L'héritière de l'Ered Luin - LegolasXOc (corrigée)

Un retour inattendu

Des pas précipités se firent entendre dans la cour de la citadelle.
Faramir ne fut pas surpris lorsqu'Eowyn se glissa à ses côtés, observant le lointain horizon avec stupéfaction.

- C'est fini..., souffla la princesse rohirrim.

Les yeux gris du gondorien plongèrent dans les pupilles saphirs de la nièce de Theoden et il acquiesça en silence. Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme puis de fines perles salées commencèrent à glisser le long de ses joues. Eowyn se blottit contre le torse de l'homme qui déposa un tendre léger baiser dans sa chevelure blonde.
Un étrange silence s'installa alors dans toute la cité. Elenna qui se tenait toujours au sol, écrasée par le chagrin, se releva au bout de quelques minutes. Sans un mot, elle quitta le jardin avant de descendre au niveau inférieur pour rejoindre l'écurie. Elle se laissa alors glisser contre la paroie du box d'Othar et elle laissa échapper des larmes de tristesse, de frustration et de soulagement.
Deux heures plus tard, elle entendit Eowyn l'appeler. Elle ne voulut pas la rejoindre, ni lui répondre dans un premier temps car elle souhaitait rester seule pour faire son deuil. Cependant, face à sa persistence et à l'urgence qui transparaissaient dans la voix de la princesse rohirrim, la fille d'Enetari se releva et la rejoignit alors qu'Eowyn remontait la rue menant à la citadelle. Lorsque la blonde la remarqua, elle se précipita vers elle.

- Eowyn, l'appela la brun. Que se passe-t-il ?
- Nous avons besoin de votre aide, répondit-elle avec empressement. Venez !

La sœur d'Eomer ne la laissa pas réagir et attrapa son poignet avant de la tirer avec force. Elles remontèrent jusque dans la citadelle et se glissèrent dans les couloirs jusqu'à atteindre une chambre.

- Eowyn allez-vous m'expliquer ce qu'il se passe, protesta la sinda.

Mais alors qu'elles entraient dans la pièce, la brune s'arrêta net, abasourdie par la scène qui se déroulait devant elle. C'était impossible !
Elenna n'en croyait pas ses yeux : Gandalf se tenait face à elle et, dans deux lits jumeaux, Frodon et Sam étaient allongés et inconscients. Leurs visages étaient rougis par la chaleur et leur corps marqués de diverses blessures plus ou moins récentes, témointes de la dureté et de l'horreur des épreuves que les semi-hommes avaient subi pour mener à bien leur quête.
La descendante d'Isildur ne posa pas de questions et ne chercha pas à savoir par quel miracle ils avaient survécu, ni par quel moyen ils avaient pu rejoindre Minas Tirith aussi rapidement. Le temps des questions viendrait plus tard car, pour l'heure, elle devait aider le magicien blanc. Elle se précipita donc au chevet des deux hobbits et s'attella à seconder le mage dans les soins qu'ils devaient leur apporter en urgence.
Lorsque l'état de santé des deux semi-hommes fut stabilisé, Gandalf poussa un long soupire de soulagement mais également de fatigue. L'héritière du trône de l'Ered Luin l'observa en silence durant de longues minutes.
Elle ne comprenait pas : comment Gandalf était arrivé si rapidement à Minas Tirith ? Comment Frodo et Sam avaient pu survivre à l'éruption de la Montagne du Destin ? Elle pensait que le mage avait accompagné leurs compagnons jusqu'aux portes du Mordor mais il se tenait bien devant elle. Où étaient les autres ? Allaient-ils bien ?

- Je ressens votre trouble Elenna, commença l'Istari. Je suppose que vous avez nombre de questions à me poser !
- C'est peu de le dire, répondit la fille d'Enetari.

Le magicien se releva de sa chaise sous le regard perçant de la brune. Bien qu'épuisé, il lui adressa un sourire bienveillant avant d'attraper son bâton.

- Je répondrais à chacune de vos interrogations autour d'un bon repas chaud, ajouta le magicien.

Elenna acquiesça et ils quittèrent la chambre. Gandalf demanda à ce que les semi-hommes soient surveillés attentivement pendant leur absence et qu'il soit appelé si nécessaire. Ils regagnèrent la salle de réception et s'installèrent à table où un potage chaud leur fut servi.
L'istari répondit à chacune des questions de la future reine de l'Ered Luin, lui expliquant sur les raisons de sa présence ici, la rassurant au sujet de leurs compagnons. Lorsqu'il les avait quitté devant les portes du Mordor, tous allaient bien, nul doute qu'ils franchiraient les portes de la cité dans les prochains jours.

