𝗖𝗛𝗔𝗣𝗜𝗧𝗥𝗘 𝟳

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𝗩𝗘𝗥𝗔 𝗙𝗔𝗠𝗜𝗚𝗟𝗜𝗔

Je ferme la porte et sursaute en voyant Draven

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Je ferme la porte et sursaute en voyant Draven. Je m'excuse d'avoir gémis d'une telle façon puis soupire. Je dépose mon affaire dans l'entrée et vais dans la cuisine, suivie de Draven.

- Alors, qu'est-ce qu'il voulait sur son testament ? demande-je.

- Il me lègue sa fortune et une enveloppe chacun.

- Oh... Je peux avoir la mienne ? lui réclame-je.

Draven pose une grande enveloppe marron sur l'îlot central et la glisse jusqu'à ce que son bras soit tendu. Je pose ma main dessus mais il n'enlève pas la sienne.

- Draven ?

- Promets-moi de ne pas partir, me demande-il chamboulé et de manière étrange.

Je déglutis, rien ne pourrait me faire partir. Quoiqu'il en soit, je ne pourrai aller nulle part. J'hoche la tête et il relève sa main. Je récupère avec hâte l'enveloppe et remarque qu'elle est déjà ouverte. C'est sûrement lui. J'en sors les papiers et manque de m'écrouler.

- Alice Baker... marmonne-je la voix tremblante, Carl Baker...

Je plaque ma main contre ma bouche lorsque je vois le prénom suivant : Carter Baker.

- Carter... pleure-je.

Est-ce normal d'avoir oublié son frère en quatorze ans d'absence ? Je pense que non. Je suis la plus horrible sœur de cette terre. J'ai un frère de 16 ans.

- J'ai un frère putain... Carter Baker... Je suis née à Miami en Floride... marmonne-je, j'ai déménagé à Los Angeles...

À vivre pendant quatorze ans ici, j'en ai oublié mes origines. Je suis née à Miami, je m'en souviens à présent et après la naissance de Carter, nous avons déménagé.

- Ella... je... tente Draven presque aussi mal que moi.

- Non ! Tais-toi Draven... Je parie que tu savais... Tu sais toujours tout ce que ton père sait...

Je récupère les dossiers et me contourne l'îlot pour aller me séquestrer dans ma chambre comme dans chaque mauvaise situation mais Draven ne semble pas le vouloir puisqu'il empoigne mon bras pour me tourner face à lui.

- Lâche-moi, siffle-je avec un air de dégoût.

- Je te promets que je n'ai jamais su ça. Tu crois que quand t'es entrée dans ma vie je savais que tu allais venir ?!

Ses yeux me scrutent tandis que je serre la mâchoire.

- Non ! J'en savais rien ! J'avais trois ans comme toi ! Et mon père m'a dit que t'étais ma soeur à partir de ce jour alors je t'ai considéré comme et j'ai jamais ! J'ai bien dit jamais ! Cherché à en savoir plus que c'que mon père m'avait dit sur toi.

- Et il t'a dit quoi sur moi hein ?! Qu'est-ce qu'il t'a dit sur la grande Shella Brewer ?! dis-je avec un rire de femme sénile, ah ! Non excuse-moi pas Brewer mais Baker !

Draven se retient de pleurer mais sa peine se lit dans ses yeux. Sa mâchoire se serre alors que ses narines s'agrandissent.

- Alors réponds ! Qu'est-ce qu'il t'a dit sur moi ?!

Draven ne réponds toujours rien.

- Tu veux savoir un truc Draven ? Et bien, je suis bien heureuse que ton père soit mort au moins je n'aurais pas eu à le faire de moi-même.

La respiration de Draven s'accélère, ses lèvres se pincent, signe qu'il va bientôt exploser.

- Tais-toi... marmonne-t-il, ferme ta gueule Shella !

J'ai l'impression de mourir lorsqu'il m'appelle Shella, plus personne ne m'appelle comme ça, même les professeurs m'appelle Ella.

- Non ! Ton père m'a retiré à mes parents sans aucune once d'humanité, voilà c'qui s'est passé !

- Ferme ta gueule Shella ! T'étais bien contente quand il t'a offert ta voiture et tout le tralala alors ferme la !

- Ou sinon quoi ? Tu comptes me frapper Draven ?! Vas-y ! J'attends que ça que tu me frappes pour que ce soit le prétexte que je t'envoie avec ton connard de père !

Draven s'avance précipitamment vers moi alors je recule avec un sourire malsain sur visage. Il frappe avec violence le mur dans mon dos.

- Je te déteste Draven Brewer tout comme ton père.

- Tu dis que mon père est un connard mais le tien ne t'a même pas recherché alors si l'un d'entre eux devait en être un ce serait le tien, proclame-t-il durement.

Draven n'a pas tort. Il a même raison mais après tout, je me dis que si Marco m'a emmené ici c'est parce qu'il savait que mes parents ne me retrouveraient jamais. Je suppose qu'ils ont même dû déménager de ma ville "natale" L. A. depuis le temps.

Je fixe Draven aussi énervé que moi. J'ai tellement mal au cœur.

- J'en peux plus... capitule-je en le fixant.

Ma voix est redescendue. Je suis bien plus calme qu'au départ de cette dispute. Draven approche son visage de moi doucement puis dérive sur mon côté gauche. Il frôle de ses lèvres mon oreille.

- Je suis là... susurre-t-il.

Mes mains tirent sur le bas de son t-shirt où j'entortille mes doigts. Je tressaille en sentant sa langue frôler mon lobe, lorsqu'il l'embrasse, je l'attire à moi.

- Je suis là Ella...

Je remonte mes bras autour de son cou et le pousse à m'embrasser. Quand ses lèvres se plaquent contre les miennes, je gémis de plaisir – étonnant – et Draven vient coller son corps contre le mien en me bloquant contre le mur. Je peux sentir l'anneau métallique gris qui entoure sa narine, frotter ma joue ce qui me fait du bien. Draven attrape mes cuisses pour me soulever mais je le pousse en arrière.

- J'peux pas faire ça. On ne peut pas faire ça, on a été élevé comme frère et soeur. Tu es le portrait craché de ton père alors c'est hors de question. Je n'veux pas finir comme ta mère.

À l'évocation de la mère de Draven, il hausse les sourcils sûrement décontenancé sur le fait que j'ose parler de sa mère ainsi sachant comme elle a fini.

- On peut vraiment compter sur toi pour ruiner tous les bons moments Ella, merci, me crache-t-il les cheveux en bataille.

Je me maudis.

La mère de Draven est décédée il y a quinze ans. Je ne l'ai jamais connu. Draven lui ressemble physiquement mais mentalement, il est le portrait craché de son père. Madame Brewer est morte suite à une confrontation avec des mafieux Napolitains – nous ne sommes pas très aimés là-bas à présent. Elle s'est pris une balle perdue et elle n'a pas survécu malgré les soins des médecins.

𝗟𝗜𝗙𝗘 𝗦𝗬𝗡𝗗𝗥𝗢𝗠𝗘Where stories live. Discover now