Bêtes

Chapitre 59 : Limbes - Hermione

357 : année du Conseil des Tribus ; Manoir Nott

Des sons dénués de sens... Des cris, des pleurs... Hermione avançait dans du vide comme si plus rien n'existait. Et pourtant quelqu'un prononçait son nom.

- Elle ne tiendra pas. On a besoin d'aide...

- Pas question Blaise. Ça va te mettre en danger, et Hermione aussi.

- Mais on n'a pas le choix... Ou elle mourra !

- ... Tu as raison. Je vais tenter de le contacter.

A nouveau le noir, la douleur et le sang. Hermione eut l'impression que son corps se décomposait pour se recomposer. Et ça se répétait, encore et encore...

- Vous n'auriez pas dû faire appel à moi Blaise.

- Nous n'avions pas le choix Severus !

- Je ne peux de toute façon rien faire pour elle.

- Vous êtes sûr ? Je vous en prie, réfléchissez... Nous ferions tout pour la sauver.

- Le poison du loup-garou au sang pur va transformer Hermione elle aussi. Mais puisque son créateur est mort, elle ne tardera pas à le suivre dans sa tombe.

- Alors on ne peut rien faire... ?

- Si Théodore... Au contraire, il n'y a que vous qui pourriez la sauver.

- Comment ?

- Il existe un poison encore plus puissant que celui des loups-garous. Il s'agit de celui des vampires.

- Mais ni moi ni Blaise ne sommes des vampires au sang pur, ça ne suffira pas !

- Si. C'est possible. Vous devez la mordre tous les deux et lui faire boire votre sang. Ainsi, l'échange sera complet et Miss Granger pourra survivre. Vous êtes frères, cela pourrait marcher.

- Mais... Elle va devenir ce qu'elle déteste le plus au monde ! Un démon...

- C'est la seule façon de la garder en vie. Si vous en acceptez la responsabilité, nous pouvons commencer les démarches maintenant.

- Bien... J'accepte, et toi Théo ?

- ... Je ne sais pas... Est-ce que ça marchera vraiment ? Je n'ai jamais entendu parler d'une mage de sang transformée en vampire auparavant...

- Ce sera peut-être une première effectivement.

- Et puis... Relier ainsi sa vie à nous... Je ne sais pas si c'est une bonne idée...

- Théo ! Je t'en prie ! Je ne veux pas qu'elle meure !

- Bon. D'accord... Faisons ça.

A nouveau le silence, à nouveau la solitude et la douleur. Puis tout doucement, tout se calma. Hermione retrouvait ses souvenirs et sa mémoire. Elle revit le sourire de sa mère et sentit la main de son père sur son épaule. Ils étaient avec elle. Ils l'appelaient. Elle pouvait les rejoindre.

- Je vous aime...

Et puis tout à coup, une douleur indescriptible semblable à ce qu'elle avait ressenti auparavant se déclara dans son cou. Et soudain elle tomba dans un gouffre. Elle cria, appela ses parents à l'aide, mais ce ne furent que des visages vides qui la regardèrent chuter. Le sol s'était dérobé sous ses pieds. Et ses cris se perdirent dans le silence.

Son atterrissage fut rude. Tout changeait dans son corps. A nouveau. Hermione gémit. Cela faisait si mal. Elle sentit qu'on lui prenait la main.

- Miss Granger... ? Vous m'entendez ? Serrez ma main...

A qui appartenait cette voix ? Et cette chaleur dans sa paume.

- Hermione... Je t'en prie, ne lâche pas.

A nouveau, la jeune femme se perdit dans les limbes de ses souvenirs.