Chapitre 14

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Lorsque je me réveillai je ne sus plus où j'étais avant de me rappeler les événements de la veille. J'étais dans le centre d'entraînement. Quelle heure était-il ? 11h ! Je me levai en hâte et j'aperçus un déjeuner posé sur une table de la pièce. J'étais intriguée, je voyais mal Simon se donner la peine de préparer tout ça. C'est à ce moment qu'il frappa à la porte. Il entra et me dit d'un air rieur :

-Alors bien dormi ?

-Oui.

Il paraissait... différent. Un sourire s'étirait sur son visage.

-Je t'ai préparé un programme assez simple aujourd'hui. Mais ne pense pas que ce sera tout le temps comme ça ! Demain on se lève tôt.

Je restai interloquée.

-Vous...vous allez m'entraîner !

Il reprit un air sérieux.

-Oui tu m'as fait comprendre quelque chose hier. Ne jamais abandonner. J'ai beaucoup réfléchi. Tu m'as redonné espoir Elea. Et je vais tout faire pour que tu gagnes, que tu les massacres, Aldrick et son foutu système.

Je n'en revenais pas de ce que j'entendais. Il était transformé.

-Je vous suis !

-Ok, nous disposons de 3 semaines avant l'ouverture du concours. Je dois te prévenir, avant « les jeux », une interview est prévue pour tous les participants. Vous devrez expliquer l'entraînement reçu, et des questions te serons posées. Je ne vais pas te le cacher, cette interview a pour but premier les paris. Cela permettrait à ceux qui parient de choisir qui supporter. Mais c'est pour plus tard. Avant ça tu dois être prête.

Et il me fixa de ses yeux bleus profonds.

-Je vais te faire travailler que le physique la première semaine. Tu as déjà un bon niveau mais insuffisant. La deuxième semaine, je rajouterai les bases de survie indispensables et ensuite les armes. Tu me suis ?

J'acquiesçai de la tête.

-Alors commençons.

Les 6 premiers jours furent exténuants. Je n'arrêtais pas. J'enchaînais la course, les renforcements musculaires et l'escalade. Le soir je me jetais sur mon lit, et le matin je me levais en grimaçant des courbatures de la veille. Je n'ai pas l'habitude de me plaindre mais il y a un moment où mon corps s'arrête de lui-même. J'en étais là, en cours d'escalade. J'avais grimpé un quart du mur et j'étais à bout de force. Le mieux que j'avais fait avait été d'atteindre la moitié. Mes bras tremblaient et Simon me criait toujours de continuer.

-Je ne peux plus Simon ! m'exclamai-je en colère. Je n'ai plus de force, laisse-moi descendre !

-Non ! Continue jusqu'au bout, imagine que tu n'aies pas le choix, que tu sois coincée au bord d'une falaise ! aboya-t-il. 

Je tournai la tête. Il paraissait bien moins impressionnant vu d'en haut.

-Mais je ne suis pas au bord d'une falaise !

-Continue !

Je tendis la main vers une prise lorsqu'une crampe au mollet me fit crier de douleur. Je lâchai prise et je tombai. A ce moment, une peur indéfinissable me noua le ventre je m'attendais à être retenue mais non. Je continuai à chuter de plusieurs mètres. C'était ma plus grande crainte presque une phobie, de tomber. Ce n'est pas que j'avais le vertige mais le fait de ne plus rien contrôler en tombant... Ma mère m'avait raconté qu'un jour, j'étais tombée d'un arbre, petite ; d'où ma cicatrice. Je n'y étais plus jamais monté par la suite. Et puis toute chute à une fin. Je sentis les sangles du harnais me rentrer dans la peau et le choc violent de la secousse. Je poussai de nouveau un cri. Simon me fit descendre à terre et arriva à moitié affolé.

-Je suis désolé, je ne l'ai pas vu venir !

-Ne me refait plus jamais ce coup-là ! murmurai-je en serrant les dents. 

Simon abandonna son air dur et rustre que je lui connaissais si bien et m'aida à me relever.

-Elea, tu es extraordinaire. Tu n'abandonnes jamais.

Puis voyant que j'étais encore sous le choc, il me questionna :

-Tout va bien Elea ?

Je secouai la tête.

-J'ai eu peur Simon, peur de tomber, à nouveau. J'ai eu peur du vide et du sol en même temps, de ne plus rien pouvoir contrôler... Et c'est alors que je lui racontais l'épisode de ma chute de l'arbre, et celle de ma cicatrice. Il me prit la main et dit :

-C'est normal Elea. On a tous des peurs qu'il faut apprendre à surmonter. Fou est l'homme qui n'en possède pas.

Ma tête me tournait, j'étais fatiguée, et triste. Mes parents me manquaient. J'aurais tellement aimé qu'ils soient là, juste pour pouvoir les prendre dans mes bras, une dernière fois. Comme s'il lisait dans mes pensées, Simon ajouta :

-Tiens bon Elea, je t'en supplie. Tu reverras ta famille ! Je suis sûr qu'ils sont fiers de toi pour ce que tu as déjà accompli. 

Je lui souris, c'est lui qui me faisait tenir, me redonnait courage. Nous parlâmes encore de longues heures, assis côte à côte dans la salle, jusqu'au soir. J'étais étonnée qu'il me laisse me reposer ainsi sans me sermonner. Je lui racontai ma vie, lui parlait de mes sœurs, de Mam. J'appris qu'il avait fait l'école militaire et réussit brillamment son concours. On avait voulu le recruter dans l'armée du système arachnide mais il avait catégoriquement refusé.

De mon côté, il resta intrigué après que je lui aie expliqué la signification de mon pendentif.

-C'est un très beau symbole Elea.

Puis il se leva et murmura cette phrase qui me marqua profondément :

"Relève toi Pierre de Lune, le monde a besoin de toi."

Ma Pierre de luneWhere stories live. Discover now