Misha et Rachel, mes petites sœurs.

Qu'elle fut ma surprise d'apprendre pendant tout ce temps que mes géniteurs menaient une double vie parfaite. Elles ont sept ans, des jumelles. J'aurais pu les détester mais quelque chose en moi s'est accrochée à ces deux petites humaines comme seul moyen de survie. Peut-être que j'ai en tête de les protéger de ces monstres, de ce monde. Les empêcher de subir ce que j'ai subi, être leur bouclier face à mes deux parents.

J'avance dans ce corridor, le bois sous mes pieds ne craque pas contrairement à l'ancienne maison. À l'intersection de ce couloir, je retrouve Malone. Il doit faire une bonne tête de plus que moi, un regard ténébreux et mystérieux, un tatouage sous l'œil droit, une simple étoile noire. Des cheveux courts et bruns. Il me dévisage avec un sourire malicieux gravé sur ses lèvres charnues, je lui retourne sans grande réciprocité.

Aucun besoin de discuter, je m'avance vers lui, attrape le col de son t-shirt vert et l'embrasse. Je l'embrasse à la recherche de ce manque au fond de moi. J'espère qu'il comble le vide dans mes poumons. Ses mains s'agrippent à mes fesses brutalement.

Son contact ne me procure aucun bien, aucun mal. Simplement, il remplit un instant ce trou béant dans ma poitrine, avoir de l'attention, de l'approbation...

Mon anxiété me hurle d'arrêter, que je ne contrôle plus rien, mais j'ai mis un baume anesthésiant sur elle, je la chasse dans un coin de ma tête.

Ou surtout je te cris que ce n'est pas lui, tu n'as pas peur car Malone prend son apparence... Sinon pourquoi fermes-tu les yeux ? Car ce n'est pas E...

Je m'agrippe à son torse, lui pince la lèvre inférieure. Les chasser et les mettre de côté, c'est mon seul objectif.

-          Ivy ! Maman a dit pas de bisous baveux avec les garçons !

Masked ManWhere stories live. Discover now