Chapitre 2: Partie 2

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  Un jour, comme il y en avait de semblables à ce moment-là, une « plume d'Or » fut fortement molestée, et alors que tout le monde passait devant un garçon recouvert de sang avec indifférence, Satty avait été alors une des seules à s'en préoccuper

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  Un jour, comme il y en avait de semblables à ce moment-là, une « plume d'Or » fut fortement molestée, et alors que tout le monde passait devant un garçon recouvert de sang avec indifférence, Satty avait été alors une des seules à s'en préoccuper. Elle avait sorti un mouchoir en tissu de sa poche et avait commencé à essuyer ses plaies, puis, l'avait ensuite emmené à l'infirmerie. Plus tard, un garçon était venu la remercier d'avoir aidé son ami, c'était Anatole. Depuis ce jour, les « Plumes d'Or » l'avaient toujours saluée avec chaleur, et au fil des jours, Anatole, qui s'arrêtait toujours pour lui dire un mot, était devenu son ami. Et même à l'heure d'aujourd'hui un de ses meilleurs amis. Voilà comment ils en étaient venus à se connaître, tout ça parce qu'on s'acharnait sur une personne et qu'elle ne supportait pas l'injustice. Depuis lors, elle entendait bien imposer sa vision des choses à ses camarades. En quoi les « plumes d'Or » étaient-ils différents ? Elle ne le voyait pas ! Pour elle, ils étaient tous des êtres humains comme les autres. Mais pour les autres, si bien habitués aux rivalités et au classement par rangs sociaux, s'il y avait bien une condition pire que celle d'être d'une famille moyenne, ou de venir d'une famille peu influente à St James College, c'était celle d'être « une plume d'Or ».

  L'école avait imposé ce logo, finement brodé sur le costume de ses élèves, quand vingt ans plus tôt, le premier enfant boursier avait franchi le seuil du collège. Depuis, conformément aux décisions gouvernementales, il y avait eu de plus en plus de «plumes d'Or », de plus en plus d'élèves boursiers ou même d'orphelins. Une honte pour ceux qui se disaient de cette classe sociale huppée, pour ceux qui se vantaient d'être dans un collège voué à l'élite. Et même si c'était encore le cas, et même s'il y avait encore des gens qui venaient du monde entier, ou même d'autres dimensions tant les lieux étaient renommés, ceux-là ne pouvaient souffrir d'un tel changement ! Satty avait alors marqué sa différence en devenant amie avec certains d'entre eux. Elle espérait que d'autres suivraient son exemple, mais on la voyait maintenant, comme une marginale. On l'aurait certainement lynchée à son tour, si elle n'avait pas été si bien entourée.

  En effet, la princesse Cornelia de Bastia, princesse de sang royal, avait pour principale distraction la torture de ses chères « marionnettes » comme elle aimait les appeler. Elle avait dû cependant arrêter lorsqu'une affaire avait fait scandale. A ce moment-là, elle s'en était prise à un garçon qu'elle pensait être une « plume d'Or », mais qui avait été adopté entre temps. Les nouveaux parents d'une famille très puissante avaient été si indignés, que l'affaire avait fait grand bruit, et la princesse avait été méchamment montrée du doigt. Pour éviter un autre esclandre, la famille royale, à son grand déplaisir, surveillait maintenant de près les agissements de Cornelia. Pieds et poings liés, quiconque s'en prenait aux « plumes d'Or » rentrait cependant, aussitôt dans ses bonnes grâces, si bien que de temps en temps on déplorait d'autres incidents du genre. Mais dans l'ensemble, les choses s'étaient plus ou moins calmées.

   En revanche, ayant eu vent du comportement de Satty, et considérant celui-ci comme une insulte à l'ordre établi, la princesse l'avait prise alors en grippe et le moins qu'on puisse dire c'est que Satty n'était pas dans ses petits papiers. Cependant, comme Satty avait toujours eu un comportement irréprochable (à part peut-être quelques sautes d'humeur et excentricité), comme elle n'était jamais allée à l'encontre directe de la Princesse et avait su s'entourer d'amis parmi les familles les plus haut placées (comme par exemple son amitié avec Zélie de Monfort) elle n'avait pas été inquiétée. Dans un sens Satty était chanceuse. (Même si parfois elle ne s'en rendait pas compte !)

La sorcière détective !  /  Tome 1: Le manoir aux deux dragonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant