CHAPITRE 16 - PRESSE MENSONGÈRE ✅

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Katarina - 7 mars 2023

La pièce s'assombrit, Emma ne me regarde toujours pas, les yeux perdu dans le vide. Aucune émotion ne se transcrit sur son visage, pourtant si joyeux encore ce matin. J'aimerais revenir à ce matin quand elle me taquinait à propos de Charles. Ou encore le jour où elle se disputait avec Lucie pour une partie d'Uno.

Maintenant elle est comme éteinte, une étoile mourante. Cette image me brise le coeur. Le silence s'alourdit, juste nos respirations s'entendent. Je sens la mienne me'accélérer, une crise d'angoisse se prépare. Mon ventre se tord. Je sors précipitamment de la chambre, passe devant les garçons et me jette dans les premières toilettes que je trouve pour régurgiter tout la contenue de mon estomac.

Mes larmes se mêlent à mes pensers et le passer me rattrape. J'aurais tellement voulu oublier....


Quelques années plus tôt...

J'attends dans le couloir de la chambre de ma mère. Je n'aime pas trop la déco, trop sombre, trop morbide. Si seulement on pouvait rouvrir les rideaux. Naïvement je me mets à me dire que si ses rideaux étaient ouvert tout redeviendrais comme avant. Mais je connais déjà l'issue de l'histoire.

Mon frère sort de la chambre et me regarde tristement. C'est à mon tour, je rentre doucement. Peut-être que si je suis assez délicate elle ne remarquera même pas ma présence. Je l'espère tellement fort.

Tout en elle m'effraie, que ce soit sa voix, son regard, mais surtout ses mots. Ma mère était si douce, si élégante, si parfaite. C'était mon héroïne. Mais trop croire en ses héros mène souvent à la déception. J'ai grandi....

Je referme la porte derrière moi, pour moi le bruit et assourdisse malgré toute la délicatesse que j'y ai mise. Je retiens mon souffle comme si j'espérais que cette foutue porte n'avait pas fait autant de bruit. Mes mains sont moites et quelques gouttes de sueur perlent sur mon front.

" Pitié mon seigneur, faites que ce supplice s'arrête bientôt..." ai-je prier intérieurement.



Je tire la chasse d'eau et sors me passer de l'eau sur le visage. J'essaie d'effacer le carnage qu'a fait cette crise d'angoisse sur mes traits. Rien n'y fait, alors je frotte comme je peux, mais mes sanglots reprennent et prennent bientôt le dessus sur la situation. Mes mains tremblent de plus en plus, ma respiration se saccade à nouveau.

"Aidez-moi, que ça s'arrête, par pitié!" Cette phrase que je n'arrive pas à dire va pourtant être entendu car Charles rentre dans les toilettes et ce jette pour m'entourer de ses bras. Il commence à me bercer pour me calmer. J'ai l'aire tellement faible face à lui, c'est clairement par l effet que je recherchais à la base. J'aimerais qu'il me voie comme quelqu'un de fort, invisible, mais surtout j'aimerais qu'il me trouve parfaite....

- Ramène-moi à la maison... s'il te plaît Charles....

J'arrive à lui dire ses mots dans un murmure tellement faible que je suis étonnée qu'il m'a entendu.

Il m'aide à me lever et m'amène discrètement jusqu'à sa voiture. Sur le chemin on croise Lucie et Gabriel. Lucie a semblé très inquiète, elle m'a fait un bisou sur la tempe avant de me laisser à Charles. Ils ont prévenu qu'ils viendront après, ils n'avaient pas encore vu Emma.

Charles me dit d'attendre dans l'entrée car il va chercher la voiture. Une fois la voiture en vue je sors et m'installe sur le côté passager.


- Ah ouais ça rigole pas chez les Petrova!

J'ai ouvert le garage avec une application sur mon téléphone portable. Il semble impressionné par la petite collection de voitures qui m'ont suivi à Monaco.

- Bave pas cette maison est une location, après la saison de danse je dois la rendre. Je sors de la voiture et constate qu'il me regarde inquiet.

- T'as saison finie quand?- Ahaha t'a hâte de te débarrasser de moi avoue! Ma blague ne le fait pas rire alors je reprends mon sérieux. Je pars en Juin, mon contrat ne dure pas plus longtemps....


Le visage de Charles semble triste mais il se retourne vivement vers moi pendant qu'on marche. - Et après tu peux pas le rallonger ton contrat?- S'il me propose oui mais je ne suis pas encore sûr. Tu sais j'ai fait le Bolchoï, l'Opéra Garnier, maintenant l'académie... Mais là tu vois j'aimerais peut-être voir New York, c'est assez loin de famille et c'est un peu ce que je recherche.

Charles ne conteste pas mais semble un peu perdu. Je le rassure en lui prend la main..

On rentre chez moi et je fais la visite à Charles. Il trouve ça trop grand juste pour moi. Je ne peux que lui donner raison. Mais c'était la seule maison avec un assez grand garage. Mon argument le scotch. 

- Chez moi le garage est plus grand que la maison.

La chance vraiment. Je lui avoue que la moitié des pièces je ne l'utilise même pas.On s'installe devant la télé et on fait les larves dans mon canapé en attendant les frangins. Je me lève pour nous chercher deux bières. - Quand les autres arrivent on regardera Harry Potter, j'en suis marre de regarder Bob l'éponge. Il est tout content et commence à me clamer toutes qualités de Serdaigle pendant que je décapsule nos bières. - Parle toujours mon chou, je suis serpentard!

L'air choqué il me répond:

- Par la barbe de Marlin! Je sais pas pourquoi mais je pense que ça pouvait se deviner, cette air méchant que tu as.

- On est pas méchant!

- Mouais on verra ça...

Je lui tends sa bière et me réinstalle à se coter.

- Demain on commence à 9h avec Lucie et on a cours toute la journée, en plus j'ai une répétition avec Lucas pour le ballet.

Il grimace un peu mais me dit que si je veux on peut sortir après. J'accepte, j'aime bien passer du temps avec lui. Même si à chaque fois que je vois potentiellement une histoire entre nous, je ne peux m'empêcher de penser à Charlotte qui est enceinte. Je n'ai aucun contrôle sur cette histoire et ça me fais peur.


Quelques minutes plus tard Lucie et Gab arrivent. Lucie court vers moi et me montre une sorte de magazine people sur son téléphone.

Mais n'importe quoi! Je saute littéralement du canapé sur lequel pourtant j'étais confortablement installée et commence à sortir une ribambelle de noms d'oiseaux

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Mais n'importe quoi! Je saute littéralement du canapé sur lequel pourtant j'étais confortablement installée et commence à sortir une ribambelle de noms d'oiseaux. Charles me regarde bizarrement et Gab ne sait plus où ce mettre, surement au courant par la situation. Oh mon Dieu, mon père va me tuer!

Une étoile brille dans les yeux du numéro 16 - Charles LeclercWhere stories live. Discover now