L'héritière de l'Ered Luin - LegolasXOc (corrigée)

La danse des corps

Legolas avait cherché l'elleth dans les recoins les plus improbables de la citadelle. Maison des guérisons, chambre personnelle, salle du trône, cuisines... mais aucune trace de la reine de l'Ered Luin.
Par les valar, où pouvait-elle être ? Il descendit aux écuries, pensant qu'elle s'était peut-être réfugiée auprès d'Othar. L'étalon ébène était bien dans son box, mangeant son foin, mais il ne vit aucune trace d'Elenna.
Le prince soupira avant de rebrousser chemin puis il descendit au terrain d'entraînement, observant les petits groupes de soldats pratiquant divers exercices sur la première partie de l'espace. Il porta ensuite son attention sur la seconde partie qui constituait l'air de tir à l'arc. Alors il la vit. Elle se tenait face à sa cible, flèche en position sur la corde tendue de son arc.
Le sinda approcha doucement, observant l'attitude de l'elleth. Ses gestes étaient rapides et secs et témoignaient d'un agacement certain.
Les tirs se succédaient et chacune de ses flèches atteignait avec succès le centre de la cible. Elle était presque aussi bonne archère que lui. Il s'arrêta à quelques pas, attendant qu'elle termine d'user la totalité de ses flèches. Ceci fait, Elenna glissa son arc sur son épaule avant de s'avancer vers les cibles pour en détacher l'ensemble des flèches.
Elle ne remarqua sa présence que lorsqu'elle se retourna pour reprendre sa position. La fille d'Enetari s'arrêta alors et observa l'elfe qui lui faisait face avant de baisser les yeux, sa main se resserrant sur la anse de son carcan.
Legolas approcha alors, s'arrêtant à seulement quelques centimètres de l'elleth brune. Il releva doucement son menton et l'observa durant de longues secondes avant de poser tendrement son front contre le sien.

- Vous avez été difficile à trouver, meleth nin (mon amour), souffla le sinda avec douceur.
- Je ne souhaitais pas être dérangée..., repondit la reine en un faible murmure.

Le prince de Vertbois-Le-Grand haussa un sourcil avant d'esquisser une moue faussement attristée. Elenna soupira avant d'attraper la main de l'elfe sinda, entrelaçant leurs doigts.

- Goheno nin (excusez moi), Legolas..., s'empressa-t-elle de s'excuser. Vous savez que je ne parle pas de vous. À l'heure actuelle, vous êtes bien le seul capable d'apaiser mes tourments.
- Et je ne regretterais jamais d'avoir tel pouvoir sur vous, meleth (amour), répondit le fils de Thranduil.

Il glissa alors les doigts de sa main libre contre la joue de la nouvelle reine.

- J'ignore ce que mon père vous a dit mais vous ne devez pas tenir compte de ses paroles, ajouta-t-il.
- Ce n'est pas si simple, murmura l'elfe brune. Je ne parviens pas à contrôler ma colère et j'ai grandement besoin de l'extérioriser !

Elenna se détacha de leur étreinte avant de reprendre sa position initiale, face à la dizaine de cibles. Elle souffla avant d'attraper son arc, puis se mit en position, glissant une flèche contre la corde.
Une expression concentrée et déterminée prit place sur son visage habituellement souriant et détendu. Legolas avait rarement l'occasion de la voir si sérieuse. Mais c'était loin de lui déplaire, bien au contraire. La tension qui s'était emparée de chacun de ses muscles la rendait bien plus impérieuse qu'à l'accoutumée.

- J'ai une méthode plus efficace pour vous défouler, l'interrompit l'archer.

L'elleth baissa un instant son arc, attendant la proposition du fils de Thranduil.

- Vous me devez un combat, ajouta-t-il.

Elenna se souvint alors de leur discussion au coin du feu alors qu'ils se rendaient à Edoras, marquant une pause pour la nuit au cœur des plaines rohirrimes. Elle avait accepté le défis du prince mais elle n'avait, depuis, pas eu l'occasion de se mesurer à lui.
Elle réfléchit un instant, pesant le pour et le contre. Legolas était bien meilleur guerrier qu'elle et il y avait de grandes chances pour qu'elle perde à plat de couture. D'un autre côté, elle avait besoin d'extérioriser toute cette tension et tirer sur ces cibles n'était pas d'une grande efficacité, elle devait bien se l'avouer.