Idiote

By dreamany

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Les grands artistes ont souvent tendance à dire que c'est une rencontre qui a tout fait basculer. Je me deman... More

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15 (partie 1)
Chapitre 15 (partie 2)
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35 (partie 1)
Chapitre 35 (partie 2)
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39 (partie 1)
Chapitre 39 (partie 2)
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Faq
Bande d'annonce

Chapitre 12

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By dreamany

Le jeu commence à être long et, à chaque fois, je pense l'avoir, mais en un instant, elle me file entre les doigts. J'essaye de jouer avec ses règles, mais je ne les comprends pas encore. Je ne parviens même pas à la cerner, je ne peux prédire aucune de ses réactions. Je n'arrive pas à savoir ce qu'elle pense ou ce qu'elle veut réellement. Elle me fait tourner en bourrique et moi, comme une débile, je tourne, tourne et tourne encore.

Je la suis, je joue, je suis perdue. L'autre jour, je n'aurais jamais dû lui parler de mon père, me confier. J'ai faibli et maintenant, je lui ai donné une arme contre moi. Elle ne l'utilise pas, mais qui sait un jour peut-être, elle mettra fin à notre jeu. À tout moment, elle peut me mettre ko. Je dois reprendre les commandes, je suis déjà assez rentrée dans son jeu.

Cela fait plusieurs jours qu'aucune grosse soirée n'a eu lieu. Les parents de Mathis sont revenus, chez moi ce n'est même pas la peine d'y penser et les autres sont presque tous partis en vacances. Pour faire court, on commence sérieusement à s'ennuyer, ça manque de piquant tout ça.

Depuis quelques jours, nous passons nos après-midis au bord de la piscine chez Mathis. Les journées commencent à se ressembler. Toujours les mêmes personnes : Mathis, Maya, Éva, Manelle et moi. Mais aujourd'hui, quelque chose a changé, un soldat nous a quitté. Oui, Manelle, tout juste 18 ans, est partie, loin de ses amis, loin de tous. Oui bon, elle est juste partie avec sa famille en Martinique, mais du coup, il ne reste plus que 4 survivants.

—    Les gars, ce soir on bouge ! Grosse soirée en perspective, s'exclame Éva, nous sortant d'un ennui pénible.

—    Enfin, dis-je soulagée.

Apparemment, Éva a gardé contact avec le mec métisse de la dernière fois, celui qui ne l'a pas lâchée de la soirée. Du coup, il l'a invitée à une soirée et évidemment, elle, ramène la cavalerie. Enfin du mouvement, je sens que cette soirée va épicer un peu ma vie.

Vingt-deux heures trente.

Ne jamais arriver dans les premiers, c'est une règle de base en soirée. Si tu as le malheur de le faire, tu te retrouves à faire des bises très gênantes à des inconnus qui sont aussi gênés que toi. Le malaise est assuré. Alors qu'en arrivant en plein milieu, les gens sont déjà bien écorchés et l'ambiance est déjà lancée. Il suffit juste de s'incruster tranquillement.

Il faut dire que j'aime vraiment aller à des soirées où je ne connais personne. C'est comme si on venait de m'offrir un nouveau jouet, tout neuf, que je dois découvrir. L'observer, comprendre son fonctionnement, s'amuser, s'en lasser, l'abandonner.

Une soirée, c'est à peu près pareil. Observer, trouver la fille qui fera chavirer mon cœur le temps de quelques instants, celle qui m'intrigue. Comprendre, analyser son comportement, ses gestes, son regard, la cerner. S'amuser, ma partie préférée. L'aborder, la séduire, coucher avec elle. S'en lasser, partir comme s'il ne s'était rien passé. L'abandonner, généralement des regards qui pourraient tuer et au pire des cas, une bonne grosse claque. L'abandon est fait lorsque la fille en question est tellement énervée ou déçue qu'elle ne reviendra pas, alors c'est elle qui m'abandonne.

Ce soir, j'observe, cherchant ma proie désespérément alors que je sais déjà qui c'est. Un jouet compliqué où je suis bloquée à l'étape numéro deux : comprendre son fonctionnement. Je ne comprends rien alors que j'ai passé des heures à l'observer, l'analyser, mais rien. Elle ne laisse encore rien paraître. Ce soir, je vais déceler son secret, je dois gagner cette partie.

Pour le moment j'ai lâché mon dévolu sur une magnifique rousse. Elle est plutôt grande, surtout avec ses talons, elle vient presque me dépasser. Habituellement, je préfère les filles petites, du genre vraiment petite. Un peu comme Maya en fait.

La jolie demoiselle essaye tant bien que mal de faire la conversation, car malgré moi, je ne suis pas au top de ma forme aujourd'hui. Depuis tout à l'heure, je ne fais que regarder au-dessus de son épaule, car, juste derrière elle, se trouve la personne la plus belle que je n'ai jamais vue. Elle danse, parfaitement dans le rythme de la musique, collée à un garçon. Beaucoup trop collée à ce garçon en fait.

