6. Home sweet Home

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« Paparazzi – Lady Gaga »





Ivy Miller – Présent :

Enfin du repos.
Le chemin est encore long pour retrouver mon ancienne vie. Simple intuition. Mais voyons le positif, mes conditions de survies s'améliorent.

Tu penses sincèrement que tu retrouveras ton ancienne vie Ivy ? Simple intuition.

Allongée sur mon nouveau lit, le matelas n'est pas des plus agréable mais ça fera l'affaire. Je préfère ça que d'être enchaînée à un lit, sous-alimentée et maltraitée, même si je ne suis pas sûre que cela ne cesse.

Tu n'es plus enchaînée ? Encore une fois, tu es sûre de toi ?

- Argh mais tu as fini de venir me déranger ! Marmonné-je à moi-même.

Je serais toujours là. Je fais partie de toi.

- Mais tu ne sers à rien. A rien. Pourquoi tu t'entêtes autant ?

Toutes tes pensées sont contradictoires Ivy. Il faut bien quelqu'un de censé là-dedans !

- Bordel ! T'entendre c'est comme vivre avec un espion, sauf qu'il n'est pas discret celui-là ! Toi et moi ne sommes pas pareil, tu n'es pas moi. M'énervé-je contre ma conscience, seule dans cette chambre.

Oh que si. Toi et moi sommes liées. Sans moi beaucoup de chose n'aurait jamais existé.

J'attrape mes deux coussins et écrase mes oreilles pour étouffer ce bruit dans ma tête. Je deviens complètement folle. Rassurez-moi, je ne suis pas la seule à entendre cette voix... Cette voix qui pense constamment, qui m'embrouille constamment. Me voilà une fois de plus en train de lui parler à voix haute comme si c'était normal. Comme si je débattais avec un fantôme, cette voix c'est trop, c'est l'indécision, la contraction et peut-être...

La vérité ?

Non. Non. Je sais ce que je fais. Je sais comment j'agis. Elle est seulement là pour m'agacer dans chaque moment de ma vie.
Je fixe le plafond repeint en noir. Oui, tout est devenu noir, sauf les draps de mon lit toujours blancs. Ça fait du bien, je me sens un peu plus chez moi. Cela fait déjà une semaine que je me suis installée dans cette chambre.
Greyson le grincheux reste Greyson le grincheux, mais j'aime l'embêter de temps en temps, à croire que j'aime jouer avec la mort. Xénia... à vrai dire avec le temps on s'habitue à son éternel énergie. Liz, elle passe son temps enfermée dans sa chambre, elle ne m'adresse jamais la parole toutefois je ne m'en plains pas. Et Kol est la personne la plus censée que j'ai rencontré ici.

Je commence à m'habituer à leur présence, moi qui ai toujours vécu dans mon monde, sans personne d'autre que mes disciples. Étrangement être avec eux me donne cette sensation d'être normale, je suis enfin quelqu'un de normale et non une anomalie dans ce système cherchant la perfection.

Quant à Silas, le monstre reste dans sa cage. En une semaine, j'ai dû le croiser deux fois sans qu'on s'adresse la parole, il m'ignorait ouvertement alors qu'il discutait avec les autres. Ça m'a donnée une nouvelle idée de sa personnalité, un homme plus ouvert, même si rire de bon cœur n'est toujours pas dans ses cordes. Il écoute ses employés, leur répond sans menace et semble même très proche d'eux.

Je finis par m'enrouler dans ma couette, il est temps de dormir un peu. La maison est silencieuse, le couloir est éteint, aucune lumière se forme sous ma porte. La chaleur de mon lit, le vide de la pièce et l'obscurité m'emporte doucement dans les bras de morphée.

Masked ManOù les histoires vivent. Découvrez maintenant