Masked Man

32. Mask effect

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« Clocks - Coldplay»

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Ivy – Présent :

Devant ma tasse de café, je la dévisage avec mes yeux encore brouillés par la fatigue. Je n'ai quasiment pas fermé l'œil de la nuit et je suppose qu'Eiji non plus. Je ne l'ai pas croisé en sortant de la chambre, je crois toute façon avoir attendu qu'il soit parti, pour à mon tour m'extirper de mon lit.

Il est très tôt, ce qui explique le silence dans la villa. J'attrape ma tasse fumante, elle vient réchauffer mon épiderme froid. Je m'assoie sur le canapé du salon et le sirote dans ce paisible début de matinée.

Petit à petit l'amertume de ma boisson commence à me réveiller, mes yeux ont fini par totalement se décoller et mes muscles sont bien plus aptes à affronter cette journée malgré le manque de sommeil présent dans mon organisme.

Je regarde l'heure sur l'énorme horloge, il est déjà huit heures, je me demande comment ça se fait que personne n'ait encore déboulé ses énormes escaliers. Je finis les dernières gorgées de mon café, et remonte à l'étage mais cette fois à l'opposé de ma chambre, c'est-à-dire vers celle de Xénia. À mon tour d'aller la déranger.

Je toque vite fait et enclenche la poignée en même temps, sa chambre est encore plongée dans l'obscurité, l'odeur florale se dégage immédiatement dans mes narines, ce n'est pas désagréable ce mélange de parfums.

Je me dirige vers son balcon pour ouvrir les volets, je ne suis pas cruelle et ouvre légèrement afin de laisser quelques rayons du soleil éclairer un minimum la pièce.

- Mhmmmm. Râle Xénia.

Je m'allonge à ses côtés, face à elle. J'ai vue sur son visage tout crispé. Son corps sent ma présence et se réveille, à contre cœur. Ses petits yeux en amandes d'un bleu océan s'ouvrent faiblement.

- Bah alors ? T'as fait la teuf hier ? Lui demandé-je curieuse de la voir encore enroulée dans ses draps.

- Après votre retour, il faut croire que mes voisins de chambre ont décidé de me faire vivre un enfer. Sa voix encore endormie me fait rire, je comprends le sous-entendu, Il faut croire que Beth et Eddy n'ont pas beaucoup dormi pour d'autres raisons.

- Et toi, bien dormi ? Me questionne 'Nia toujours sous son énorme couette.

- Pas du tout. Mon colocataire de chambre est aussi incompréhensible qu'une énigme.

- Raconte-moi, je crois que les potins croustillants entre toi et Eiji sont bien les seules choses qui peuvent me réveiller.

Je me mets à rire, elle se relève pour s'assoir, baille un bon coup et me fait signe de rentrer sous la couette. Je m'installe confortablement.

- Il est horrible, blessant et détestable. Si tu savais à quel point je le déteste. Il refuse de me parler et me reproche des actes que j'ai dû commettre pour le protéger.

Ce que je hais c'est surtout que par sa haine, il en oublie ma douleur.

- J'avais raison, vous êtes Le Ying et le yang. Je suis sûre qu'aucun de vous deux ne se déteste réellement, vous vous manquez, les « vous » d'avant.

- Mais nous n'existons plus, on a changé.

- Les gens ne changent pas Ivy, ils évoluent. Il faut aussi passer au-dessus de votre colère, de vos passés pour y arriver.