—    Euh excuse-moi, je dois y aller là, dis-je à la rousse, en sortant de mes pensées.

En quelques pas, je rejoins le milieu de la piste où tout le monde danse complètement transcendé. Le temps est comme ralenti. Je ne saurais même pas dire si ce sont les nombreux verres que je me suis enfilés ou le fait de croiser son regard.

Elle me sourit malicieusement en passant ses bras autour du garçon. Ni une ni deux, j'attrape sa main et la tire des bras de cet inconnu. Je mets ma main sur sa hanche afin de la rapprocher de moi. Je sens son doux parfum, le même que celui qu'elle avait laissé sur mon tee-shirt l'autre jour.

Elle danse pour moi, elle mène parfaitement cette chorégraphie. Nos yeux se croisent encore, mais cette fois, ils ne se lâchent pas. Mon regard est ancré dans le sien, comme hypnotisé. Elle me sourit et mon cœur commence à palpiter. Je me sens toute bizarre, je n'ai jamais ressenti ça. Ce n'est pas bon, il faut que ça s'arrête. Mon corps se stoppe net, je ne bouge plus.

—    Je dois faire un truc, bafouillai-je.

Je pars rapidement de la piste de danse et me dirige tout droit vers la fille de tout à l'heure. Je lui prends la main, la tirant dans un couloir qui mène à de nombreuses portes.

Je choisis la deuxième, l'ouvre et la referme brutalement derrière nous avant de plaquer miss rousse contre celle-ci. Nous nous embrassons fougueusement, retirant nos tee-shirts dans l'action. Je me retourne alors, cherchant le lit du regard.

Surprise ! On a choisi le bureau. Tant pis, ça fera l'affaire. Je pousse toutes les affaires du bureau comme dans les films, et là, c'est le drame. Le pot à crayons en verre s'explose en mille morceaux au sol. Mais qui a un pot à crayons en verre sérieusement ? Personne ! Je pousse les bouts de verre dans un coin avec mon pied et me retourne pour regarder mademoiselle se moquer de moi.

Elle finit par venir vers moi et descend ma braguette, lentement, le regard ancré dans le mien. Je la porte et l'assois sur le bureau. J'embrasse son cou, le haut de sa poitrine. Je vais pour dégrafer son soutien-gorge quand la porte s'ouvre d'un seul coup. Je n'y prête pas attention et continue mon affaire, mais la personne ayant ouvert cette porte n'est pas du même avis.

—    Alex tu n'aurais pas vu Maya ? Ça fait un moment que je ne l'ai pas vue, dis Mathis adossé au pas de la porte.

—    Sérieusement ? Tu vois pas que je suis occupée là ? En plus j'étais avec elle il y a quelques minutes.

—    Allez s'il te plait, aide-moi à la retrouver. Je n'arrive plus à marcher, dit-il en s'écroulant par terre, vomissant tout son estomac.

C'est pas vrai, il faut toujours qu'on vienne couper mes moments intimes. Je regarde la jolie fille d'un air désolé. Je remonte ma braguette, enfile mon tee-shirt et pars aider Mathis à se relever.

—   Moi, c'est Léa, dit-elle joyeusement.

Je lui souris avant de partir avec Mathis à moitié sur moi. Je l'emmène jusqu'à Éva et lui laisse, sans oublier de raconter la scène qui vient de se produire.

Je pourrais retrouver Léa et finir ce qu'on avait commencé, mais je me décide à chercher Maya. Je la laisse à peine quelques minutes et madame décide de disparaître.

Je la cherche d'abord dans la cuisine, puis dans le salon et dans le jardin. Rien, elle a comme disparu. Je crie son nom espérant qu'elle m'entende alors que la musique est à fond. J'ai quand même dû bien picoler pour penser qu'elle m'entendrait. Je finis par retourner dans le couloir, priant pour qu'elle ne soit pas dans l'une de ces pièces. Les toilettes, personne. La chambre avec le plan à 3, pas de Maya. Le bureau de tout à l'heure, rien. J'ouvre la dernière porte, celle du fond.

Elle est là, le garçon de tout à l'heure au-dessus d'elle. Je suis comme paralysée, je regarde la scène sans bouger, comme choquée ou déçue. Je l'ai repoussé, je sais, mais je ne voulais pas qu'elle se console dans les bras de quelqu'un d'autre. Je ne comprends même pas pourquoi ça me dérange de la voir avec quelqu'un. J'aurais mieux fait de rester avec Léa finalement. Je m'apprête à sortir de la pièce, mais un détail m'interpelle. Je me rends alors compte qu'elle se débat, elle essaye de le repousser. Je l'entends alors crier.

—    À l'aide ! S'il vous plait !

Je reprends alors tout de suite mes esprits et fonce sur le bonhomme pour le plaquer au sol. Je ne sais pas d'où me vient tout ce courage, mais j'ai foncé tête baissée.

Je le cogne avec rage, de toutes mes forces, mais en me jetant sur lui, je n'avais pas réalisé que le bonhomme fait une tête de plus que moi et le double de mon poids. Il me pousse en arrière et vient m'infliger des coups tous plus douloureux les uns que les autres.

