Chapitre 9 : Pique-nique sur pierre tombale !!

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     Une fois dehors, Satty respira à pleins poumons. Elle était sur le point d'exploser mais l'air frais vivifiant lui fit reprendre ses esprits. Elle reprit calme et en frottant la marque au-dessus de son sein qui la brûlait encore, elle s'avança vers le portail de sortie. On ne pouvait plus parler de malchance à ce niveau-là ! Elle était vraiment maudite ! Elle soupira ; la peur et la tristesse commencèrent peu à peu à s'estomper laissant place à une forme de lassitude. Elle ne voulait qu'une chose : rentrer chez elle.

  Elle passa le portail et tourna à sa droite. Bien qu'il soit tard et fasse nuit, les rues n'étaient pas désertes et des familles ou des couples s'y attardaient encore. A cause de ses talons, Satty marchait à petits pas. Laissant les bonnes manières derrière elle, elle s'appuya sur un muret et les ôta. De belles ampoules apparaissaient à l'arrière de ses chevilles et au niveau de son petit doigt de pied. Elle en massa la plante, qui avait était loin d'être plate dans ses escarpins. Comment avait-elle fait pour danser aussi bien avec l'homme de Paulensky dans de telles chaussures ? Cela lui rappela la suite des événements bien moins agréables... Elle préféra laisser là sa réflexion et posant difficilement les pieds à terre. S'habituant peu à peu au froid de la pierre elle continua d'avancer. D'une main, elle tenait sa robe pour ne pas qu'elle traîne au sol et de l'autre ses talons aiguilles. Elle regrettait amèrement d'avoir été à ce bal ! Si seulement elle n'y avait pas cru voir son père tout se serait passé à merveille ! Elle n'aurait d'abord pas planté le prince et ne serait pas tombée sur ce psychopathe. A quoi bon ressasser tout ça de toutes manières ? Ce qui était fait était fait et maintenant tout ce qu'elle devait faire était d'arranger les choses au mieux. Elle n'avait pas perdu espoir de regagner l'amitié de Zélie... Un frisson la parcourut et l'air si bénéfique et revigorant au début devint son ennemi. Elle laissa choir sa robe et réajusta tant bien que mal son châle sur ses épaules. La lune était pleine et extrêmement brillante. Malgré l'éclairage parfois faible des lampadaires, la lumière de la lune suffisait presque. Satty essuya son visage et sentit des traces de larmes sèches sur ses joues. Le mascara avait dû couler... Elle devait ressembler à un panda ! Enfin personne n'avait à s'en soucier ici.

    Le quartier était très calme. C'était un de ces quartiers huppés où les bâtisses étaient gigantesques et où vivaient de riches familles. Satty arriva à un carrefour et des souvenirs lui revinrent en mémoires. Une rue montait sur la droite qui menait à son ancienne école primaire. Enfants, elle et son frère empruntaient cette rue tous les jours. Bien qu'il fût des fois turbulentes, Satty était chargée de le surveiller et elle effectuait toujours sa mission avec brio, l'empêchant de s'égarer ou se faire écraser... Enfin presque... jusqu'à ce jour où il s'était passé quelque chose qui lui échappait encore. Son regard descendit la rue puis continua le cheminement sur sa gauche sur une avenue plus large. Au bout de cette avenue se trouvait un café où ils s'arrêtaient pour leur collation de quatre heures et où le patron ajoutait toujours à leur commande des bonbons pour eux deux. Un nuage passa devant la lune et tout le carrefour s'assombrit. Ainsi, de nuit, le quartier désert n'avait plus rien d'engageant. Quand le nuage se dissipa les rayons lunaires tombèrent sur le parc juste en face, de l'autre côté du carrefour. Le parc où elle avait vu son frère pour la dernière fois. Jusque-là, elle ne s'était pas attardée dessus, comme si pour la protéger son esprit avait laissé cette partie du paysage dans l'ombre. Mais les rayons de la lune se reflétaient sur la grille argentée qui permettait d'accéder à ce petit coin de verdure. Satty ne pouvait pas en détacher son regard et elle eut bientôt froid. Son châle n'avait strictement aucune utilité contre cet endroit qui lui glaçait le sang. Pourtant, il était tard et passer par ce parc serait un précieux raccourci. Lorsqu'ils étaient petits et que l'hiver tombait, la mère de Satty refusait que ses enfants passent par-là, sans éclairage naturel. On ne savait jamais sur qui tomber ! Mais à cette heure-ci de la nuit il ne devait pas y avoir grand monde... Elle ne risquait pas grand-chose. De toute manière, elle était si épuisée qu'elle était déterminée à aller au plus court.

La sorcière détective !  /  Tome 1: Le manoir aux deux dragonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant