Chapitre 18

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L'ouverture des jeux se rapprochait. Je m'entraînais avec toujours plus de ferveur. Aujourd'hui était un jour spécial, j'allais apprendre à manier les armes. J'entrai donc pour la première fois par la porte gauche du couloir central. La salle d'arme. Je fus éblouie par la lumière crue réfléchie par le métal des armes. Je fus surprise devant tout l'arsenal qui s'étendait devant moi: des couteaux, poignards, lances, dagues, arcs et flèches. A cette vue, une sensation de peur me fit frissonner. Aurions-nous vraiment besoin de tous ces outils?

Comme s'il lisait dans mes pensées, Simon déclara :

-Cela servira principalement à te défendre Elea. Mais pas seulement, c'est essentiel que tu saches t'en servir.

Il se saisit d'un arc.

-C'est essentiellement pour la chasse mais ce n'est pas le plus important.

Le coach déposa l'objet et s'empara de poignards.

-Ceux-ci sont utiles. Je t'ai appris où étaient les points vitaux chez les animaux. Ce sont les mêmes pour les hommes.

Je m'abstins de demander si j'allais être confrontée à des hommes. Je ne voulais pas l'être.

-Le plus dur consiste à le lancer et atteindre son objectif. Tu vois les cibles au fond de la salle ?

-Oui.

Elles étaient bien à une dizaine de mètres. Simon éleva le bras en l'air et projeta un poignard qui traversa la salle en un bruit sourd avant de se figer dans le centre de la cible. Je le regardai les yeux écarquillés. Il me sourit d'un air "n'en fait pas trop, c'était simple".

-Le niveau d'au-dessus ce sont les cibles qui bougent.

Mon coach s'approcha d'un ordinateur que je n'avais pas remarqué et tapa une série de codes. À ce moment, les vitres se voilèrent d'un rideau, assombrissant la salle. Plusieurs objets illuminés attirèrent mon regard. Je crus d'abord voir de réels animaux avant de me rendre compte que c'était seulement des images 3D en mouvement. Simon lança une série de couteaux, atteignant à chaque fois sa cible qui disparaissait alors. Quand il n'eut plus rien dans les mains, il se tourna vers moi.

-A ton tour.

Ça allait être long, pensai-je.

Chapitre 18

Plus que 3 jours. Plus que 3 jours avant les jeux. J'étais tendue. Il était tôt aujourd'hui. J'arrivai dans la grande salle, prête pour l'entraînement. Simon était adossé au mur, une cigarette à la main. C'était la première fois que je le voyais fumer depuis notre rencontre. De plus tout le matériel était rangé.

-Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ?

Il me fixa en expirant une volée de fumée.

-Tu travailles, je me repose. Grimpe en haut du mur d'escalade. Et redescends.

-Comment ça ? Sans être assurée ? dis-je à moitié inquiète.

-Exact. Il n'y aura personne pour t'assurer lors du concours Elea.

Je le fixai à mon tour, espérant qu'il change d'avis. Il détourna la tête. D'accord. Je m'approchai de la paroi, agrippant la première prise. Je levai la tête, c'était immense. La même peur que j'avais éprouvée lors du jour de contrôle me figea. Je risquais de tomber. Je pensai à ma cicatrice. Elle était la preuve qu'il y avait un risque. Je tremblais. Il y a toujours un risque. Je fermai les yeux. Il me faudra une dizaine de minutes pour atteindre le plafond, une autre dizaine pour en redescendre. J'en étais capable, je l'avais déjà fait.

-Elea ne doute pas de toi, grimpe !

Simon savait combien c'était difficile pour moi, mais il avait confiance. Et j'avais confiance en lui. Alors je me hissai à un mètre du sol. Puis à deux, trois, quatre... Vingt. Je touchai le plafond d'une main. Il ne fallait pas que je regarde en bas. Je descendis de la même façon. Mes mains étaient en sueur, je crus glisser plus d'une dizaine de fois. Mon pied toucha le sol et je soupirai de soulagement. J'y étais arrivé. Simon me lança une bouteille d'eau.

-Place toi en position de combat.

Je passai ma main sur mon front. Je jetai la bouteille. J'étais prête.

-Montre-moi Elea, tout ce tu as appris, tout ce que tu sais. Montre-moi que tu es une tueuse, que tu es invincible.

Il me lança une dague que j'attrapai au vol. Je hochai la tête et nous combattîmes. Alors qu'il s'apprêtait à m'asséner un coup, je lui fis perdre l'équilibre, l'immobilisai au sol, la lame de la dague contre sa gorge. Simon avait les yeux qui brillaient. Il me fixa d'une de ces façons que je n'oublierai jamais. Un mélange d'admiration et d'affection.

-Suis-je prête coach ? murmurai-je.

-Oui tu l'es.

Puis un voile couvrit ses yeux, il voulut me dire quelque chose, se retint et finit par dire :

-Suis-moi Elea, il reste encore une chose.

Il me mena jusqu'à la salle d'arme.

-On va installer les cibles.

Pourquoi donc ? Je savais tirer à l'arc, lancer un poignard. Simon tourna la tête vers moi puis alla fermer à clé la porte de la salle. J'étais de plus en plus intriguée.

-Écoute moi bien Elea, ce qui va se passer à présent dans cette salle, restera dans cette salle. Tu ne devras rien dire. Compris ?

Je hochai à nouveau la tête. Il glissa sa main dans son blouson et en sortit un objet argenté. J'écarquillai les yeux. Un revolver.

-Tu vois cet objet Elea, c'est le plus dangereux. Il tue à très longue distance, tu ne peux y échapper. Ne t'en sers qu'en cas d'extrême urgence.

-D'accord, répondis-je surprise.

J'avais toujours voulu essayer un flingue. Savoir ce qu'on ressentait lorsqu'on appuyait sur la détente.

-Tu le brandis devant toi, les bras tendus, devant ton œil directeur. N'arrête pas de fixer ta cible, et tu appuies sur la détente.

Il abaissa le revolver.

-Je t'en prie.

Et il me passa l'arme, je m'en saisis, la pointa devant moi. Je ressentais une sorte de palpitation mêlée d'angoisse. Je fixai mon regard sur la cible.

-Il faut que tes pieds soient comme ancrés au sol. Prépare-toi au recul. Tire.

Soudain le souvenir de la 2e sélection, de la simulation resurgit. J'avais tiré sur un homme, fictif. Devant moi se tenait la cible, j'orientai le bout du revolver sur le centre. Et j'appuyai sur la détente. Une détonation retentit et je partis en arrière. Simon siffla :

-Pas mal pour un premier tir.

La balle avait atteint le centre. J'éprouvai un sentiment de puissance fulgurant. C'était une impression étrange, celle d'être invincible, de tout contrôler. C'était un sentiment dangereux pensai-je. Cette arme était dangereuse.

-Recommence, m'ordonna Simon...

Ma Pierre de luneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant