2- Élémentaire, ma chère

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Partie 1 :

– Espèce d'idiote ! Appelle quelqu'un vite !

En percutant le miroir, le prince Sasha le brisa en mille éclats.

Le portail alors à tout jamais se verrouilla.

Mary tressaillit. Pas parce que le prince Sasha criait sur elle sans cesse, en se tordant de douleur. Pas parce qu'il avait le visage en sang à cause des éclats de miroir. Pas parce qu'il l'insultait en rampant sur le sol et en gémissant. Non, c'était par crainte pour la princesse Elysiane car la jeune commis savait : elle n'en était pas certaine mais se doutait que la disparation soudaine d'Elysiane et l'activation du portail n'était pas que de simples coincidences ! Après avoir appelé les secours, elle s'empressa de retourner vers le portail brisé. Il était bel et bien inutilisable. Elle espérait de tout cœur que quelque part sur Terre, il existait un autre portail menant au monde des fanfictions car, autrement, toute personne ayant pénétré ces lieux, y resterait à jamais.

***

Elysiane et Clay marchaient dans les rues de la vieille Angleterre depuis bientôt une heure.

– Clay, sommes-nous bientôt arrivés ? demanda la princesse, s'impatientant

– Nous y sommes à quelque pas, mais on n'y serait sûrement plus vite si tu arrêtais de te plaindre. Répondit sèchement l'intéressé.

Elysiane se tut, blessée par sa remarque. Elle avait cru, un instant, que le jeune homme avait mis de côté toute rancœur envers elle en la suivant dans ce multiverse. Ses lèvres tremblotaient, pas parce qu'elle allait pleurer, mais parce qu'elle était en colère. Elle n'aurait jamais du entrer dans la salle de sciences pour satisfaire sa curiosité.
Elle s'arrêta un instant, son corset la faisait terriblement souffrir : il ne lui arrivait que très rarement d'en porter et lorsque c'était le cas, ils n'étaient pas aussi serrés. Clay ne ralentit pas la cadence. Il ne jeta que quelques coups d'œil vifs derrière lui pour vérifier qu'elle ne perdait pas connaissance, puis continua sa route dans le quartier de Baker Street pour s'immobiliser quelques mètres plus loin. Ce n'était pas pour attendre Elysiane qui avait repris son souffle mais parce qu'il était arrivé.

221b Baker Street.

Clay frappa énergiquement sur la porte d'entrée; ce qui laissa le temps à Elysiane de le rejoindre. Cette fois ci, les deux voyageurs des mondes fictifs avaient revêtu l'apparence de deux personnes lambdas de l'univers du célèbre détective, ou figurants numéro 2451 et 2453 comme aimait le dire le rouquin. Ils n'avaient donc aucun rôle à jouer auprès des protagonistes de l'histoire si ce n'était se fondre parfaitement dans l'époque et sa société.

Une vieille dame leur ouvrit :

–" C'est à quel sujet ?

– Nous voulons parler à monsieur Holmes. Répondit le jeune homme avec un air distingué et plein d'assurance.

– Il n'est pas là pour le moment, laissez moi vos noms je lui dirais que vous êtes passés".

Elle sortit un papier de sa poche, ainsi qu'une plume et un petit encrier, comme si elle était habituée à prendre des noms.

– "Je m'appelle Louis de Westwood et voici ma femme, Agatha."

la vieille femme commença à griffonner quelque chose sur sa feuille quand une voix venant de l'extérieur l'arrêta :

– Ce ne sera pas nécessaire, madame Hudson, j'en ai fini avec ma dernière enquête.

Clay et Elysiane se retournèrent. C'était bien lui, Sherlock Holmes. Sa fameuse double casquette à carreaux sur la tête et sa pipe dans une main, il entra dans l'appartement en priant les deux inconnus de le suivre. Il leur proposa de s'asseoir puis s'installa à son tour sur un divan.

Reflets D'histoires (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant