Chapitre 21: Samuel

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Dimanche 1er Septembre 2019:

Samuel:

- Je m'inquiète pour Camille, je finis par lâcher alors que nous mangeons.

Adriel relève la tête et fronce les sourcils d'incompréhension. Nous sommes que tous les deux à midi. Noé et Cam doivent venir mais plus tard. C'est pour cela que nous dégustons une salade de tomates en tête-à-tête. Malgré que j'aime le fait d'être seul avec Adriel, mon inquiétude m'empêche de profiter du moment.

- Pourquoi ?, m'interroge l'anglais en reposant sa fourchette.

- Parce qu'il a de nouveau des baisses de tension, qu'hier ma grand-mère m'a confirmé qu'il n'avait pratiquement rien mangé avant le service. Sans parler de nos petits-déjeuner où il n'avale que le strict minimum.

Mon meilleur ami soupire, avant de frotter son visage. Il marmonne un « j'avais remarqué », les dents serrées. D'un regard nous nous comprenons. Je me décompose littéralement car nous pensons à la même chose. Adriel attrape ma main gauche et caresse mes doigts.

- On n'est pas sûr que ce soit ça, tente-t-il de me rassurer.

- Mais si ça l'est, qu'est-ce qu'on va faire ?

- Pour commencer, on va en parler avec lui tout à l'heure, ensuite on avisera.

J'espère de tout mon coeur que nous nous trompons, cependant j'ai peu d'espoir. Tous les signes sont là, ceux que ses parents nous ont demandé de surveiller. Adriel a raison, je dois parler de mes inquiétudes au concerné. Déjà parce que je n'aime pas parler dans le dos de mes amis, et parce qu'au moins, nous serons fixés.

Nous sommes rentrés depuis dix-sept jours mais j'ai pourtant l'impression que ça fait des semaines. Trop de choses se sont passées, qui me donnent un mal de tête constant. Est-ce qu'avec la reprise des cours tout va se calmer ? J'aimerais y croire. Je suis épuisé par tous ces évènements et encore, le pire n'est pas encore arrivé.

- J'ai renvoyé une lettre à ma grand-mère pour lui demander pourquoi elle m'a fait parvenir ses photos, m'apprend-t-il en retirant sa main.

La honte me submerge quand je réalise que nous n'avons pas reparlé de la fameuse enveloppe qu'il a reçu. En une semaine, nous n'avons pas eu le temps. J'ai négligé Adriel. Pourtant le jour où il m'a montré les photos, il était blessé et a ruminé. La preuve, le lendemain il est allé se bourrer la gueule dans un bar.

- Tu l'as envoyé quand ?, je le questionne d'une petite voix embarrassée.

- Hier matin. J'ai préféré faire le point avant de l'incendier par écrit et je ne voulais pas lui téléphoner. Et puis y'a plein d'autres trucs que je dois voir avec elle. Mon enfance reste trop floue et j'ai vingt-ans, il est temps que je sache pourquoi nous avons fui l'Angleterre.

Cette fois, c'est moi qui récupère ses doigts entre les miens, en lui certifiant que je serai présent. Le coin de ses lèvres se retrousse, avant de les utiliser pour embrasser le dessus de ma main. Il n'y que lorsque nous sommes tous les deux, qu'il se permet ce genre de geste aussi intime. À chaque fois, ils font fondre mon coeur. Ce que j'aimerais combler la distance qui nous sépare et me loger dans ses bras.

À mes yeux, Adriel à toujours eu ce côté rassurant, protecteur. Avec lui, je sais que rien ne peut m'arriver. Il est le roc dont j'ai besoin, l'homme qu'il me faut.

- À ce propos j'aimerais te demander..., commence-t-il presque timidement, ce qui n'est pas dans ses habitudes.

- Oui ?

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