Pour notre Avenir

Chapitre 16: Noé

Jeudi 29 Août 2019:

Noé:

L'expression éblouissante de Cam lorsque je le rejoins devant la librairie, me conforte d'avoir accepté cette sortie. Est-ce que je pouvais vraiment refuser alors qu'il me regardait avec ses yeux de biches, pleins d'espoir et d'affection ? Définitivement non, cela aurait été cruel pour lui. Je n'avais aucune excuse pour décliner, car j'ai approuvé Nolhan. En plus, mon traite de meilleur ami, en a parlé devant Sam et Adriel hier, qui se sont tous les deux exclamés d'un joli « mais c'est super ça ! ».

Il me donne une rapide accolade, lorsque j'arrive devant lui. Même si la librairie se trouve dans une petite rue adjacente à celle principale, nous ne savons jamais sur qui nous pouvons tomber. Nous décidons d'attendre Nolhan et Malo à l'intérieur de l'établissement. Quand Camille a prévenu son futur petit-ami de ma présence aujourd'hui, il a proposé au cuisinier de se joindre à nous. Pour que je ne me sente pas à l'écart. Mon meilleur ami ne pouvait le lui refuser.

- Je suis content que tu sois venu, me dit-il avec un sourire.

- Ça me fait plaisir, je lui réponds sincèrement.

C'est le cas, j'aime passer du temps avec mon meilleur ami. Le voir heureux grâce à ma présence, me comble de joie. Même si dans l'idéal, j'aurais préféré n'être qu'avec Camille. Je ne veux pas le décevoir en lui avouant. Jamais, il a été aussi joyeux. Le fait que nous nous investissons dans sa relation avec Nolhan, le rend euphorique. Et comme Camille mérite tout le bonheur, je suis d'autant plus ravis de le lui apporter. Lui rendre un peu, du bien-être qu'il me procure. Son sourire n'a pas de prix.

- Tu crois que je plais à Nolhan ?, me demande Camille d'une petite voix.

Je range le livre que j'ai sorti de l'étagère. Mon ami triture ses doigts, la tête baissée. À sa phrase, j'ai une première réplique sur le bout de la langue mais les mots de Sam me revienne en mémoire, et la retiens. Ce que je pense est important pour eux. Ça me touche que Camille ose aborder ce sujet-là avec moi. Encore une preuve que nous avons évolué, passé un cap.

- Est-ce qu'il t'a fait sentir le contraire ?, je le questionne à mon tour.

- Non mais...je... enfin il...

- Camille, je murmure en prenant l'une de ses mains.

Lorsqu'il relève ses yeux dans les miens, j'y vois tous ses doutes. Malgré nos histoires différentes, nous avons en revanche la même aversion pour nos corps. C'est pour cela que je ne lui dis pas qu'il est beau, parce que je sais pertinemment que ça ne servirait à rien. Il ne me croira pas. Bien sûr que Camille est beau et ce n'est pas quelques kilos en trop - d'après lui - qui vont l'enlaidir. Je le trouve parfait, cela dit, il affirmerait la même chose pour moi.

- Il pourrait trouver bien mieux que moi, souffle-t-il.

- Non, je le contre fermement. Il n'y a pas mieux que toi Cam.

Il esquisse un faible sourire. Je ne lui déclare pas pour être gentil ou autre mais parce que c'est la vérité. Mon meilleur ami est fantastique. Je ne peux pas vraiment lui reprocher de ne pas l'intégrer. Pour cela nous sommes identiques. Il y a une question que j'aimerais poser à Camille mais ce n'est pas le moment de détourner la conversation sur moi. Je la garde de côté, pour plus tard.

Camille s'avance et je devine dans ses yeux qu'il veut me prendre dans ses bras. J'accepte volontiers. Seulement lorsque je m'avance, pour le rejoindre, nous entendons la cloche de la porte du magasin sonner. Je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir qui vient de rentrer. Le sourire de mon ami est assez évocateur. Il me regarde, hésitant quant à ce qu'il devrait faire.