L'héritière de l'Ered Luin - LegolasXOc (corrigée)

La chûte de Sauron

La matinée était bien avancée lorsque la descendante d'Isildur se réveilla. Elle sortit de la chaleur de la couverture et observa la chambre cherchant la présence du prince de Vertbois-Le-Grand. Mais il ne se trouvait pas dans la pièce. Sans doute avait-il rejoint ses compagnons pour discuter de la mise en place du plan d'Aragorn.
Elle se dirigea vers la salle d'eau pour y faire un brin de toilette puis revêtit une robe. Elle se rendit ensuite sur le balcon et observa la cité de ses ancêtres. Contrairement à la veille, les rues de celle-ci étaient beaucoup plus calmes, seules quelques femmes s'attelaient à nettoyer les ruines restantes.
Ses sens se mirent alors étrangement en alerte. Quelque chose n'allait pas, tout était bien trop calme. Pourquoi la plupart des soldats avaient disparu ? Elle se redressa et, guidée par un mauvais pressentiment, décida de partir à la recherche de son frère et de Legolas. Mais lorsqu'elle actionna la poignée de la porte de sa chambre, celle-ci resta close. La serrure était vide, et Elenna ne vit aucune clé, sur aucun meuble. Elle essaya à nouveau d'ouvrir la porte, en vain.
Alors elle comprit: l'absence de Legolas à son réveil, le calme régnant dans Minas Tirith, le peu de soldats dans les rues de la cité... Ils étaient partis ! Ils étaient partis affronter les troupes de Sauron aux pieds des Montagnes Sombres et ils l'avaient laissé derrière. Une sourde colère s'insinua doucement en elle. Elle tenta une nouvelle fois d'ouvrir la porte et, voyant que celle-ci était parfaitement close, elle commença à frapper contre le bois et à appeler pour qui voulait bien l'entendre.

- Ouvrez-moi, cria-t-elle à travers la porte.

Elenna continua durant de nombreuses minutes avant que le cliquetis significatif d'une clé raisonne. Elle lâcha la poignée et marqua un pas en arrière alors que la porte s'ouvrait sur un homme de grande taille, aux cheveux châtains clairs et mi-longs. Ses yeux gris lui étaient étrangement familier.

- Ils sont partis depuis longtemps, souffla la brune.
- Vous ne pourrez les rattraper, j'en ai crainte, répondit l'homme.

L'homme l'observa durant de longues secondes et Elenna soupira, la colère laissant peu à peu place au dépit. Elle ne pourrait jamais les rattraper et intérieurement elle se demanda si ses compagnons n'avaient pas pris cette décision sur le coup de l'impulsivité : rester à l'arrière ne la sauverait pas si Aragorn tombait au front.

- Permettez-moi de me présenter, dame Elenna : je me nomme Faramir, pour vous servir, s'inclina-t-il.

L'elleth posa à nouveau ses yeux azurs sur le gondorien et l'observa plus en détails alors que celui-ci s'inclinait devant elle avec respect.

- Vous êtes le frère de Boromir, demanda l'héritière du trône de l'Ered Luin.
- C'est exact, acquiesça Faramir.

Un éclair de tristesse traversa les pupilles orageuses de l'homme et la mort de son compagnon se rappela douloureusement à elle. Elle ne l'avait côtoyé que quelques semaines et, au premier abord, elle l'avait trouvé macho et sexiste.
Mais, au cours de leur périple, elle avait appris à le connaître et à l'apprécier. Le gondorien était un homme d'honneur qui été bien plus ouvert d'esprit qu'il ne le laissait paraître. Un homme qui aimait sa patrie au point de se sacrifier pour elle.
Bien qu'il soit plus jeune et plus fin de visage, Faramir ressemblait beaucoup à son aîné. Elenna ne put retenir un sourire triste.

- Je suis désolée pour votre frère..., ajouta la brune.
- Ne vous excusez pas, dame Elenna, répondit le gondorien. Il ne souhaiterait pas que nous soyons triste.

Elle lui adressa un léger sourire avant de se renfrogner lorsqu'elle remarqua la façon dont il l'avait appelé. Elle supportait que Legolas et Haldir l'appellent par son titre, mais il était hors de question qu'ils s'y mettent tous !

- Je vous en prie Faramir, appelez-moi simplement Elenna, lui demanda-t-elle.
- Non , objecta ce dernier. Vous êtes princesse du Gondor, héritière de l'Ered Luin ! Je ne peux faire preuve de tant de familiarité !
- Alors prenez ça comme un ordre, lui sourit l'elfe.
- Mais..., voulu répondre l'homme.
- Vous n'aurez pas le dernier mot avec elle seigneur Faramir, les interrompit une voix féminine.