Anthologie de la fin

Cochon pendu

Un cri, en bas.

Encore deux étages. Je déboule dans le hall d'accès.

Tout s'est effondré : tout ce qu'on avait trouvé pour barricader. Tout s'est cassé la gueule. Ça a creusé une percée. Une vitre a éclaté. Des débris de verre, de bois, du sang.

Il y a deux cadavres en mouvement.

- Chris !

Il est là.

- Qu'est-ce que tu fais là ?!

- Va t-en !

Il s'acharne sur une armoire. Il essaye de la déplacer.

- Qu'est-ce que tu fais ?! Tu vas aggrandir le trou comme ça !

- Il est coincé dessous ! Je suis arrivé et ça s'est effondré !

Il est paniqué. Son visage est couvert de sueur.

Il raconte n'importe quoi.

- Écoute ! crie t-il.

On entend rien. Je le tire par le bras.

- Chris, viens ! On monte sur le toit !

- Aide moi !

J'ai un souffle au cœur. Une vague froide remonte dans ma poitrine.

Soudain, tout est clair.

Je l'attrape par les cheveux et le tire en arrière.

Les mâchoires d'une Créature claque à deux centimètres de son nez.

Chris lui plante un couteau dans la tête. L'arme lui échappe.

Il veut se pencher pour la récupérer mais je le tire plus loin.

Maintenant, ils sont quatre. Le bruit est insupportable.

C'est tout un groupe qui frappe à notre porte.

Chris fait mine de vouloir rester.

J'agis sans réfléchir. Je sors le flingue et le frappe sur l'épaule.

Chris tombe à genoux.

- C'EST FOUTU !! je hurle. ON MONTE !!!

Je lui tends la main car il a reculé la tête.

Il la prend et on monte.

J'ai les oreilles pleine de cris et de grognements.

On atteint le pallier du premier étage. Alors, seulement, j'entends :

- ME LAISSER PAS !

Un cri étranglé, terrorisé

Je me tourne vers Chris.