Frontière

HerjaFrol द्वारा

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Il ne me restait qu'une étape pour obtenir mon diplôme de journalisme : le stage obligatoire. Rien ne me semb... अधिक

Chapitre 1 - Partie 1/2
Chapitre 1 - Partie 2/2
Chapitre 2 - Partie 1/2
Chapitre 2 - Partie 2/2
Chapitre 3 - Partie 1/2
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Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Remerciements

Chapitre 19

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HerjaFrol द्वारा

Le silence qui accueille ma dernière réplique est à deux doigts de me faire suffoquer. C'est comme si chaque seconde qui passe restreint l'espace des lieux. Il ne manquait plus que ça, je deviens claustro. Fais chier !

— Une brebis ? répète-t-il d'une voix cassante.

Je me ventile en décollant le tissu de ma peau moite quand je murmure:

— Oui, tu sais bien.

Devant son air interrogateur, j'accentue mes mouvements et laisse s'échapper les mots qui se bousculent dans ma tête. Sans prendre la peine de les analyser ou de les mettre en ordre.

— Le coup de la savonnette sous la douche. Quoi que c'est surement un poil cliché et vu l'ambiance ici, il se pourrait que vous fassiez ça sans vous cacher. Probablement même sous les regards complices des gardiens. Ne te méprends pas, je sais bien que tu n'es pas consentant. Et ça me révolte que tu te fasses violer par d'autres. C'est abject, terrible, que tu sois ou non coupable. Tu veux que...

En captant son regard rieur, je ne parviens pas à terminer ma phrase. Bouche entrouverte, je cherche à comprendre ce qui m'échappe.

— Continue, je t'en prie.

— Quoi?

— Ton monologue est très instructif.

— Tu te payes encore ma tête ?

D'un geste plein de rage, je frotte mon visage.

— Et qu'est-ce qui te fait dire ça, exactement ? s'amuse-t-il.

Je me redresse et crache entre mes dents en désignant son colocataire.

— Il parle ma langue ?

— Non.

— Parfait, tu es d'humeur bavarde aujourd'hui alors profitons-en. Pourquoi es-tu rentré chez ceux dont on ne doit pas prononcer le nom, le jour du meutre ?

Devant son absence de réaction, j'enchaîne.

— Tu as attendu que ses parents partent à l'église pour pénétrer dans la maison. Tu voulais te retrouver seul avec lui. Pourquoi ? Qu'est-ce que vous vous êtes dit ? L'un de vous deux a-t-il déconnecté les caméras de surveillance ?

— L'interrogatoire est terminé ?

— Comment pourrais-je t'aider si tu refuses de répondre à mes questions ? Merde !

— A quel moment, je t'ai laissé penser que j'avais besoin de toi ?

— Tu prétends ne pas avoir peur alors qu'est-ce qui t'empêche de parler ?

Les mâchoires serrées, il ferme un instant ses paupières.

— Ezequiel !

J'ai à peine haussé le ton de ma voix pourtant il tressaute.

— Je suis désolée, je ne voulais pas...

— C'est juste que je ne suis plus habitué à ce que l'on prononce mon prénom.

J'ignore pourquoi un tel aveu m'enserre la poitrine. Nos regards se verrouillent tandis que je chuchote:

— Donne-moi quelque chose, n'importe quoi qui pourra me mettre sur une piste.

Pendant un court moment, je pense qu'il est sûr le point de céder. Jusqu'à ce qu'il remue doucement la tête en signe de négation.

— Rentre chez toi et oublie toute cette histoire, c'est le mieux que tu puisses faire.

Et pour la première fois, je me dis qu'il a peut-être raison. Je fais un pas en direction du couloir lorsqu'une image s'impose à moi. La crainte que j'ai perçu sur le visage parfaitement maquillé de madame Rios.

— Comment s'appelle-t-elle ?

Fidèle à lui-même, il me toise, sans rien laisser paraître.

— La femme à l'origine de tout ça. Celle qui s'est retrouvée entre Luis et toi. Quel est son nom ?

Ses pupilles se noircissent à mesure que je prononce ces mots.

— Tu ne sais pas de quoi tu parles, crache-t-il.

— Je crois que j'en ai une petite idée, laisse-moi deviner. Vous étiez tous les deux amoureux d'elle mais elle ne parvenait pas à choisir ? A moins que... ce soit sa décision le problème.

En apparence, il reste stoïque mais c'était sans compter sur les soubresauts de sa joue.

— Elle l'a préférée à toi et tu ne l'as pas accepté, le coup classique. Tu vas chez lui, pour avoir une discussion et les choses dégénèrent. Et dans ce cas, tu es coupable.

Je l'examine pour découvrir à quel point je m'approche de la vérité mais il faut dire qu'il ne me facilite pas les choses. Notre discussion, pour le moins animée, attire l'attention du vieil homme qui se redresse sur les coudes. Une pseudo gardienne entre de nuit dans sa cellule pour mettre en rogne son colocataire et le tout dans une langue étrangère. Si j'étais à sa place, moi aussi je serais intriguée.

— Ou alors, je continue sur ma lancée, elle le rejette pour toi seulement il ne l'entend pas de cette oreille. Il insiste, encore et encore, si bien qu'à un moment, tu vas le trouver pour lui interdire de s'approcher d'elle. Et de nouveau, la situation dérape.

— Dans tous les cas, je suis un meurtrier, non ? Alors pourquoi est-ce que tu perds ton temps, avec moi ?

— C'est une excellente question. Comme quoi, tout arrive.

Concentrés l'un sur l'autre, il me faut un moment pour me rendre compte que l'homme âgé s'est levé.

— Retourne aux Etats-Unis.

— Je ne peux pas. On m'a volé mon passeport.

Les poings serrés et les narines dilatées, il prend quelques secondes pour se calmer.

— Quand ? Comment ?

— Quelqu'un est entré dans ma chambre et l'a pris.

— Putain ! crache-t-il. Ce n'est pas une coïncidence !

— Je sais ! C'est pour cela que tu dois me parler. Si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour moi. Dès le premier jour, au moment même où j'ai mis les pieds dans cette prison, j'ai été embarquée malgré moi dans cette affaire. Et je ne peux plus faire marche arrière, même si je le voulais.

Je m'approche de lui pour ajouter d'un ton bas :

— Je t'en prie, Ezequiel, tends-moi la main.

Son hésitation est palpable, cependant le temps ne joue pas en ma faveur. Le même gardien que toute à l'heure réapparaît de l'autre côté de la grille. Dans un soupir, il la pousse puis dit avec monotonie :

— No más jugar con ella. Ella necesita ponerse a trabajar. *

— Dos minutos. Por favor.*

Dans un mouvement rapide, Ezequil fait un pas vers moi.

— Tu dois trouver le moyen de sortir d'ici sans te faire remarquer.

— D'accord.

— Je suis sérieux, c'est important.

— J'ai compris.

— S'ils savent que tu es venue, que tu m'as parlé en l'absence de caméras, ils n'hésiteront pas une seule seconde.

— Qui sont-ils ?

Pour toute réponse, il prend une profonde inspiration et je ne peux pas m'empêcher de reprendre la parole.

— Tu détiens une information qu'ils sont prêts à protéger par tous les moyens. Même si cela inclus de me tuer, pas vrai ?

— Il faut croire que tu piges vite, finalement.

La peur s'insinue en moi et même si je tente de ne rien laisser paraître, Ezequiel n'est pas dupe.

— Ça va aller, me souffle-t-il d'une voix étonnamment douce.

— C'est faux.

— Pour toi, en tout cas, tout va bien se passer.

— Je te sortirai de là.

Son rictus triste me fait sourciller.

— Tu n'as toujours pas compris, Joy ? Il n'y a qu'une façon de partir pour moi.

— Qu'est-ce que tu racontes ?

— Ils ne prendront jamais de risque.

Mon souffle se coupe quand les mots qu'ils prononcent s'immiscent en moi. Il est condamné, peu importe qu'il soit ou non coupable. Ce qu'il sait est une menace pour je ne sais qui et s'il fait des vagues, ils viendront le tuer, ici même. Après tout, déguiser un meutre en accident, au sein d'une prison, ne doit pas être très compliqué.

— Je...

Incapable de terminer ma phrase, je me perds dans son regard sombre. Lorsque le maton approche, je ne réagis pas. Pas plus que lorsqu'il gronde un ordre en espagnol, probablement pour exiger que je me mette au travail. J'ai envie de crier que j'en ai rien à carrer de ses injonctions. Dans ma tête, comme entre ces murs, rien ne va. Mes principes s'effondrent tels des dominos, les uns après les autres. J'aimerais hurler contre Ezequiel et sa résilience, contre ce système judiciaire corrompu jusqu'à la moëlle, contre les Rios et leur argent, mais par-dessus tout, contre moi-même. Parce que ma décision est prise et qu'elle est totalement irrationnelle.

Je fais un pas vers l'homme en uniforme qui commence à s'impatienter avant de me stopper net en frôlant l'épaule d'Ezequiel.

— Que tu le veuilles ou non, toi et moi, on est dans le même pétrin. Et je ne t'abandonnerai pas.

Ses doigts s'approchent brusquement de mon bras comme pour me retenir mais au dernier moment il s'arrête. J'esquisse un sourire quand je réalise que s'il ne me touche pas c'est parce que je lui ai fait remarquer, lors de notre précédente rencontre, que cela m'agaçait.

— Si les choses se compliquent, me murmure-t-il, l'orphelinat de Saint Joseph est un bon point de départ.

Perdue, je l'observe jusqu'à ce qu'il recule et fasse un signe de tête vers la sortie.

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Traduction :

No más jugar con ella. Ella necesita ponerse a trabajar : C'est fini de jouer avec elle. Il faut qu'elle se mette au travail.

Dos minutos : Deux minutes. S'il te plaît.

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