L'héritière de l'Ered Luin - LegolasXOc (corrigée)

Les portes de la Moria

La communauté leva rapidement le camp avant de prendre la direction du col. Il leur fallut trois jours pour atteindre les flancs de la montagne. Une tempête de neige commença à sévir alors qu'ils tentaient de suivre le fin sentier qui serpentait le long de la paroi rocheuse, Legolas en tête, survolant d'un pas léger les centimètres de neige déjà accumulés. Derrière lui, Gandalf suivait péniblement devant les hobbits qui, emmitouflés dans leurs capes, peinaient à avancer sous la couche de neige amassée au sol qui atteignait presque leur hauteur. Gimli, qui suivait les semi-hommes, marmonnait des paroles inintelligibles alors que la poudreuse s'accrochait à sa barbe. Elenna fermait la marche derrière Boromir et Aragorn.
Soudain, un grondement se fit entendre et ils eurent à peine le temps de se précipiter contre le flanc de la montagne pour éviter un éboulis de roches.

- J'entend une voix sinistre dans les airs, s'exclama Legolas. 
- C'est Saroumane, cria Gandalf pour se faire entendre de tous. 

Comme seule réponse, un éclair trancha les épais nuages noirs accrochés au sommet du Caradhras et d'immenses morceaux de roches s'en détachèrent avant de s'écrouler sur le chemin. Les membres de la communauté tentèrent de se mettre à couvert du mieux qu'ils le purent et évitèrent de justesse les pierres. Ils furent cependant recouverts de neige et eurent bien du mal à s'en dégager. Elenna frissonna alors que la neige coulait dans son dos, c'était une sensation désagréable.

- Il tente de déclencher une avalanche, hurla Aragorn à son tour.
- Passons par la trouée du Rohan et devions à l'est par ma ville, proposa alors Boromir.
- ça nous rapprocherait trop d'Isengard, protesta le fils d'Arathorn. 
- Si nous ne pouvons passer par dessus la montagne, passons par dessous, passons par la Moria, intervint Gimli.

Gandalf sembla hésiter un instant quand à la décision qu'il convenait de prendre. Il reporta alors son regard sur Frodo. Si le magicien gris hésitait à prendre le chemin des mines, il devait y avoir une bonne raison et cela, Elenna en était tout à fait consciente.

- Laissons le porteur de l'anneau décider, décréta le magicien.
- On ne peut pas rester ici, insista Boromir. Ou ce serait la mort des hobbits !
- Frodo, l'interrogea l'istari. 
- Nous passerons par les mines, déclara le hobbit après un court moment d'hésitation. 
- Qu'il en soit ainsi, déclara Gandalf, l'air grave et inquiet.

Ils rebroussèrent donc chemin, non sans affronter quelques difficultés, puis prirent la direction des portes de la Moria qu'ils purent atteindre après une journée de marche alors que les dernières lueurs du jour mouraient dans le ciel.
Au bout d'une longue et éreintante ascension, la communauté arriva au bord d'un lac aux eaux troubles et inquiétantes. Sur la rive opposée, les parois abruptes de la Moria se dressaient, menaçantes. 

- Les murs de la Moria, s'exclama Gimli avec émerveillement. 

Mais il n'y avait aucune entrée visible, en tout cas, les sens à présent affûtés d'Elenna ne lui permettaient pas d'entrevoir une quelconque ouverture dans la roche sombre.
Ils contournèrent le lac en prenant soin de ne pas s'éloigner de ses rives sans trop s'approcher des eaux. La semi-elfe ne connaissait pas de lieu plus lugubre que celui-ci. Gandalf et Gimli commencèrent à observer et étudier la paroi sous toutes les coutures, le mage tapotant son bâton contre celle-ci en quête d'un écho qui en indiquerait l'entrée. En vain.

- Les portes des nains sont invisibles lorsqu'elles sont closes, fit remarquer le nain.
- Oui Gimli, et leur propres maîtres ne peuvent les trouver lorsque le secret en est oublié, précisa Gandalf.
- Pourquoi cela ne me surprend-il pas, ajouta Lagolas en observant la paroi glaciale. 

Le nain ronchonna à cette remarque.

- En tout cas, les nains sont maîtres dans l'art de dissimuler, fit remarquer Elenna. 
- Et pas que dans cet art, s'exclama le nain d'Erebor.