Je suis clairement en boule au sol, comme une moins que rien subissant les coups, mais ne pouvant y répondre.

Les coups finissent alors par s'arrêter, un tas de personne est autour de moi. Je finis par me relever tant bien que mal et la première chose que je fais, c'est chercher désespérément Maya. Je pousse les gens autour de moi pour essayer de la trouver et je la vois complètement recroquevillée au fond du lit. Ses yeux sont remplis de larmes. Je n'avais jamais vu autant de détresse dans le regard d'une personne.

—    Dégagez, bougez de là ! crié-je à toutes les personnes présentes dans la pièce.

Tous sont sortis sans poser de question, même l'auteur de mes blessures. Il prend tout de même soin de me regarder durement, afin de me faire comprendre que j'ai fait foirer ses plans. Je me précipite alors vers Maya qui recule dès que je m'approche.

—    Eh ça va aller, je suis là, je ne te ferais aucun mal d'accord. Tout est fini, personne ne te fera du mal, dis-je en m'approchant doucement.

Elle finit par s'effondrer dans mes bras. Nous restons comme ça plusieurs minutes, sans bouger. Je commence à avoir mal à l'épaule, mais je n'ose faire quelconque mouvement.

Elle finit par relever la tête. Je vois alors sa petite bouille toute triste. Son maquillage a totalement coulé, et pourtant, je la trouve toujours magnifique. D'un coup, son visage s'illumine et elle finit par rire. J'essaye de comprendre et fais le rapprochement entre son maquillage qui a coulé et mon tee-shirt qui était blanc à la base. Bon bah, je pense que celui-là est foutu.

Lorsqu'elle finit de rire, elle prend conscience que j'ai le visage complètement défoncé. Je saigne du nez et de la lèvre. Elle passe sa main doucement sur ma joue, comme elle l'a fait la dernière fois. Elle me regarde, inquiète, ne sachant pas l'étendue de toutes mes blessures. Mon ventre me fait atrocement souffrir tout comme la main qui a servi à donner des coups. Malheureusement pour moi, ma blessure la plus douloureuse est celle du tibia. Ce couillon n'a pas hésité avant de me donner un gros coup de pied dedans. C'est vraiment l'un des pires endroits sachez-le.

—    On devrait peut-être y aller, dis-je décontenancée.

Elle acquiesce puis nous rejoignons nos amis dans la cuisine. Pas besoin de parler, Éva comprend directement qu'il est temps de s'en aller. En même temps, il n'est pas compliqué de savoir que ça ne va pas vu ma tête en sang et celle de Maya avec son maquillage tout étalé.

Éva est "Sam" ce soir, comme souvent à vrai dire. C'est vrai que nous faisons pas mal de bêtises et que nous ne pensons que très peu à nos actes, mais sur l'alcool au volant, nous sommes parfaitement sages.

Sur la route, Mathis dort la tête contre la vitre sur le siège passager tandis que Maya et moi sommes à l'arrière, avachies l'une sur l'autre. J'ai l'impression que le trajet dure une éternité. J'oscille entre l'envie de vomir et l'envie de dormir. L'avantage de l'alcool, c'est que je suis à des kilomètres de la situation. Mon cerveau est complètement déconnecté et la douleur sur mon visage et mes côtes finissent par passer. C'est lorsque je me sens sombrer que la voiture s'arrête. Je me redresse et remarque que nous sommes arrivés devant chez Mathis.

—    Mathis, c'est toujours ok pour qu'on dorme chez toi ? demande Éva en le secouant pour le réveiller.

—    Ouais ouais, bafouille-t-il.

Il finit par donner les clés à Éva que nous suivons jusqu'à la chambre de Mathis. Honnêtement, si elle n'avait pas été là, je n'aurais jamais réussi à atteindre la destination. Mathis s'empresse de se jeter sur le lit et s'endort instantanément. Maya, elle, n'a pas dit un seul mot depuis que nous sommes partis. Elle se contente de hocher la tête pour dire oui ou non.

Dans la chambre, il y a un canapé que je déplie pour en faire un lit. Éva s'occupe d'enlever les vêtements pleins de vomi de Mathis alors que Maya disparaît, me laissant seule, à moitié consciente sur le clic-clac.

Quelques minutes plus tard, elle réapparaît avec un gant de toilette humide à la main. Elle vient alors nettoyer le sang sur mon visage qui a séché au fil du temps. Lorsque je croise son regard, ses yeux se remplissent à nouveau de larmes. Automatiquement, j'ai envie de la serrer dans mes bras, mais lorsque que m'approche, elle se lève et s'en va. Elle fait comme tout à l'heure, mais cette fois, je ne la rattrape pas. Je la laisse s'échapper, car je n'ai plus aucune force, je lutte pour laisser mes yeux ouverts.

Cette soirée n'était vraiment pas terrible finalement, il est temps de s'endormir pour un nouveau jour.

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