- Puis-je savoir qui a eu la brillante idée de me laisser ici, demanda-t-elle alors.

Gandalf ne put retenir un sourire amusé. L'elleth avait un caractère bien affirmé et, en cela, elle ressemblait à son père Arathorn. Un caractère digne d'une souveraine. Il était sûr qu'elle ne se laisserait pas marcher sur les pieds et qu'elle réussirait à rallier les peuples libres et à ramener la paix en Arda.

- Ne comptez pas sur moi pour dénoncer qui que ce soit, répondit le mage.

Elle haussa un sourcil avant de soupirer, exaspérée.

- Je ne suis pas née de la dernière pluie Gandalf et je mettrais ma main à couper qu'Aragorn et Legolas ont comploté dans mon dos pour trouver le moyen de m'évincer, ajouta la sinda. L'idée du siècle !
- Elenna, ils ont fait cela pour vous protéger, lui fit-il remarquer. Vous n'étiez pas en état de vous battre !

Elenna leva les yeux au ciel. C'était une idée stupide, qui plus est, ça n'avait aucun sens !

- Merry l'était-il plus que moi, objecta l'elfe. Sincèrement, Gandalf, me tenir ainsi à l'écart n'avait aucune utilité. S'il était arrivé quoique ce soit à Aragorn, je ne serais plus de ce monde non plus. C'était complètement stupide !

Le rire du mage fut la seule réponse qu'il lui apporta. La colère de la brune se dissipa alors et elle ne put retenir un sourire amusé avant de rejoindre son ami en un rire sincère.
Sa colère n'avait pas lieu d'être, elle le savait depuis que Faramir était venu la libérer de sa chambre. Mais elle ne se gênerait pas pour faire comprendre à Legolas et à son frère qu'elle n'était pas de celles qu'ils pouvaient mettre de côté si facilement. Ils passeraient un sal quart d'heure à leur retour.
Ils reprirent peu à peu leur sérieux et l'istari jeta sur l'elfe un regard sérieux.

- Les choses vont à présent se précipiter Elenna, en êtes-vous consciente, lui rappela soudain le magicien.

En vérité, l'héritière de l'Ered Luin ne s'était pas réellement interrogée sur ce qui allait se produire dans les prochains jours, dans les prochaines semaines. Elle se doutait cependant qu'elle devrait, un jour ou l'autre, reprendre le trône et la mission de sa mère, reconquérir les terres de son peuple.

- Je le suis en partie, bien que je ne sage réellement ce que je dois faire, avoua l'héritière de l'Ered Luin. Que dois-je faire à présent ?
- Et bien, lorsque tous seront de retour et que la cité blanche et ses habitants seront remis sur pieds, il nous faudra préparer le couronnement du roi du Gondor, répondit Gandalf. Lors d'un événement d'une telle envergure, il est de coutume que chaque peuple soit représenté, par leur souverain la plus part du temps. Je serais donc d'avis que votre couronnement ait lieu en même temps pour qu'ensuite soit organisé un conseil de paix ici, à Minas Tirith.
- Je ne sais pas si je serais déjà capable de présider un évènement si important d'ici quelques semaines Gandalf..., souffla la sinda. Mes connaissances sont encore si infimes... je n'ai aucune légitimité. Que vont penser ces souverains lorsqu'ils s'appercevront que je ne connais presque rien de leurs peuples ?
- Nous avons encore le temps Elenna, la rassura le mage. Vous n'avez pas à vous en faire : je serai là pour vous aider et vous apporter les connaissances que vous ignorez encore et qui vous seront nécessaire. Je n'ai aucun doute et vous accorde toute ma confiance: vous parviendrez à présider ce conseil !
- En êtes-vous certain, s'inquiéta la brune.

Gandalf lui adressa un clin d'œil avant de se lever. Il indiqua alors vouloir se reposer à l'elfe de l'Ered Luin puis quitta la salle, laissant Elenna seule avec ses pensées.

Les jours se succédèrent alors. Tous se relayaient au chevet des semi-hommes dont l'état de santé était stable, bien que Sam semblait se remettre plus rapidement que le neveu de Bilbon.
Lorsqu'elle ne surveillait pas ses deux compagnons, Elenna apportait son aide dans la cité.
La nuit, elle continuait à se glisser dans l'immense bibliothèque de la citadelle et à en parcourir les allées, en quête de connaissances. Cela lui permettait de faire abstraction de son impatience et de la pression qui lui tenaillaient les entrailles.