17- Histoire Éternelle

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Partie 2 :

–Tu n'es pas sérieuse ?

Maléfique lui jeta un regard noir, elle qui ne supportait pas l'insolence.

– On ne peut plus sérieuse. Tu n'as pas le choix, mon ange. Si tu veux rester en vie, tu dois faire... ce sacrifice.

La concernée baissa le regard, ne fixant plus que les bottines du prince de la belle au bois dormant qui ornaient à présent ses pieds.

– Ne fais pas cette tête. L'effet n'est que temporaire. Et puis, tu aurais pu tomber sur bien pire, il a l'air d'être un bon garçon.

La brune esclaffa un rire. Sasha ? Bon garçon, c'était peu probable. Même si elle ignorait tous les crimes qu'il avait commis, elle se doutait bien qu'il était loin d'être un saint ou un ange. Leur petite aventure à Poudlard le lui avait bien prouvé.

– Tu ne le connais pas, c'est certain.

Maléfique ne répondit pas un mot. Elle se contenta de préparer l'élixir par quelques sortilèges magiques. Un chaudron se matérialisa au centre de la pièce. La mixture qui le composait, un liquide prune semblable à du vin, dégageait une odeur divine. Rosélia put déceler un parfum de rose mêlé à celui d'épices orientales.

– Il ne manque plus qu'un ingrédient, claironna la fée noire en saupoudrant sa concoction de quelques feuilles de menthe. Rosélia chérie, tend ton bras, je te prie.

La jeune femme exécuta sa demande non sans savoir ce qu'elle comptait en faire.

–Ne coupe pas trop fort, d'accord ?

– Pour qui me prends tu ? Je suis délicate en toutes circonstances.

Elle eut à peine fini sa phrase que sa griffe noire se planta dans la peau de sa descendante, laissant jaillir quelques gouttes de liquide rougeâtre.

– Tu aurais pu au moins utiliser un couteau, gémit la métisse en tordant  son visage d'une grimace de douleur.

– Pour quoi faire ? s'étonna son interlocutrice en haussant ses épaules écaillées. J'ai la chance d'avoir des griffes bien plus efficaces et aiguisées que de simples lames.

Elle illustra ses paroles en répétant son geste sur la paume du bel endormi afin d'y recueillir son liquide vital. Les deux sangs se mêlèrent à la potion.

– Dois-je tout boire ? grimaça Rosélia avec dégoût.

– Au moins la moitié.

Pour toute réponse, la brune roula des yeux. Avait-elle vraiment le choix ? Elle porta à ses lèvres roses la louche que lui tendit sa grand mère.
La première gorgée fut la plus difficile à avaler. Le goût du sang se faisait bien trop sentir derrière la saveur fruitée et mentholée, ce qui manqua de lui faire recracher la substance.

Puis, les iris de la métisse se colorèrent d'une teinte similaire au liquide qu'elle venait de boire. Sa tête tourna un court instant, mais elle garda l'équilibre.

– Comment te sens tu ? susurra la fée noire avec un soupçon de crainte dans la voix.

– Bien, Je crois. Très bien même.

Reflets D'histoires (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant