L'héritière de l'Ered Luin - LegolasXOc (corrigée)

Arrivée à Eryn Lasgalen

La délégation d'Eryn Lasgalen se remit en route aux aurores. Longeant les montagnes de Brume, ils avancèrent rapidement, si bien que les marais des Flambes étaient déjà derrière eux alors que le soleil n'avait pas encore atteint son zénith. À nouveau, les troupes elfiques avaient pressé l'allure. Sans doute étaient-ils pressés de regagner leur royaume.
Le Vieux Gué leur permit de traverser l'Anduin en fin de journée et ils passèrent la nuit à la lisière de la forêt millénaire.
Le lendemain, et le dernier jour qui composait la longue marche qu'ils avaient entrepris depuis le Gondor, ils reprirent la route, s'aventurant sur la vieille route de la forêt. Une nouvelle fois Legolas fut tenu de diriger les troupes d'Eryn Lasgalen mais, contrairement aux jours précédents, Gimli chevaucha avec lui. Othar s'était révélé particulièrement compliqué à maintenir dans le calme depuis que Gimli été monté sur son dos, piaffant d'exaspération. Les chevaux des elfes, au même titre que nombre de leurs maîtres, ne semblaient pas apprécier le peuple de Durin. Legolas avait donc décidé de reprendre Gimli avec lui malgré le mécontentement de Thranduil.

Les souverain sindar avançaient derrière une première ligne de cavaliers menée par son fils. Trois rangs se tenaient entre Elenna et le couple royal. Derrière elle, trois autres lignes fermaient la marche, parmi lesquelles se trouvaient Haldir et ses frères. C'est donc seule et entourée des soldats sylvains qu'Elenna se retrouva.
Rapidement, ils passèrent sous la couverture des arbres. Contrairement à la Lorien, la forêt d'Eryn Lasgalen était beaucoup plus dense. Les troncs des arbres étaient recouverts de mousse et de liquen et leurs branches laissaient tomber de grandes lianes jusqu'au sol.
Leur feuillage était épais et bas, si opaque que seuls quelques rayons de soleil parvenaient à percer la cime des arbres. Une étrange ambiance y régnait. L'air était lourd mais Elenna ne ressentait aucune oppression, seulement le mal-être de la végétation.
Cette forêt était malade. Ses arbres avaient vécu des siècles de souffrance et, à présent qu'ils pouvaient se défaire de leur fardeau, ils semblaient avoir du mal à accepter, à réaliser que le danger qui avait longtemps pesé sur Grand'Peur n'était plus.
Perdue dans ses pensées, la reine de l'Ered Luin ne remarqua pas que la souveraine d'Eryn Lasgalen s'était approchée d'elle. C'est uniquement lorsque cette dernière se signifia qu'elle retrouva ses esprits.

- Je serais curieuse de connaître l'origine des maux qui semblent peser sur votre cœur, rin Elenna, commença l'elfe aux cheveux de feu.
- Veuillez m'excuser, souffla la fille d'Enetari. Je crains d'être trop dissipée aujourd'hui, j'étais perdue dans mes pensées.

L'épouse de Thranduil lui adressa un sourire bienveillant avant de positionner sa monture au botte à botte avec celle de l'elleth.

- Ne vous inquiétez pas, la rassura-t-elle. Le malaise que vous ressentait est chose commune, Grand'Peur fait toujours cet effet.
- Je ne me sens pas mal à l'aise, avoua la brune. Ce qui étreint mon cœur est différent... C'est étrange... J'ai l'impression de ressentir toute la souffrance engrangée par ses arbres.

Surprise, Aerin garda le silence un 8nstant, réfléchissant. Peu de personne avaient la capacité de ressentir autre chose qu'une profonde oppression en pénétrant sous la cime des arbres d'Eryn Lasgalen. Dès qu'ils avaient foulé Arda, les elfes avaient su lier un lien puissant et magique avec la végétation et plus particulièrement avec les arbres qu'ils avaient éveillé. Mais ce don s'était perdu au fils des millénaires, si bien qu'à la veille du quatrième âge, peu d'eldar étaient encore capables de ressentir cette connexion puissante, tout au plus entendaient-ils le murmures plaintifs des arbres. Cependant Elenna semblait comprendre et subir les émotions de la forêt millénaire.

- Il est rare que les elfes arrivent encore à ressentir les émotions des arbres, qu'ils soient négatifs ou positifs, ajouta Aerin. Moi-même j'en suis incapable. Mais il semblerait que les valar vous aient gracié de ce don.